DE BRUYNE Victor, Josef.

Par Willy Haagen

Hoboken (aujourd’hui district d’Anvers- Antwerpen, arr. et pr. Anvers), 27 août 1900 – 4 janvier 1999. Employé, militant socialiste, syndicaliste, conseiller communal, échevin puis bourgmestre d’Hoboken, sénateur provincial, fils d’August, dit Gust, De Bruyne.

Victor De Bruyne est le fils des pionniers socialistes, August, dit Gust, De Bruyne, ouvrier au chantier naval de Cockerill, employé, conseiller communal, échevin à Hoboken puis à Anvers, et député d’Anvers, et Mathilde Spaepen. Alfons Spaepen, son grand-père maternel, est cofondateur de la section du Belgische Werkliedenpartij (BWP-Parti ouvrier belge) en 1893.
De Bruyne, qui vit à la Maison du peuple locale, fréquente l’école communale jusqu’au début de la Première Guerre mondiale. La famille se réfugie un moment en Hollande. En 1917, il travaille comme employé à Kinderheil. Il suit des cours du soir de langues et de comptabilité à Anvers jusqu’à l’âge de trente ans. Il obtient, entre autres, un diplôme de sciences administratives.

Pendant la Première Guerre mondiale, via Volkskinderen (les enfants du peuple), Victor De Bruyne devient membre du cercle théâtral socialiste Recht voor allen (Droit pour tous). En 1919, il déménage avec ses parents à Anvers. Le 4 août de la même année, il s’affilie au BWP et, à partir de janvier 1920, devient membre du syndicat socialiste des employés. Après son mariage en 1925, il s’établit à Hoboken, commune industrielle (portuaire) et ouvrière. En 1927, il est président du Comité local d’éducation ouvrière.

En 1931, Victor De Bruyne devient président du BWP d’Hoboken, il le restera jusqu’en 1970. En 1934, il ests président du comité de la presse socialiste locale Onze strijd (Notre combat). Élu lors du scrutin communal de 1932, il est nommé échevin des Finances d’Hoboken le 2 janvier 1933, mandat qu’il exerce jusqu’en mars 1939. Il y fait un rude apprentissage car, à cette époque, Hoboken compte plus de 3 000 chômeurs et plus de 1 000 personnes reçoivent une aide de la Commission d’assistance publique (CAP). Cette misère, la fermeture des écoles populaires supérieures et des écoles de musique, la restriction du personnel, ont pour conséquence l’intérêt croissant d’une partie de la population ouvrière pour le Parti communiste de Belgique (PCB) qui connaît une percée lors des élections communales de 1938.
Le 5 mars 1939, Victor De Bruyne devient bourgmestre à la tête d’une coalition socialiste-libérale.

Au début de la Seconde Guerre mondiale, Victor De Bruybe part pour Nantes (département de Loire-Atlantique, France). Il revient à Hoboken en juin 1940. L’occupant lui défend toute activité comme bourgmestre ou mandataire politique. Après une période de chômage, il est employé temporairement à la Société nationale des chemins de fer vicinaux (SNCV). Il participe à la fondation du mouvement socialiste clandestin dans la région d’Anvers, est membre du bureau exécutif de cette organisation et collabore à la presse de propagande. À Hoboken, il travaille, entre autres, avec Raymond (Mon) Van Mieghem, Karel Peeleman, Gustaaf Wats, Frans Schoeters, Emiel Van Daele, Georges De Loose et Jos De Ceulaerde.
Après la Seconde Guerre mondiale, un hommage est rendu à Victor De Bruyne – à plusieurs reprises – pour ses activités durant ce conflit.

À la Libération, en septembre 1944, Victor De Bruyne est élu membre du bureau exécutif de la Fédération d’arrondissement, il y exerce la fonction de vice-président pendant plus de vingt ans. Il siège au Sénat du 17 février 1946 au 16 avril 1965, notamment comme sénateur provincial de 1949 à 1954. Il y est président de la Commission des naturalisations et membre de la Commission de l’intérieur. Il s’intéresse en particulier aux questions communales (finances, fusion des communes…), de naturalisation, préservation morale de la jeunesse. Il démissionne de ce mandat à l’âge de soixante-cinq ans. Il reste bourgmestre d’Hoboken jusqu’en 1977, sans interruption.

Victor De Bruyne a à son actif plusieurs réalisations importantes, entre autres, la construction d’habitations sociales, d’écoles modernes, d’un hôpital, d’une maison de repos pour personnes âgées, il participe à la création d’intercommunales de gaz, d’électricité, etc... Il siège comme mandataire dans plusieurs commissions et conseils d’administration, il est notamment membre de la société d’habitations sociales à partir de 1933, président honoraire de la section de la Croix Rouge de Belgique d’Hoboken à partir de 1946, membre des commissions mixtes de l’urbanisme à partir de 1957, commissaire, puis membre du conseil d’administration du Crédit communal de Belgique de 1959 à 1965. Il reçoit la plaquette d’honneur du Belgische socialistische partij (BSP – Parti socialiste belge) et l’insigne d’or du Socialistische partij (SP-Parti socialiste).

Ttitulaire de nombreuses distinctions honorifiques, Victor De Bruyne est marié à Joanna Linssen depuis le 30 mai 1925. Ils ont un fils, Gaston, qui sera secrétaire de la CAP devenue en 1976 le Centre public d’aide sociale (CPAS), de Hoboken et président du parti socialiste de la commune. Sans profession, son épouse s’est occupée d’action sociale. Victor De Bruyne fut principalement un municipaliste actif dans sa commune natale qu’il a dirigée comme échevin, puis comme bourgmestre pendant trente-sept ans.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article236203, notice DE BRUYNE Victor, Josef. par Willy Haagen, version mise en ligne le 4 janvier 2021, dernière modification le 4 janvier 2021.

Par Willy Haagen

SOURCES : Le Peuple, 10 mars 1954 – De Standaard, 13 mei 1959 – De Volksgazet, 22 februari 1946, p. 2 (icono) ; 5 maart 1964, p. 3 (icono) ; 31 augustus 1968, p. 2 ; 29 september 1970, p. 2 (icono) ; 29 september 1971, p. 2 (icono), 8 mei 1975, p. 1 (icono) – De Post, 16 januarir 1977, p. 12-15 (icono) – DE VULDERE R., Biografisch repertorium der belgische parlementairen, senatoren, en volkvertegenwoordigers, 1830-1965, RUG, Gent, 1965, p. 412 – VAN MOLLE P., Le Parlement belge, 1894-1972, Anvers, 1972), p. 67 – Notice réalisée par A. Weckmans, section Journalisme de l’Université libre de Bruxelles, 1993.

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