SANSONNETTI Vincent

Fils d’Ours Sansonnetti et de Pauline Ferreri, marié à Henriette Rossi, père d’un enfant, cet ancien combattant de la guerre de 1914-1918, gazé, pensionné à 15 %, résidait dans le quartier ouvrier de Saint-Louis à Marseille. Il était entré à la compagnie des tramways le 15 mai 1921 et avait adhéré aussitôt au syndicat. Il fut inculpé en juillet 1936 pour violation de domicile, entrave à la liberté du travail et menaces à la suite de son intervention à l’usine Supa en grève. Militant communiste, fréquentant la Maison du Peuple de Saint-Louis, membre de la cellule des cheminots entre 1937 et 1939, il présidait la 7e section. Faisant d’après la police une active propagande en faveur du pacte germano-soviétique, il fut poursuivi en février 1940 pour propos défaitistes et vol d’essence de l’armée, mais bénéficia d’un non lieu le 22 juillet suivant. Relevé de son emploi le 1er novembre 1940 et mis à la retraite proportionnelle des trams, il partit en Corse pour mettre en valeur une propriété agricole, puis revint à Marseille, vivant, d’après la police, du revenu des immeubles qu’il possédait dans son quartier. Il avait été interpelé et placé sur le Sinaïa du 1er au 10 décembre 1940 lors du voyage du maréchal Pétain à Marseille. Soupçonné de propagande communiste, il fut arrêté le 28 août 1942 et interné administrativement à Saint-Sulpice-la-Pointe (Tarn) par un arrêté du 31 août. D’après son épouse, il avait pourtant demandé son adhésion à Légion française des combattants. Interrogé par le commissaire du camp, le 24 mars 1943, il affirma n’avoir pas fait grève en 1936 et n’avoir adhéré au parti communiste que de 1938 à 1939. S’engageant à s’en tenir désormais à l’écart, il se dit disposé à signer l’acte loyalisme au gouvernement du maréchal Pétain. L’avis plutôt favorable à sa libération qui fut alors donné fut réitéré par les Renseignements généraux le 3 décembre 1943 car il n’était toujours pas libéré à cette époque.