VINCENT René, André

Par Serge Tilly

Né le 25 avril 1907, 89 rue d’Assas à Paris 6ème -hôpital Cochin- sous le nom de Flet ; militant du Parti Communiste Français à Colombes (Seine ; Hauts-de-Seine) ; artisan cordonnier puis ouvrier d’usine ; résistant.

Vue partielle de la maison de René Vincent en 1950, au 36 rue Jean Louis Louet à Colombes.

Fils de Victorine, Élisabeth, Angèle Flet, fleuriste, demeurant 141 boulevard Valmy à Colombes.
René Vincent fut reconnu le 17 mars 1911 par Marc, Ernest Vincent, tailleur, demeurant 13 villa de l’Avenir à Colombes.
René Vincent était depuis sa naissance paraplégique, ne pouvant se déplacer sans ses cannes et encore avec difficultés, il demeurait au 36 rue Jean-Louis Louet à Colombes dans une maison qu’il construisit lui-même avec l’aide de camarades, travaillant à califourchon.
Dans son sous-sol il exerçait la profession de cordonnier, son établi côtoyant du matériel de radio amateur, communiquant avec d’autres dans le monde entier grâce à une grande antenne fixée sur son toit.
Pendant l’occupation allemande, il fabriqua au moins un poste émetteur avec des éléments récupérés -câbles, lampes, divers composants- par d’autres camarades dans différentes entreprises, poste émetteur destiné à un réseau communiste.
En octobre 1942, sur dénonciation, les Allemands vinrent pour l’arrêter, une voisine Madame Joséphine Cossin réussi à le prévenir à temps, il s’échappa par l’arrière de sa maison donnant sur une impasse et rejoignit, malgré son handicap, une sœur qui vivait en banlieue parisienne.
Lors de la perquisition les Allemands ne trouvèrent pas un poste émetteur prêt à être livré, un voisin Armand Tilly le récupéra en attendant que l’on vienne le chercher. C’est juste avant que Armand Tilly parte en Bretagne dans sa région d’origine qu’un homme à l’accent étranger vint récupérer le précieux matériel.
On su plus tard que cet homme faisait partie du groupe Manouchian et qu’il fut condamné à mort et fusillé au Mont-Valérien à Suresnes, mais on ne connu jamais non identité.
René Vincent fut élu conseiller municipal à la Libération sur une liste communiste.
Après guerre, il hébergea pendant plusieurs années un militant communiste, Maurice Conrad, son épouse et ses deux enfants.
En 1965, il mena une campagne active contre la maire UNR de Colombes Marcelle Devaud qui voulut exproprier la zone pavillonnaire du quartier pour y construire des immeubles de standing. La liste conduite par Marcelle Devaud fut battue aux élections municipales de 1965 et remplacée par la liste d’union de la gauche conduite par le communiste Dominique Freulaut.
Le 14 juin 1969, il épousa à Colombes Berthe Meaulme, communément appelée Yvonne. A cette époque il trouva du travail dans une entreprise de construction de matériel électrique.
Il hébergea également pendant un moment un militant communiste espagnol vivant dans l’illégalité.
Jusque dans les années 1970, René Vincent fut un diffuseur de l’Humanité-Dimanche et de la Voix Populaire, hebdomadaire communiste diffusé sur Colombes et Gennevilliers, se déplaçant avec sa moto à 3 roues, 2 sièges assis, spéciale pour handicapés.
René Vincent décéda le 14 février 1983 à Rueil-Malmaison (Seine ; Hauts-de-Seine).

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article236516, notice VINCENT René, André par Serge Tilly, version mise en ligne le 13 janvier 2021, dernière modification le 24 novembre 2021.

Par Serge Tilly

Vue partielle de la maison de René Vincent en 1950, au 36 rue Jean Louis Louet à Colombes.

SOURCES : Etat civil des Archives départementales de la Seine et des Hauts-de-Seine ; notes de Serge Tilly.

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