BOUCHARDEAU Marc, Jacques, Auguste

Par Jean-Paul Martin

Né le 4 juin 1930 à Granges-lès-Valence (Ardèche), mort le 2 février 2013 à Paris (XIVe arr.) ; psychologue et formateur d’adultes ; secrétaire fédéral du PSU de la Loire de 1968 à 1974, puis de 1979 à 1984.

Michel Christophe Bouchardeau, le père de Marc Bouchardeau, était cadre dans une entreprise de semences à Valence, sa mère, Jeanne Marie Roset, était ménagère. Sa famille était de tradition catholique et de droite. Il fit ses études secondaires à l’Institution Notre-Dame de Valence et obtint son baccalauréat Philosophie en 1948. Il a été scout de 13 à 18 ans. Il entreprit ensuite des études de philosophie et de psychologie à la Faculté des Lettres de Lyon entre 1953 et 1958 et y obtint sa licence. C’est à Lyon qu’il commença à militer au sein de l’UNEF, devenant pendant la même période membre du bureau de l’Amicale des Lettres. Il y rencontra Huguette Briaut, originaire de Saint-Étienne, qui faisait également des études de philo, et l’épousa le 28 mai 1955 à Terrenoire (commune aujourd’hui rattachée à Saint-Étienne).

A l’issue de ses études, il devint Psychologue du travail à l’Association Professionnelle des Adultes(AFPA) d’abord à Strasbourg (1958-1961), puis à Lyon (1961-1963), où il adhéra au syndicat CGT de la FPA, avant de se fixer à Saint-Étienne en 1963, en lien avec l’opportunité d’une affectation de son épouse sur un poste de professeur de philo au lycée Honoré d’Urfé de sa ville natale. Il devint par la suite psychologue-formateur d’adultes auprès de différents publics (éducateurs spécialisés, animateurs, personnels hospitaliers, etc.) à Saint-Étienne et dans la région stéphanoise.

Marc Bouchardeau avait commencé à suivre les activités du MLP à Lyon lors de ses premières années d’études. Il adhéra à l’UGS dès sa création et y milita pendant son séjour à Strasbourg. À ce titre, il participa comme délégué du Bas-Rhin au congrès de fondation du PSU en 1960. Il continua au PSU du Rhône après sa mutation à Lyon, et enfin à Saint-Étienne de 1961 à 1984.

Dès son arrivée dans la Loire, il participa aux activités de la fédération PSU, dont il devint un des responsables, aux côtés de son épouse, d’André Garnier, de Marcel Pierre, et de Bruno Vennin. L’un des moments forts de son activité fut l’organisation, en 1964, d’un colloque sur l’urbanisme et l’économie de la région stéphanoise. Parallèlement, il s’investit dans la création, puis le fonctionnement du Centre d’études socialistes (CES) dont l’objet était, outre la formation des militants politiques et associatifs, la recherche de convergences idéologiques et programmatiques avec les militants des diverses forces de la gauche non communiste désireux de renouveler le visage du socialisme (organisation de conférences-débats, groupes de travail et stages). Dans le même esprit, il assura la création et l’animation d’un bulletin, Loire Information, rédigé par des membres du PSU et des sympathisants. Ce mensuel (de parution en fait irrégulière), d’abord ronéoté puis imprimé sur quatre pages, fut publié de mars 1963 jusqu’à février 1968, et compta 35 numéros. Lorsque Marcel Pierre, au lendemain de Mai 68, abandonna le poste de secrétaire fédéral du PSU, Marc Bouchardeau lui succéda et demeura dans cette fonction jusqu’en 1974, moment où il fut remplacé par son épouse Huguette, à la suite de la séparation avec les militants qui rejoignaient alors le PS.

Il redevint secrétaire fédéral lorsque celle-ci accéda à la fonction de secrétaire nationale du PSU en 1979. Il fut candidat à des élections cantonales en 1980, et fut élu conseiller municipal de Saint-Étienne (d’opposition) de 1983 à 1989 au titre du PSU. Dans cette période, il mit l’accent au sein de la fédération sur le soutien aux luttes ouvrières (Vallée du Gier, Zone de Bouthéon ; à Roanne licenciements dans le textile et à l’Arsenal ; à Saint Étienne, Manufrance, la Manufacture Nationale d’Armes), et sur les préoccupations écologiques, en appuyant des actions contre le développement de la mine d’uranium de Saint Priest-la-Prugne en particulier. Parallèlement, de 1974 à 1986, il fonda et anima une petite imprimerie au service d’associations populaires et de groupes militants, l’A.C.I. (« autogestion-communication-information »).

Marc Bouchardeau interrompit ses activités professionnelles à la fin de 1987 et quitta alors Saint-Étienne pour rejoindre Huguette Bouchardeau à Besançon, puis à Montbéliard où elle était député et où, à titre militant, il devint son assistant dans son activité parlementaire locale. Il abandonna toute activité politique en 1993, le couple se retirant alors dans le Gard (à Aigues-Vives, puis à Nîmes) où il créa en 1995 une maison d’édition : HB Editions, transmise fin 2004 à leur fils François Bouchardeau, et basée depuis à Forcalquier.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article236861, notice BOUCHARDEAU Marc, Jacques, Auguste par Jean-Paul Martin, version mise en ligne le 21 janvier 2021, dernière modification le 9 février 2021.

Par Jean-Paul Martin

SOURCES : notes autobiographiques transmises par l’intéressé avant son décès. – Souvenirs personnels. — État civil.

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