DETAEVERNIER Robert, Sylvère.

Fils de Victor Detaevernier, cafetier et pionnier du socialisme, et de Zoé Jacobs, Robert Detaevernier effectue des études secondaires. Il brille entre autres dans les leçons de musique, notamment avec la clarinette, ce qui peut expliquer sa passion pour la vie musicale socialiste. Lorsque son père, malade, n’est plus en mesure de diffuser le Vooruit (En avant), il le remplace.

Robert Detaevernier apprend le métier d’imprimeur dans une grande imprimerie de Menin. A l’âge de dix-huit ans, il dirige une petite imprimerie à son propre compte. Un an plus tard, il est engagé comme secrétaire d’arrondissement du Belgische werkliedenpartij (BWP-Parti ouvrier belge) de Menin. Il exercera cette fonction du 1er février 1913 à 1944. Il devient alors administrateur de la coopérative De Plicht à Menin (boulangerie, magasin général…).
Avant la Première Guerre mondiale, il peut compter dans cette fonction sur l’aide d’Adiel Dierkens*. En même temps, il est rédacteur administrateur de Volksrecht, hebdomadaire de la fédération socialiste de l’arrondissement de Courtrai.

Pendant la Première Guerre mondiale, Robert Detaevernier critique dans le Vooruit les abus des comités d’alimentation. Il est arrêté par les Allemands. Il fait trois semaines de prison. Durant la Seconde Guerre, il devient président de la coopérative. À la suite d’une enquête sur l’achat de farine au marché noir, un tribunal militaire le condamne à six mois de prison : son engagement politique n’est probablement pas étranger à la peine car le directeur de la coopérative n’est condamné qu’à trois mois de prison. La guerre terminée, il reprend la direction de la coopérative.

Sur le plan politique, lors de la première formation d’un collège socialiste-libéral à Menin, Robert Detaevernier est nommé échevin de l’Enseignement public, fonction qu’il exercera du 16 juin 1921 au 16 avril 1926. Lors de sa prestation de serment du 6 décembre 1921 comme conseiller communal, il le fait sous réserve de son opinion républicaine. Lorsque le BWP obtient la majorité absolue, il est nommé échevin des Travaux publics et des Finances en 1927 ; il le restera jusqu’au 5 janvier 1939. Il siège encore au conseil communal jusqu’au 27 février 1945 et du 21 février 1946 au 27 janvier 1961.
Detaevernier fait partie du conseil provincial de Flandre occidentale, où il représente le canton de Menin, du 21 novembre 1921 à sa démission, le 21 octobre 1955, suite à son élection comme sénateur.

À la Libération, en 1944, Robert Detaevernier est considéré comme l’un des membres les plus éloquents du conseil provincial et est élu député permanent. Il le reste jusqu’aux élections de 1946 qui donnent à nouveau la majorité absolue aux catholiques à la Province. Il reprend alors son rôle de leader de l’opposition et est en outre dès ce moment chef de file du groupe socialiste. Comme conseiller provincial, De Smet est membre de la Commission pour la lutte pour le logement (1945), de la Commission de la prévoyance sociale (1948-1958), de la Commission pour les bibliothèques et le développement populaire, de la Commission pour la santé publique (1952) et du Comité pour la vie des entreprises (1954).

Robert Detaevernier succède à J. Beaucarne, démissionnaire, comme sénateur de l’arrondissement Courtrai-Ypres le 22 décembre 1955, il y siège jusqu’à sa mort en janvier 1961. Il y défend les intérêts ouvriers, régionaux et s’implique dans les travaux visant le développement de l’enseignement public en Flandre occidentale et à Menin en particulier.

Robert Detaevernier a d’autres mandats politiques : il est président des élus socialistes de l’arrondissement de Courtrai, membre de l’administration de la Fédération de l’arrondissement de Courtrai et vice-président de la section socialiste de Menin. Il siège au conseil d’administration de la Société nationale des eaux, au conseil d’administration de la CGER (Caisse générale d’épargne et de retraite), au conseil d’administration de l’école moyenne de l’état, l’école technique de l’état et l’école de dessin de la vile, toutes à Menin. Son intérêt pour la vie musicale socialiste l’amène à la vice-présidence de la Fédération socialiste des corps de musique de Flandre occidentale. Il est aussi président de l’harmonie socialiste, De Plicht, à Menin.

Robert Detaevernier est l’époux d’Alice Debunne depuis le 20 juillet 1920. Après la mort de celle-ci, se remarie avec Bertha Mestdagh (1947). Il est le père de deux fils et une fille : Marcel qui deviendra pharmacien, Marcella, assistante sociale, et Marc, docteur en pharmacie.