AGERON Charles-Robert

Sans être un militant, Charles-Robert Ageron,catholique de gauche, grand connaisseur de l’Algérie eut, par ses travaux, de l’influence sur la réflexion historique et politique concernant l’Algérie.

Né dans une famille de la petite bourgeoise lyonnaise, il découvrit l’Algérie en 1945, à la fin de son service militaire. Jeune agrégé d’histoire en 1947, il fut nommé au lycée Gautier d’ Alger où il resta dix ans. Il fut très proche d’Henri-Irénée Marrou dont il avait été l’élève à Lyon pendent l’Occupation. Comme lui, il fut un critique de la politique de Guy Mollet et de la torture. Mais s’il était favorable à une réforme en profondeur de la société algérienne, il n’était pas acquis aux positions du FLN.

Revenu en métropole en 1957, il fut affecté au lycée Lakanal. Mêlé au milieu des socialistes « autonomes », il se consacra à l’histoire du monde colonial dont il devint un grand spécialiste. Attaché de recherches au CNRS de 1959 à 1961, il devient assistant, puis maître-assistant à la Sorbonne où il enseigna jusqu’en 1969. Il y soutint en 1968, sous la direction de Charles-André Julien, sa thèse d’État sur Les Algériens musulmans et la France de 1871 à 1919, remarquée pour son ampleur quasi-encyclopédique ».
Il fut ensuite nommé professeur à l’université de Tours en 1970, où il eut notamment Benjamin Stora comme thésard, puis à l’université Paris XII en 1982.

Il présidait la Société française d’histoire d’outre-mer jusqu’en 2008 et dirigeait la Revue française d’histoire d’outre-mer.