GRENOBLE (Isère), d’octobre 1943 à août 1944

Par Jean-Luc Marquer

À partir du 9 septembre 1943, les Allemands occupent le quart sud-Est de la France en lieu et place des Italiens qui s’y trouvaient depuis novembre 1942.
À Grenoble (Isère), d’octobre 1943 à août 1944, les troupes d’occupation, la police allemande et leurs collaborateurs français firent plusieurs dizaines de victimes.

Conséquence du débarquement allié en Afrique du Nord, l’occupation italienne de Grenoble (Isère) n’eut pas de conséquence dramatique.
Le général de Castiglioni, commandant de la division Pusteria, était un francophile, que révulsaient les arrestations de juifs qu’il interdit.
Les opérations italiennes contre les maquis de Savoie et Haute-Savoie respectèrent les lois de la guerre et ne furent pas dirigées contre des civils.
En Isère, un seul résistant, Henri Lanier, arrêté par des gendarmes français après un attentat contre un véhicule du service postal italien et remis aux autorités italiennes sur instruction du garde des Sceaux, fut exécuté le 29 mai 1943 à Crolles (Isère) après avoir été condamné à mort par un tribunal militaire.
L’armistice signé le 8 septembre 1943 entre les Alliés et l’Italie conduisit les Allemands à prendre la place des troupes italiennes.
La ville fut investie dès le 9 septembre 1943 par 157ème Division allemande.
Dès lors Grenoble devint pour citer Alain Le Ray une "fournaise irrespirable".


N.B. : Cette liste de victimes ne prétend pas être exhaustive.


