LOTHE Victor, Barthélémy alias Mercier, Boilot, Toto dans la résistance

Par Eric Panthou

Né le 18 septembre 1920 à Charbonnières-les-Vieilles (Puy-de-Dôme), mort le 2 juillet 1944 à Compiègne (Oise) ; ouvrier soudeur ; résistant au sein des Francs-tireurs et partisans (FTP) ; déporté.

Fils de Louis et de Renée Melle, Victor Lothe se maria le 25 janvier 1941 à Riom (Puy-de-Dôme) avec Suzanne Marie Augustine Raphanel. Le couple habitait 41 rue du Commerce, à Riom (Puy-de-Dôme). Victor Lothe était soudeur, manœuvre à Riom. Réfractaire au STO à partir de mars 1943, il se cacha par ses propres moyens jusqu’en septembre, date à laquelle il rejoint le camp FTP Gabriel-Péri au sein duquel il participe à diverses actions de prélèvements. Dans l’équipe spéciale dirigée par Henri Sintes, il prit part à plusieurs opérations de récupération, de manière plutôt passive, notamment comme guetteur à plusieurs reprises. Il aurait été présent – passivement toujours –- lors des éliminations le 6 février du milicien Gouillardon et du gendarme Coissard, à Riom. Il était connu sous les noms de guerre de Mercier, Boilot et Toto.

Dans le cadre d’une enquête de police, Victor Lothe devait être arrêté par deux inspecteurs de la Brigade régionale de Police de Sûreté de Limoges (Haute-Vienne). Ceux-ci s’étaient présenté le 20 janvier à 8h au commissariat de police de Riom munis d’une photo de l’épouse de Lothe, photo retrouvée sur les lieux d’une attaque d’une poste à Saint-Amand, sans qu’on sache de quelle commune il s’agit précisément. Trois des gardiens de la paix présents identifièrent la femme Lothe, ce qui permit ensuite aux inspecteurs de se rendre chez elle. Un gardien de la paix, présent alors au commissariat, partit immédiatement prévenir Lothe, qu’il connaissait l’invitant à se sauver, pensant qu’il s’agissait d’une arrestation en raison du fait que Lothe était réfractaire au STO. Il avait déjà à plusieurs reprises amené des lettres de convocation au STO chez Lothe. Lothe s’enfuit quand il vit les inspecteurs accompagné de l’agent Soulat qui fit les sommations mais ne tira pas en présence d’enfants dans la rue. Les inspecteurs arrêtèrent son épouse.
Arrêté le 12 février, Lothe désigna le gardien de la paix Jean Tartry comme celui qui l’avait prévenu et permis de se sauver. Il fut arrêté suite au vol d’un convoi de billets en partance de la gare de Clermont-Ferrand le 9 février, l’affaire dite du "milliard de la Banque de France".
Lothe était suspecté d’avoir participé à des attentats, de détenir des armes et d’avoir organisé des réunions de résistants chez lui. Il fut établi qu’il avait demandé à son épouse de transporter un paquet contenant deux revolvers. Sa femme fut détenue à la Maison d’arrêt de Riom à compter du 21 janvier 1944. Le 14 février, le sous-préfet de Riom écrit au préfet de Région, insistant pour qu’il prenne d’urgence un arrêté prononçant l’internement de Victor Lothe à cette même maison d’arrêt de Riom.

Il fut transféré à la prison de Riom (Puy-de-Dôme) même temps que ses camarades Eugène Rougier, Albert Chollet, Marcel Rey, Fernand Claverie et Pabeuf Walewski.
Les six hommes furent jugés par la Justice française. Victor Lhote qui put prouver n’avoir joué qu’un rôle passif, fut déporté. Hormis Victor Lothe, tous furent condamnés à mort, fusillés par des agents des GMR (Groupes mobiles de réserve) le 2 mars 1944 à Riom.

Victor Lothe fut transféré à Compiègne (Oise) où il fut déporté par le convoi I-240 dit "Train de la mort", à destination de Dachau (Allemagne). Il est décédé au cours du transport entre Compiègne et Reims.

Ses dates d’homologation comme FTP vont du 1er novembre 1943 au 17 février 1944. Il a été homologué FFI et Déporté-interné de la Résistance (DIR).
Mention « Mort en déportation » par arrêté du 22/08/2008 figure sur son acte de décès. Il a été reconnu “mort pour la France”.
Son nom figure sur le monument aux Morts et sur une plaque commémorative à Riom.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article235906, notice LOTHE Victor, Barthélémy alias Mercier, Boilot, Toto dans la résistance par Eric Panthou, version mise en ligne le 25 décembre 2020, dernière modification le 25 décembre 2020.

Par Eric Panthou

SOURCES : SHD Vincennes, historique de la formation Gabriel-Péri des FTP du Puy-de-Dôme, 19 P 63/5. — SHD Vincennes, GR 16 P 377493, dossier de résistant de Victor Lothe (nc). — AVCC Caen, AC 21 P 566354, dossier de déporté de Victor Lothe (nc). — Arch. dép. du Puy-de-Dôme, 900 W 88, dossier internement Lothe. — Joseph Sanguedolce, La résistance à Dachau-Allach : contre la mort programmée, éditions Médiris, 1998. — FMD. — https://www.quatrea.com/files/2020-11-VANESSA-MICHEL.pdf. — Mémorialgenweb.

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