BONNENFANT Léger, Henri, Albert

Par Eric Panthou

Né le 22 janvier 1896 à Clermont-Ferrand (Puy-de-Dôme), mort le 10 juin 1971 à Clermont-Ferrand ; ouvrier Michelin ; manoeuvre ; syndiqué, délégué d’atelier élu CGT ; membre du Parti communiste (PCF) ; résistant au sein des Francs-tireurs et partisans (FTP) ; interné.

Fils d’Antoine, mécanicien puis agent des PTT et de Pauline, née Pierrez, Léger Bonnenfant était triporteur habitant boulevard Diderot à Paris (ex Seine, XII° arr.) quand il fut incorporé dans l’armée en le 9 avril 1915. Il fut considéré comme insoumis le 13 mai 1915 puis rayé des contrôles des insoumis le 8 mai de la même année, après avoir affirmé qu’il avait été déclaré insoumis par erreur. Il fut engagé volontaire pour le reste de la guerre au sein du 7ème Bataillon de chasseurs. Considéré comme élément toujours volontaire pour les missions difficiles, il fut cassé de son grade de caporal puis fut fait prisonnier le 8 janvier 1916, rapatrié le 11 novembre 1918.
En 1922 il habitait rue des Arches à Clermont-Ferrand puis en septembre 1925,20 allée des Amandiers cité Michelin de Chanturgue, toujours dans la même commune. Il était ouvrier chez Michelin, marié depuis le 19 février 1920 à Saint-Germain-des-Fossés (Allier) avec Léontine Genêt. Le couple eut 7 enfants.

Membre de la CGT, Bonnenfant avait été élu délégué de l’atelier D chez Michelin avant-guerre.
Membre du Parti communiste, il appartenait à la cellule Gramsci. Il fut perquisitionné le 20 décembre 1939 mais on ne trouva rien si ce n’est un ancien classeur d’archives du PC. Il fut ensuite reconnu coupable de plusieurs vols, écopant de deux mois de prison en janvier 1940. Suite à de nouveaux vols constatés, il fut perquisitionné sans doute en septembre 1942. On découvrit alors chez lui deux revolvers bien graissés et de nombreuses cartouches. Il déclara les avoir volés au parc d’artillerie des Gravanches en 1940 alors qu’il était employé de cet établissement. Le préfet décida le 4 novembre 1942 son internement en centre de séjour surveillé à Saint-Paul d’Eyjeaux (Haute-Vienne). En fait, il a été écroué à la maison d’arrêt de Limoges puis a été transféré à la maison d’arrêt de Tulle (Corrèze) le 3 mars 1943. Par arrêté du Chef de la Police à Vichy, Bousquet, en date du 16 décembre 1943, il fut arrêté que Bonnenfant serait dirigé sur le centre de séjour surveillé de Saint-Sulpice-la-Pointe (Tarn) à l’expiration de sa peine. Mais en fait, il avait été libéré dès le 15 juillet 1943 et était rentré chez lui. Cette libération fait suite à la demande du préfet pour savoir si cet individu interné pouvait être libéré. On répondit qu’une libération avec assignation à résidence pouvait être prise pour cet homme peu connu des services de police. Bonnenfant fut embauché à l’entreprise de cartonnage Cartona, Avenue Charras, à Clermont-Ferrand. Mais il ne vint plus à son travail à compter du 7 février et disparu. Il fut dès lors recherché.
Il avait rejoint le camp FTP Gabriel-Péri dans le Puy-de-Dôme relevant du 12e Bataillon. La durée de ses services homologués fut du 26 février au 28 août 1944.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article235850, notice BONNENFANT Léger, Henri, Albert par Eric Panthou, version mise en ligne le 21 décembre 2020, dernière modification le 21 décembre 2020.

Par Eric Panthou

SOURCES : SHD Vincennes, ; dossier 19 P 63/5, historique camp Gabriel Péri. — Arch. dép. du Puy-de-Dôme 1296W63 Le commissaire chef du service régional de police de sûreté à Clermont au préfet du Puy-de-Dôme, le 2 février 1943. — Arch. dép. du Puy-de-Dôme, Registres matricules, dossier Léger Bonnenfant (en ligne). — Arch. dép. du Puy-de-Dôme, 900 W 85, dossier d’internement de Léger Bonnenfant. — SHD Vincennes, GR 16 P 71546, dossier résistant de Léger Bonnenfant (nc). — État-civil Clermont-Ferrand (en ligne).

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