LELEU Victor, Louis, Clément [Dictionnaire des anarchistes]

Par Dominique Petit

Né le 19 octobre 1864 à Arras (Pas de Calais) ; coiffeur ; anarchiste d’Arras et de Cempuis (Oise).

Photo anthropométrique Alphonse Bertillon. Collection Gilman. Métropolitan museum of art. New-York

Le 14 juin 1890, La Révolte faisait paraître cette annonce : « Arras. — Les compagnons qui veulent entrer en relation avec les camarades de notre ville peuvent s’adresser au compagnon V. Leleu, 5, rue de l’Ermite. » et le 22 novembre 1890 : « Le compagnon Leleu d’Arras, demande une réponse des compagnons du P. de G. auquel il a écrit. »
Depuis décembre 1891, il était l’animateur du groupe anarchiste d’Arras, composé de deux employés, d’un ouvrier typographe, d’un garçon perruquier, d’un menuisier et d’un mineur.
Victor Leleu avait résidé 5 rue de l’Ermite puis 20 (ou 23) rue du Four Saint Adrien à Arras où, au nom de son beau-frère Charles Procope, il se faisait adresser la presse anarchiste et notamment en 1890 le journal L’Attaque (Paris), publié par Gegout et Mougin. Il recevait chaque semaine du compagnon Courtot (15 rue de la Montagne Sainte Geneviève à Paris), un mandat d’une dizaine de francs destinés à aider les compagnons de passage à Arras.
Fin avril 1892, il avait été l’objet d’une perquisition dans laquelle la police avait saisi de la correspondance avec notamment Rouqueyrolles de Ganges (Hérault) et Darnaud de Foix (Ariège), ainsi qu’une bibliographie assez complète sur l’anarchisme.
Le 3 juin 1892, La Révolte publiait cette annonce : « L. Goaziou, à Hasting, s’il a reçu de V. Leleu, à Arras, les Progrès de l’esprit Humain. » et le 29 octobre 1892 : « Un de nos amis désirerait se procurer les numéros 3, 11 et 15 de la 5e année du Révolté. Il en offre 1 fr. pièce. S’adresser à Leleu, 23, rue du Four-St-Adrien, Arras. »
Le 22 août 1892, il se maria à Arras avec Coralie, Blanche Procope, piqueuse de bottines.
Vers 1893 il avait quitté Arras avec son beau-frère Procope pour gagner Cempuis où il travaillait comme concierge à l’orphelinat dirigé par Paul Robin. Il était alors en contact avec notamment le compagnon Huard, instituteur à Romorantin. Il connut également Jean Baeriswyl qu’il convertit à l’anarchisme en lui faisant lire des livres et il le mit en contact avec la Révolte.
Le 3 janvier 1894, une perquisition était effectuée au domicile de Baeriswyl, demeurant 46 rue des Augustins, sur commission rogatoire du juge d’instruction Meyer du tribunal de la Seine. La police découvrit une lettre sténographiée adressée à Victor Leleu et ayant pour titres Vengeance d’un homme de bien et L’oeuvre de Louis XI, deux billets de chemin de fer au nom de « Frédéric, parent, Arras-Grandvillers, aller et retour » à tarif réduit, envoyés par Leleu qui demeurait à l’orphelinat de Cempuis (Oise). Le commissaire découvrit également une photo des époux Leleu et une photo de Bakounine adressée à Leleu par Emile Darnaud.
Le 9 janvier 1894, il était arrêté. Il fut libéré le 10 février.
Son dossier à la Préfecture de police portait le n°96.116.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article235932, notice LELEU Victor, Louis, Clément [Dictionnaire des anarchistes] par Dominique Petit, version mise en ligne le 26 décembre 2020, dernière modification le 27 décembre 2020.

Par Dominique Petit

Photo anthropométrique Alphonse Bertillon. Collection Gilman. Métropolitan museum of art. New-York
Fiche photo anthropométrique Alphonse Bertillon. Collection Gilman. Métropolitan museum of art. New-York

SOURCES :
Archives Nationales F7/12504, F7/12507, BB 186453 — Notice Victor Leleu du Dictionnaire des militants anarchistes — Archives de Paris D.3 U6 49 Non lieux.

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