DILLIÈS Henri

Dans la nuit du 15 au 16 juin à Lille-Fives, le militant socialiste Henri Dilliès, âgé de 64 ans, habitant rue du Lonp-Pot, fut percuté dans sa rue par une voiture puis écrasé par un camion et une voiture transportant des membres des "Jeunesses Patriotes" dans la cadre de la campagne électorale municipale de Lille. Le camion appartenait à la famille d’une des personnalités de la liste de droite l’entrepreneur Joncquet qui déclara que le camion était conduit par Georges Dewynck qui était chargé de la surveillance des panneaux électoraux. Plusieurs militants socialistes étaient présents, surveillant les panneaux électoraux. Les membres des "Jeunesses Patriotes" auraient fait preuve de sarcasmes selon plusieurs témoins. Bracke, le député du Nord et Roger Salengro, candidat à la mairie de Lille, se rendirent immédiatement sur les lieux et appelèrent au calme face à la foule des militants socialistes voulant se venger. Le 18 juin, un meeting de protestation réunit 2000 personnes. Si le juge inculpa dans un premier temps deux des conducteurs, il décréta finalement qu’il s’agissait d’un homicide involontaire et libéra les deux inculpés qui n’eurent qu’à payer une amende.
Henri Dilliès avait été membre du syndicat CGT des cuirs et peaux et de la Libre Pensée.
Entre 30 000 et 40 000 personnes, selon Le Populaire, assistèrent aux obsèques d’Henri Dilliès le 19 juin, en présence de Léon Blum.
En juin 1930, le congrès départemental de la Libre Ouvrière et de l’Action sociale de la fédération du Nord se tint sous la présidence d’honneur d’Henri Dilliès.
En mai 1933, une réunion privée des Jeunesses Patriotes à Lille provoqua une contre-manifestation d’une dizaine de milliers de personnes, à l’appel du Parti socialiste et également du Comité Henri Dilliès qui avait été créé après son assassinat. Ce fut l’occasion de se rendre sur sa tombe pour lui rendre hommage avec ses quatre enfants.
Une rue de Lille porte dorénavant son nom.