FAURE Adrien, Julien, dit Drien

Par Jean-Michel Steiner

Né le 2 mars 1921 à Saint-Étienne (Loire), mort le 4 septembre 1995 à Saint-Étienne ; ouvrier mineur ; syndicaliste CGT ; militant communsite ; administrateur des caisses de secours minières.

La famille d’Adrien Faure se composait de mineurs et de métallurgistes du bassin stéphanois et fut particulièrement affectée par les conséquences de la Grande Guerre.

Son grand-père, Benoît, né en 1854 à Chambles (Loire), une commune rurale de la périphérie rurale stéphanoise, était venu s’installer à Saint-Étienne dans les années 1870. Le 28 mai 1879, il était forgeur lorsqu’il épousa Marie Virginie Soulier, une cuisinière originaire d’Estivareilles (Loire) dans le haut Forez. La famille, habita différentes adresses du quartier de mineurs de Tarentaize : rue Soleysel, rue du Clocher, rue Descours, rue des Carrières. Elle comptait sept enfants en 1901 : Jean (21 ans), Jean-Louis (16 ans), Pierre-Marie (14 ans), Marie (10 ans), François (7 ans), Adrien (6 ans), et Louise (5 ans). Selon les actes de naissance le père travaillait tantôt comme ouvrier mineur, tantôt comme forgeur. Âgé de 51 ans, Benoît Faure mourut le 20 mai 1905, sa veuve ayant encore quatre jeunes enfants à charge. Les trois aînés étaient ouvriers : mineur, battandier, tourneur sur métaux. Bientôt, François et Adrien devinrent manœuvres. Le 27 avril 1912, Jean Louis, devenu ajusteur, épousa Jeanne Marie Royet, lingère, originaire d’Izieux (Loire), fille d’un employé des chemins de fer.

Quatre des cinq garçons furent mobilisés en 1914. Jean-Louis fut tué dans les premières semaines du conflit. Son frère François, mobilisé durant tout le conflit fut blessé plusieurs fois et reçut plusieurs citations. Il fut gazé au mois de juillet 1918. Adrien fut également blessé et gazé. Tous deux moururent des suites de leurs blessures : Adrien le 1er avril 1930, François le 3 novembre 1932. À son retour, embauché comme cantonnier par la ville de Saint-Étienne, François Faure vécut maritalement avec son ex-belle sœur, veuve de Jean-Louis dans le quartier de Valbenoîte.

Le 2 mars 1921 naquit Adrien Faure. Ils se marièrent le 12 novembre 1921. Deux mineurs du quartier de Polignais furent témoins de naissance : son frère, Louis Faure, et Marius Chabrol. C’est dans ce quartier de mineurs que grandit Adrien Faure avec sa mère et sa petite sœur. À la fin des années 1930, il habitait rue Claude Deverchère et était employé à la Manufacture d’armes.

Le 16 mars 1940, il épousa, à Saint-Étienne, Claudia Antoinette Homeyer, fille d’un voiturier aux Mines de la Jomayère. Il entra au puits Pigeot en juillet 1940. Militant syndicaliste actif au lendemain de la guerre, il fut condamné, emprisonné et révoqué lors de la grève des mineurs en novembre 1948, puis réintégré le 27 mars 1949.

En 1968, il était délégué du personnel, secrétaire du comité d’entreprise, secrétaire général de la Fédération Régionale Loire Haute-Loire CGT des mineurs, membre du Conseil national (1950-1963). Il participa à la lutte pour le maintien de l’activité des houillères et pour empêcher la fermeture du puits Pigeot. Il fut président du conseil d’administration de la caisse de secours minière et vice président de l’Union régionale des sociétés de secours minières du Centre.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article236461, notice FAURE Adrien, Julien, dit Drien par Jean-Michel Steiner, version mise en ligne le 27 janvier 2021, dernière modification le 6 février 2021.

Par Jean-Michel Steiner

SOURCES : Arch. Dép. Loire : 3 E 42_5, Chambles-Naissances. 1849-1865 ; 3 E 112_18 Izieux, Naissances 1891-1893 ; 1 R 1541, Matricules 1905, n°1038 (Faure J-Louis) ; 1 R 1658, Matricules 1913 (Faure François). — Arch. Mun. Saint-Étienne : 3 E 86, mariages 1879 ; 2 E 92, naissances 1880 (Jean) ; 2 E 104, naissances 1887 (Pierre Marie) ; 2 E 116, naissances, 1893 (François) ; 2 E 171, naissances, 1921 ; 1 K 22, liste électorale 1938. — Regards sur la Loire, n°946, 1995. — La Tribune le Progrès, 6 septembre 1995. — Jean-Michel Steiner, Le PCF dans la vie stéphanoise (1944-1958). Communisme et anticommunisme dans une grande ville ouvrière sous la IV° République, Université J. Monnet Saint-Étienne, Décembre 2005. 832 p. — Maurice Bedoin, 1948. La grève des mineurs du bassin stéphanois, L’histoire en partage, 2017, Actes graphiques, “Histoire du monde ouvrier stéphanois”, St Barthélémy Lestra, 297 p. — Cedmo 42, Annuaire photographique historique de militants communistes ligériens. 1940 - 2000, 2020, sp – Cedmo 42, Entre relance et fermeture. Mémoires de Mines et Mémoires de luttes. 1945-1985, Actes du colloque des 3 & 4 décembre 2010.

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