PEYGUE Jacques, Léon, Marcel alias Clément dans la résistance

Par Eric Panthou

Né le 27 février 1913 à Combronde (Puy-de-Dôme), mort le 24 septembre 2006 à Clermont-Ferrand (Puy-de-Dôme) ; ouvrier-boulanger ; secrétaire du syndicat CGT des ouvriers-boulangers avant-guerre ; résistant au sein du réseau Noyautage des administrations publiques (NAP) et FFC ; interné à Eysses ; déporté.

Fils d’Édouard et de Marguerite Marnat, Jacques Peygue était ouvrier-boulanger et habitait 41 rue Saint-Dominique à Clermont-Ferrand (Puy-de-Dôme) en 1941.
Il s’est marié le 19 mars 1934 à Clermont-Ferrand avec Renée Bouillac avec qui il eut deux filles. En 1941 il était salarié de la boulangerie Mizoule, rue Saint-Dominique.

Considéré comme ardent syndicaliste, il avait été élu en 1937 comme secrétaire de la section des ouvriers-boulangers au sein du syndicat de l’alimentation du Puy-de-Dôme.

Mobilisé en 1939, il a été évacué de Dunkerque vers l’Angleterre et a été fait prisonnier à son retour en juin 1940. Il a fait 5 mois de captivité avant de s’évader et de revenir à Clermont-Ferrand.
Dans la nuit du 30 avril au 1er mai 1942, deux lycéens clermontois furent surpris porteurs de tracts appelant la population à manifester le 1er Mai. Ils avouèrent qu’ils avaient rencontré Jacques Peygue en train de coller les mêmes tracts près de la banque de France. Il leur remit le papillon "Ouvriers français" à coller. Une perquisition chez lui permit de découvrir plusieurs exemplaires de plusieurs numéros du journal Libération ainsi que le papillon "Ouvriers français". Il prétendit les avoir trouvé dans sa boîte aux lettres. Il a été présenté au parquet avec 13 autres inculpés, dont 9 étudiants, sans qu’un lien puisse être prouvé entre eux. Il fut laissé en liberté provisoire puis condamné à trois mois de prison avec sursis par le tribunal correctionnel de Clermont-Ferrand le 17 juillet 1942.
Il semble avoir conservé des responsabilités syndicales sous l’Occupation puisqu’un rapport de police estima que cette condamnation "l’a mis dans une fausse position vis à vis de ses mandants et des différentes autorités avec lesquelles il est appelé à conférer pour des questions corporatives."
Le 19 septembre 1942 lors d’une nouvelle perquisition on trouva chez lui une chanson manuscrite, écrite de sa main, se moquant de Pierre Laval sur l’air de Maréchal nous voilà. Il affirma avoir recopié ce texte trouvé dans un bar après son retour à Clermont-Ferrand fin 1940. Déféré au parquet, il a été laissé en liberté provisoire, aucune inculpation n’ayant été retenue contre lui.
Il déclara n’avoir rien contre le pouvoir en place mais nourrir une haine solide contre les Allemands, ce qui pouvait expliquer la raison pour laquelle on avait pu déposer chez lui des tracts. Néanmoins, une Information pour provocation au meurtre de Pierre Laval, chef du gouvernement, fut ouverte au parquet de Clermont-Ferrand, contre lui. Jacques Peygue appartenait en fait au réseau Noyautage des administrations publiques.
Une mesure d’internement a été prévue contre lui. Il a été interné à la centrale d’Eysses puis transféré à Compiègne (Oise), déporté le 18 juin 1944 à Dachau puis Gross Rosen puis Mauthausen à compter du 15 février 1945. Il a été ici affecté à Amstetten le 23 mars puis au camp central (matricule 128895). C’est là qu’il fut libéré le 5 mai 1945.

Il a été homologué Forces françaises combattantes (FFC), Déporté et interné de la résistance (DIR), Forces françaises de l’intérieur (FFI).

On ignore ses engagements après-guerre si ce n’est qu’en 1950 il intervint au congrès départemental de la FNDIRP.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article235939, notice PEYGUE Jacques, Léon, Marcel alias Clément dans la résistance par Eric Panthou, version mise en ligne le 26 décembre 2020, dernière modification le 26 décembre 2020.

Par Eric Panthou

SOURCES : Arch. dép. du Puy-de-Dôme, 900 W 90, dossier Jacques Peygue. — SHD Vincennes GR 16 P 472914, dossier résistant de Jacques Peygue (nc). — AVCC Caen, AC 21 P 659286, dossier Jacques Peygue (nc). — AN Pierrefitte, Information pour provocation au meurtre de Pierre Laval, chef du gouvernement, ouverte au parquet de Clermont-Ferrand, contre Jacques Peygue, ouvrier boulanger, à la suite de la découverte chez lui d’une chanson intitulée « Pierre Laval, nous voilà ». 9 septembre-1 er octobre 1942. ( BB/18/7070. 2 BL 4620). — FMD. — La Montagne, 12 janvier 1938. — www.museedelaresistanceenligne.org/eysses/fr/ressources. — http://www.monument-mauthausen.org. — Le Semeur, 5 mars 1950. — Généanet.

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