FINCK Émile, Albert alias Jacques Mouly

Par Eric Panthou

Né le 21 février 1921 à Clermont-Ferrand (Puy-de-Dôme), mort le 22 septembre 1999 à Clermont-Ferrand (Puy-de-Dôme) ; chauffeur ; militant des Jeunesses communistes (JC) ; résistant au sein des Francs-tireurs et partisans (FTP) ; interné ; membre de l’ANACR.

Émile Finck était chauffeur et habitait 33, rue Lecuellé, à Clermont-Ferrand (Puy-de-Dôme).
Il adhéra aux Jeunesses Communistes (JC) en février 1934. Il fut délégué au congrès national des JC en 1937. En décembre 1937, il fut renversé en bicyclette par une auto et resta hospitalisé jusqu’en juillet 1938. Il fut ensuite un membre actif des JC de Clermont-Ferrand jusqu’à la guerre et fut l’ami de François Mazaudier, le responsable régional des JC, mort en 1939.
Dès septembre 1939 il poursuivit son engagement de militant communiste de façon clandestine. Il fut en contact avec notamment Georges Chambon, Yves Tibérat, Louis Cuoq, Antonine Planche, etc.
Il fut arrêté le 11 avril 1940, dans le cadre grande enquête à Thiers et Clermont-Ferrand où 17 militants, presque tous des jeunes, furent inculpés. Ils furent poursuivis pour tentative de reconstitution des JC, coauteurs ou distributeurs du journal clandestin. Il faisait partie des gens à qui étaient diffusé L’Avant-Garde, l’organe des JC. Finck déclara alors que fin janvier ou début février 1940, Georges Chambon l’avait contacté pour qu’ils réorganisent les JC, relancent un journal. C’est Chambon et Yves Tibérat qui auraient été les principaux organisateurs. Georges Chambon demanda alors à Finck de transporter à Aubière avec la voiture de son père un duplicateur qui appartenait aux JC et qui était chez lui. Il le déposa chez Tibérat. Peu avant Chambon lui avait remis un paquet d’exemplaires d’Avant-Garde à remettre à Tibérat. Il en fit de même une ou deux semaines plus tard.
C’est Émile Finck qui contacta Noëlly Barse en 1940 pour reconstituer une groupe de jeunes filles clandestines.

Il fut condamné le 25 octobre 1940, après incarcération de 6 mois et demi à la maison d’arrêt de Clermont-Ferrand, à 15 mois de prison avec sursis. Il fut remis en liberté mais le parquet fit appel. Il se présenta à l’Audience du 6 décembre 1940 à la Cour d’appel de Riom mais s’échappa avant le prononcé du jugement où il était condamné à 15 mois de prison ferme. Il s’enfuit du Puy-de-Dôme et travailla ensuite au barrage de l’Aigle (Corrèze) de décembre 1940 à juillet 1941. Il y distribua des tracts.
En juillet 1941, il échappa de peu à l’arrestation lors de l’échec d’un repêchage à Montluçon. Il partit ensuite à Périgueux pendant 13 mois, en tant que responsable des JC de Dordogne. Il fut arrêté le 29 août 1942, interné pendant 4 mois, jusqu’en décembre, à la prison de Périgueux. Il fut transféré à la Centrale d’Eysses à Villeneuve-sur-Lot (Lot-et-Garonne) le 21 décembre 1942. Il fut ensuite transféré le 24 mai 1943 au centre de séjour surveillé de Saint-Sulpice-la-Pointe (Tarn) où, en juin 1943, 50 évasions ont lieu, dont celle de Guy Périlhou, l’ancien responsable régional du PCF du Puy-de-Dôme.
Il s’évada du camp le 8 janvier 1944 avec d’autres camarades. Ils rejoignirent Toulouse à pieds où une planque les attendait. Il reprit contact avec la Résistance, récupéra des faux papiers et partit pour Tarbes où il devint responsable du recrutement des FTP des jeunes pour les Hautes et Basses Pyrénées.
Il fut arrêté à Tarbes par la Gestapo le 13 juillet 1944 puis torturé. Transféré à la prison de Toulouse, il y fut libéré par des groupes de résistants lors de la libération de la ville.
Il est revenu à Clermont-Ferrand en 1946.
Il fut, aux côtés de Jean Bac dans les dernières années précédant sa longue maladie, un militant actif au sein de l’ANACR du Puy-de-Dôme et un artisan de la création du Musée de la Résistance et de la déportation à Chamalières (Puy-de-Dôme).
On ignore s’il est resté membre du Parti communiste. Son décès ne fut pas signalé dans l’organe départemental du parti, Regards sur l’Auvergne, et son nom n’apparaît pas dans les listes de vétérans du Parti dans les années 1960 et 1970.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article235970, notice FINCK Émile, Albert alias Jacques Mouly par Eric Panthou, version mise en ligne le 28 décembre 2020, dernière modification le 8 août 2022.

Par Eric Panthou

SOURCES : SHD Vincennes, GR 16 P 224304, dossier Émile Finck —
L’Avenir du Plateau central, 24 octobre et 13 décembre 1940. — Arch. dép. du Puy-de-Dôme, 1296 W 100 : déposition de François Mazaudier, le 23 octobre 1941. — Arch. dép. du Puy-de-Dôme, 1296 W 86 : PV interrogatoire Émile Finck, 8 avril 1940. — Note biographique manuscrite d’Émile Finck rédigée par Champrobert, Archives privées Roland Champrobert, Clermont-Ferrand. — Le Moniteur, 17 avril 1940. — Arch. dép. du Puy-de-Dôme, 900 W 89, dossier d’internement de Noëlly Barse. — Résistance d’Auvergne, n°114, novembre 1999. — Généanet.

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