GAILLARD Philibert

Par Gilles Vergnon

Né le 13 avril 1884 à Neuville-sur-Saône (Rhône), exécuté sommairement le 9 juin 1944 à Communay (Isère, Rhône depuis 1967) ; directeur régional de l’Épargne nationale ; secrétaire fédéral de la SFIO du Rhône (septembre 1943-mars 1944) ; résistant dans le réseau Pat O’Leary.

Fils de Joseph, imprimeur sur étoffes, et de Marie Bernillon, Philibert Gaillard se maria à Lyon (Ve arr.) en mai 1906 avec Félicie Corneille, puis par la suite avec Marguerite Fuzier dont il eut une fille.
Il était directeur régional de l’Épargne nationale, franc-maçon.
Participant au noyau qui reconstitua en mai 1942 la fédération socialiste du Rhône dans la clandestinité, il remplaça, en septembre 1943, Marcel Daudel dans ses fonctions de secrétaire fédéral.
Dans la Résistance, il participait aussi aux activités du réseau « Évasion Pat ». Le réseau Pat O’Leary – du pseudonyme de son fondateur, Albert Guérisse, officier et médecin belge, alias Pat O’Leary, arrêté en mars 1943 - dont fit partie Philibert Gaillard était un réseau international d’évasion de militaires alliés et de renseignement militaire.
Dénoncé, il fut interpellé avec d’autres militants, dont Félix Orsoni, le 29 mars 1944 à son bureau de l’Épargne nationale au 85 avenue de Saxe (IIIe arrondissement de Lyon). En face, côté pair, au rez-de-chaussée Frédéric Dutrion, autre militant socialiste, tenait un magasin de pièces détachées pour motos et où il stockait Le Populaire clandestin. Philibert Gaillard et Félix Orsoni, avec dix-neuf autres résistants de la prison Montluc à Lyon, furent fusillés à Communay, le 9 juin 1944, au bois de Cornavent, au bord de la route nationale 7. Frédéric Dutrion, arrêté le 10 mai 1944, mourut sur la route de la déportation le 2 juillet 1944.
Philibert Gaillard fut officiellement identifié le 13 octobre 1944 par sa fille Fernande qui le reconnut formellement sur la photographie n° 10 réalisée par le service régional d’identité judiciaire de Lyon.
obtint la mention « Mort pour la France » et fut homologué résistant, membre des Forces françaises combattantes et interné résistant (DIR).
Il fut élevé au grade de Chevalier de la Légion d’Honneur par décret du 20 juin 1946.
Il fut décoré de la Médaille de la résistance à titre posthume par décret du 22 septembre 1953 paru au JO le 22 octobre 1953.
Une plaque commémorative fut apposée sur l’immeuble où ils furent arrêtés, à l’intersection de l’avenue de Saxe et de la rue Dunoir : « Ici habitaient Philibert Gaillard, membre du parti socialiste SFIO, et Frédéric Dutrion, membre du parti socialiste SFIO. Ces militants sont morts pour que vivent nos libertés. »
Une autre plaque commémorant les socialistes lyonnais morts pour la France entre 1940 et 1944 est apposée au 31 de la rue Villeroy dans le 3e arrondissement de Lyon.
Une stèle fut également érigée à Communay à la mémoire des vingt et un fusillés.
Une rue à Couzon-au-Mont-d’Or (Rhône) et une avenue à Fleurieu-sur-Saône (Rhône) portent son nom.


Voir Communay

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article23649, notice GAILLARD Philibert par Gilles Vergnon, version mise en ligne le 23 novembre 2008, dernière modification le 30 novembre 2021.

Par Gilles Vergnon

SOURCES : AVCC, Caen, AC 21 P 188373 et AC 21 P 452990 (nc). — SHD, Vincennes, GR 16 P 238977 et GR 28 P 4 265 11 (nc). — Arch. Dép. Rhône et Métropole, 3460 W 2, 3335 W 22, 3335 W 8. — Célian Faure, Les Socialistes rhodaniens sous l’occupation, mémoire de fin d’études, IEP de Lyon, 2003. — Bruno Permezel, Résistants à Lyon, Villeurbanne et alentours, Lyon, BGA/Permezel, 2003. — Marcel Ruby, Résistance et contre-résistance à Lyon et en Rhône-Alpes, Roanne, Horvath, 1995. — Témoignage de Madame André Masia. — Mémoire des hommes. — Mémorial GenWeb. — État civil de Neuville-sur-Saône.

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