MIOCHE Paul, Noël

Par Eric Panthou

Né le 24 décembre 1917 à Durtol (Puy-de-Dôme) ; chauffeur de taxi ; membre des Jeunesses communiste et du parti communiste (PCF) ; résistant au sein du réseau Mithridate et des Forces françaises combattantes (FFC) ; interné à Eysses, déporté à Dachau.

Fils d’Antoine Mioche et d’Anne Barthou, Paul Mioche se maria avec Alice Ginetaux avant-guerre et le couple eut un enfant. Il se maria après-guerre avec Marie Louise Rivou. Il était chauffeur de taxis et habitait 16 rue Jules Guesde à Clermont-Ferrand.

Membre du Parti communiste Paul Mioche était responsable de la cellule Daniel Llacer à Montferrand, quartier de Clermont-Ferrand, fin 1936. Il aurait été secrétaire adjoint des JC au moins en 1937-1938.
Il fut mis en état d’arrestation fin octobre 1941, déféré au parquet militaire dans le cadre d’une vaste enquête à Clermont-Ferrand sur les menées communistes.
Il était soupçonné d’avoir reconstitué une cellule à Aulnat avec Pierre Tribier et un dénommé Desplanque. La police l’identifia comme militant des Jeunesses communistes et ayant installé deux machines à ronéo chez Pierre Corneloup. Il a loué le local dans lequel le matériel détenu par Pierre Corneloup a été découvert. Il a travaillé sous les ordres de Louis Cuoq. Il a pris livraison d’une machine à écrire chez François Mazaudier, père de François Mazaudier, l’ancien responsable du Puy-de-Dôme des JC, pour la transporter chez Roger Champrobert. Il recevait des tracts de ce dernier et a aidé par la suite à les distribuer.
Pierre Goutte avoua que Mioche l’avait sollicité plusieurs fois avant qu’il accepte, avec Jean Richard, tous les deux des Gravanches, de distribuer des tracts, que Mioche leur a remis à 5 ou 6 reprises entre février et avril 1941. Mioche fut également désigné par Eugène Marchand comme le dénommé Paul, responsable venu de Clermont-Ferrand pour l’inciter à organiser la propagande du Parti à Issoire en distribuant des tracts, à partir de fin août 1941. C’est Pierre Peronnet, de l’usine Ducellier à Issoire, qui servait intermédiaire pour remettre les tracts à Marchand. Mioche avoua avoir été chercher une machine à écrire chez François Mazaudier de la part d’Émile Finck. Mioche avait également demandé à Peronnet, son ancien camarade d’école, de récolter de l’argent à Thiers auprès de Raymond. Il le fit trois fois et distribua deux fois des tracts à Issoire.
Après avoir reconnu les faits, Paul Mioche fut écroué pour complicité avec Champrobert, Pierre Corneloup, René Durand, Louis Roux et Pierre Peronnet.
Il fut condamné aux travaux forcés par Section spéciale du Tribunal militaire permanent de la 13éme Division militaire, le 27 novembre 1941. 18 militants sur 19 inculpés furent condamnés ce jour-là dont 3 à perpétuité. On ignore la peine de Mioche. Il fut certainement libéré avant la fin de la guerre et rejoignit le réseau Mithridate et les Forces françaises combattantes (FFC). Arrêté de nouveau, il fut envoyé à la centrale d’Eysses, commune de Villeneuve-sur-Lot (Lot-et-Garonne) à partir du 15 octobre 1943, sans doute interné auparavant dans un centre de séjour surveillé comme Saint-Sulpice-la-Pointe (Tarn). Suite au soulèvement d’une partie des prisonniers -essentiellement composés de prisonniers politiques- au sein d’un bataillon FFI de Eysses, le 19 février 1944, l’État français réprima durement le mouvement et livra 1121 prisonniers à la division SS Das Reich qui les conduisit à la gare de Penne pour les déporter jusqu’au camp de Royallieu à Compiègne 3 jours durant puis 3 autres jours vers Dachau (Allemagne) par les convois du 18 juin et du 2 juillet.
Paul Mioche figure parmi les déportés. Il fut libéré le 30 avril 1945. A son retour, il fut un temps responsable départemental des déportés avant de quitter la ville sans doute en 1946. Selon Roger Champrobert, dans son questionnaire biographique rempli pour le Parti en septembre 1946, Paul Mioche, sous réserve, appartiendrait alors à la Direction générale des Études et Recherches (DGER), le service de renseignement français créé à la Libération.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article235977, notice MIOCHE Paul, Noël par Eric Panthou, version mise en ligne le 29 décembre 2020, dernière modification le 30 juillet 2022.

Par Eric Panthou

SOURCES : SHD Vincennes, GR 16 P 420816, dossier de résistant de Paul Mioche (nc). — Tableau des internés de la centrale d’Eysses effectué par Corinne Jaladieu : http://museedelaresistanceenligne.org/mediaseysses/Resistants_Eysses.pdf. — Jean-Guy Modin, Le Bataillon d’Eysses : d’après les témoignages et documents des anciens détenus patriotes d’Eysses (F.F.I. 1943-1945), Amicale des anciens détenus patriotes de la Centrale d’Eysses, 1962. — Généanet. — Arch. dép. du Puy-de-Dôme, 1296W87 : Menées communistes Clermont-Ferrand-Montferrand, sd. — Arch. dép. du Puy-de-Dôme, 1296 W 100 : affaire Sauvignet et autres. — Archives privées Roger Champrobert, Clermont-Ferrand. — La Montagne, 3 janvier 1937. — Le Moniteur, 28 novembre 1941. — Questionnaire biographique Roger Champrobert, septembre 1946, archives Roger Champrobert.

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