CNUDDE Désiré Pierre.

Désiré Cnudde est le fils de Camille Cnudde, métallurgiste originaire de la région gantoise, et de Catherine Brutout de Dampremy. La famille gagne Gand en 1886. Après l’école primaire, il devient tisserand.

Désiré Cnudde adhère au Belgische werkliedenpartij (BWP-Parti ouvrier belge) en 1902, milite à la Jeune garde socialiste (JGS). Il est membre de la coopérative, Vooruit (En avant), en 1904. Syndiqué, il devient secrétaire adjoint des Broederlijke wevers (tisserands fraternels) en 1912. Il est membre de la direction du club de quartier de la Nieuwekerkstraat en 1907, administrateur de la caisse de secours du Vooruit en 1913.
Désiré Cnudde est candidat socialiste lors des élections provinciales de 1912. Durant cette période, il devient également secrétaire adjoint de la Fédération gantoise du BWP.

Durant la Première Guerre mondiale, Désiré Cnudde participe aux activités sociales de Fand et est membre de divers comités. Au lendemain de la guerre, il apparaît comme le second d’Edouard Anseele (voir Sources : VANDERVELDE E., 1935). Administrateur de la Banque belge du travail (BBT), du Vooruit, président du syndicat des tisserands, à la tête de la Fédération régionale de syndicats socialistes, il figure à la deuxième place derrière le leader gantois lors des élections législatives de 1919. Cnudde, qui sera membre du bureau du Conseil général du BWP-POB de 1925 à 1932, est élu député de l’arrondissement de Gand. Comme député, il fait partie des Commissions des finances et de l’intérieur et siège au sein de commissions de la réforme des prisons, des habitations à bon marché. Il est cosignataire de diverses propositions de loi en matière militaire (1920-1922), sur l’organisation de l’enseignement de la deuxième langue à l’école primaire (1927), de baux locatifs (1931). Ses interventions portent sur les problèmes de logement, sur l’enseignement, sur les conséquences sociales de la crise économique du début des années 1930. Il n’est pas réélu en 1939.

Administrateur de diverses sociétés du groupe Vooruit, Désiré Cnudde fait partie du groupe de dirigeants gantois qui fait bloc autour d’Edouard Anseele lors de la faillite de la BBT. Il est mis en cause pour le niveau de ses rémunérations (1932-1934).

Sur le plan local, Désiré Cnudde devient conseiller communal de Gand en 1921, échevin de 1925 à 1934, puis de 1939 à 1944. Membre de divers comités liés aux écoles de la ville de Gand, il est également administrateur du Foyer gantois.
Lors de l’invasion allemande de mai 1940, Désiré Cnudde reste à Gand où il poursuit ses fonctions scabinales mais aussi d’administrateur de la coopérative Het Licht et il est le seul. À ce titre, il fait reparaître comme directeur le journal, Vooruit, le 29 mai 1940. Il garde ces fonctions durant toute l’Occupation.

Arrêté le 6 mai 1945 pour collaboration, Désiré Cnudde reste seize semaines en prison. Dans un long plaidoyer, il explique avoir agi comme les dirigeants socialistes ont agi en 1914-1918, en siégeant au collège des échevins en maintenant la parution du Vooruit. Il serait resté en poste pour empêcher les Allemands et le Vlaams nationaal verbond (VNV – parti d’extrême droite) de poursuivre seuls leur propre politique durant la guerre. Il est exclu du parti socialiste et de toutes les organisations, sauf du Bond Moyson. Il réaffirme sa fidélité au parti en expliquant son rejet par son opposition au « clan » Anseele durant les années 1930. Il tente, sans succès, de se faire réélire conseiller communal, comme indépendant, en 1946, puis disparaît de la scène publique.