Le 6 octobre 1943, André ABRY fut abattu par une sentinelle allemande.
Le 27 octobre 1943, José GARCERON-SAURA fut abattu par des policiers allemands.
Dans la nuit du 13 au 14 novembre 1943, l’explosion du dépôt de munitions et de matériel du polygone d’artillerie rendit les soldats allemands extrêmement nerveux. Ils abattirent 6 personnes.
Du 25 au 29 novembre 1943 eut lieu "La Saint Barthélémy grenobloise" qui fit 11 victimes.
Le 16 décembre 1943, Jean BRIEVSKI et Julien ZERMAN furent abattus par des policiers allemands.
Le 20 décembre 1943, Charles HAUSBERGER fut abattu par trois hommes non identifiés.
Le 21 décembre 1943, René GOSSE et son fils Jean GOSSE furent arrêtés et exécutés dans la nuit suivante à quelques kilomètres de Grenoble.
Le 22 février 1944, Marc HAGUENAU mourut de ses blessures après avoir tenté d’échapper à la Gestapo.
Le 23 février 1944, Fernand KATZ fut abattu par un policier allemand.
Le 24 février 1944, Jean SCHWARZFELD mourut des suites de ses blessures.
Le 25 février 1944, Denis MARX fut abattu dans les locaux de la Feldgendarmerie.
Le 4 mars 1944, Raymond BANK fut abattu dans la rue par la police allemande.
Le 8 avril 1944, Joseph VERNE fut abattu par une sentinelle allemande.
Le 20 avril 1944, un enfant, Georges CARRAUD, fut mortellement blessé par le tir d’une patrouille allemande.
Le 6 mai 1944, Albert DE SEGUIN DE REYNIÈS fut arrêté par la Gestapo. Vraisemblablement assassiné, son corps ne fut jamais retrouvé.
Le 10 mai 1944, Abdallah CHERGUI fut abattu par une patrouille allemande.
Le 19 mai 1944, Roger IMBERT aurait été arrêté par des membres de la Milice. On trouva son corps dans l’Isère le 12 juillet 1944.
Le 8 juin 1944, un milicien, Marcel ORANGE, et un résistant qu’il poursuivait, Marcel DUMAS furent abattus par une patrouille allemande.
le même jour, Élie VERNET fut abattu par la Gestapo.
Le 9 juin 1944, André TISSERAND, mourut des suites de ses blessures.
Le 12 juin 1944, Alfred BOUJARD, Jean DORCHE et un INCONNU furent abattus par la police allemande.
Le 22 juin 1944, Dominique BARLA, Hagop ARSHAGIAN et Stéphan CRAMER furent abattus lors d’une opération combinée Milice Gestapo.
Le 1er juillet 1944, Thérèse BARRÉ, fut atteinte par une balle perdue. Elle mourut quelques heures plus tard.
Le 7 juillet 1944, Jean RAYMOND fut abattu par des miliciens alors qu’il tentait de protéger des enfants lors d’une rafle.
Le 13 juillet 1944, 25 hommes prisonniers des Allemands furent sommairement exécutés au POLYGONE. On trouva leurs corps le 28 août 1944.
Le 19 juillet 1944 mourut Félix MOSCA, prisonnier des Allemands à la caserne de Bonne.
Le 22 juillet 1944, Albert BROZEK fut tué par une patrouille allemande.
Du 27 juillet au 5 août 1944, la Compagnie Bernard et la Compagnie Stéphane attaquèrent les forces allemandes retranchées dans les fortifications du Mont-Rachais qui dominent la cuvette grenobloise.
Le 27 juillet 1944, François-Henri de QUINSONAS fut mortellement blessé. Il décéda le 29 juillet 1944 à Saint-Égrève (Isère).
Le 31 juillet 1944, Eugène PICHOT et Lucien MIRANDE, maquisard de la compagnie Bernard, moururent dans l’explosion de leur mortier.
Le 29 juillet 1944, Pierre BLANC-MASSIT et Robert RAYNAUD furent abattus par des miliciens.
En août 1944, Albert SERT-MARC, prisonnier de la Gestapo, mourut des des tortures qui lui furent infligées.
Giles AUSSARESSES, résistant du Vercors, fait prisonnier par les Allemands, fut porté disparu.
C’est aussi le cas de Moroka, Maurice GOLBAUM, arrêté à Montbonnot (Isère) et porté officiellement disparu le 6 août 1944 à Grenoble.
Le 7 août 1944, Maurice BRZEZINSKI, Maurice GRINWALD et un INCONNU furent sommairement exécutés par des miliciens.
Le même jour, Alain KLAYN fut arrêté par la Milice et livré à la Gestapo. Vraisemblablement assassiné, son corps ne fut jamais retrouvé.
Le 9 août 1944, André SAIVE fut tué par des miliciens.
Le 13 août 1944, 23 hommes prisonniers des Allemands furent sommairement exécutés au POLYGONE. On trouva leurs corps le 26 août 1944.
Le 14 août 1944, à l’angle du Cours Berriat et de la rue Ampère, 20 hommes prisonniers des Allemands furent sommairement exécutés en représailles.
Le même jour, un INCONNU fut abattu par des soldats allemands qui tenaient un barrage. Le corps fut découvert le 26 août 1944.
Le 17 août 1944, Abraham TORDJMAN fut arrêté par la Gestapo. Il aurait succombé sous la torture. Son corps ne fut jamais retrouvé.
Le 18 août 1944, Giacomo VERGOLINI fut abattu par une sentinelle allemande.
Le même jour, Félix FAURE fut sommairement exécuté par des miliciens et des Waffen-SS français.
Le 19 août 1944, Fernand ALLOUCHE et Paul HUILLIER furent tués par des Waffen-SS français.
Le même jour fut découvert le corps de Louis CHAIX, arrêté la veille par la Gestapo.
Le 21 août 1944, quatre membres d’une même famille juive, Léon FARAGGI, Rachele FARAGGI, leur fille Flora COHEN et leur petit-fils Jack COHEN furent massacrés par des Waffen-SS français. Leurs corps furent jetés dans l’Isère.
Le 22 août 1944, jour de la libération de Grenoble, Maurice GURFINKIEL, résistant des F.T.P.-M.O.I, fut tué par des Français qui l’avaient pris pour un milicien.
Le même jour, Jean-Paul BARBIERI et Jean LAMORLETTE, de la compagnie Stéphane, furent tués par des mines allemandes sur les pentes de la Bastille.


Notice provisoire

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article236494, notice GRENOBLE (Isère), d'octobre 1943 à août 1944 par Jean-Luc Marquer, version mise en ligne le 19 janvier 2021, dernière modification le 2 décembre 2022.

Par Jean-Luc Marquer

SOURCES : Arch. Dép. Rhône et Métropole, Mémorial de l’oppression, 3808W 406, 493 et suivants — Collectif, 1939-1945 Grenoble en Résistance, Ed. Le Dauphiné Libéré, 2015

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