HEISE René

Par Christian Bougeard

Né vers 1913 ; industriel ; militant socialiste du Finistère, secrétaire fédéral adjoint de la SFIO (1957-1958), responsable de la FGDS (1966-1968) ; maire de Camaret (Finistère).

Membre de la SFIO, René Heise apparut sur la scène politique de Camaret, le port de pêche de la pointe ouest de la presqu’île de Crozon (Finistère) en 1947. Paradoxalement, aux élections municipales d’octobre 1947, ce directeur d’usine fut élu maire à la tête d’une municipalité composée de 11 MRP et de neuf indépendants de droite, réélu en 1953. Avant guerre comme en 1945, Camaret avait une municipalité de droite. Aux élections cantonales de mars 1949 et d’avril 1955, il se présenta sans succès contre le Dr Jacquin de Crozon, ancien résistant de Libération Nord et du réseau Johnny, passé du MRP au RPF. Aux élections législatives de janvier 1956, René Heise figurait en 9e position sur 10 sur la liste SFIO conduite par Tanguy Prigent* (deux élus, 16,6 % des voix).

En avril 1956, René Heise serait devenu assistant fédéral de la SFIO en Loire-Inférieure et, au Conseil national des 3 et 4 mai 1958, il était membre de la commission chargée d’étudier les problèmes de politique économique et sociale. Lors du congrès fédéral de Quimper du 8 décembre 1957 qui réorganisa la fédération du Finistère, il devint l’un des sept secrétaires fédéraux adjoints du comité fédéral, siégeant dans un bureau fédéral élargi.
Après l’entrée de Tanguy Prigent dans l’opposition à Guy Mollet*, René Heise fit partie de la minorité SFIO du Finistère qui, avec Hippolyte Masson* et Jean-Louis Rolland*, appela à voter « oui » au référendum sur la Constitution le 28 septembre 1958. Au début octobre, il était dans l’équipe qui tenta de prendre le pouvoir dans la fédération. Le 8 octobre, sa section de Camaret rejeta la double appartenance SFIO-PSA, ce qui n’était nullement envisagé, et réclama à la direction nationale la dissolution de la fédération pour sanctionner les indisciplinés qui avaient fait campagne pour le « non ». Cette attitude fut désavouée par les socialistes brestois. Les militants camarétois s’opposèrent vivement à Hervé Mao*, député SFIO sortant de Châteaulin qui avait pris position pour le « non », poussant même René Heise à se présenter contre Mao. La crise était profonde. René Heise refusa, mais il refusa aussi d’être le suppléant de Mao.

Le 3 décembre 1960, il participa à la journée d’études des fédérations bretonnes de la SFIO à Rennes où il rapporta les débats sur la pêche et le tourisme. Une visite d’Alexandre Thomas*, secrétaire fédéral des Côtes-du-Nord et ancien assistant fédéral du Finistère, à Crozon en novembre 1961 parvint à réconcilier Mao et Heise alors que la fédération SFIO était en perte de vitesse. Le 14 mai 1966, René Heise entra dans le comité finistérien de la FGDS créé à Châteaulin comme représentant d’un club, le CEDEP. Et il devint secrétaire du comité exécutif départemental quand une structure définitive de la FGDS, présidée par Mao, se mit en place le 10 mars 1968. Mais comme il ne participa pas à une réunion de Charles Hernu* à Châteaulin le 17 mars suivant, il fut évincé de son poste par Mao tout en restant membre du comité. La raison avancée, selon les Renseignements généraux, tenait au fait que René Heise aurait soutenu aux élections législatives de mars 1967 Mme Ploux, l’adversaire UNR d’Hervé Mao, le candidat de la FGDS. Cet argument est peu plausible car antérieur d’un an aux problèmes internes de mars-avril 1968

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article23615, notice HEISE René par Christian Bougeard, version mise en ligne le 3 novembre 2008, dernière modification le 1er août 2010.

Par Christian Bougeard

SOURCES : Le Breton Socialiste. — Fichier Gilles Morin. — Isabelle Squividan, La presqu’île de Crozon sous l’Occupation, maîtrise d’histoire, Université de Bretagne occidentale, Brest, 1998. — Pierre Brigant, La fédération socialiste SFIO du Finistère, thèse, Rennes 2, 2002.

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