FRANCISCI Marie, Micheline, épouse STÉFANINI

Par Jacques Girault, Ange Rovere

Née le 1er avril 1918 à Sollacaro (Corse du Sud), morte le 17 mars 2016 à Draguignan (Var) ; institutrice, PEGC ; militante communiste de Corse, membre du comité national de l’Union des femmes françaises (UFF).

Fille d’un propriétaire de petite notabilité villageoise, Marie Francisci fut élève de l’école primaire supérieure d’Ajaccio en tant que boursière. Elle entra à l’École normale d’institutrices d’Ajaccio en 1935. À partir d’octobre 1938, elle fut institutrice dans diverses communes corses (Serra di Fuimorbo 1938-1939, Ciamannacce 1939-1944, Sollacaro, Alata) avant d’être nommée à l’école annexe d’Ajaccio où elle enseigna jusqu’en 1958.

Ensuite, institutrice à Bastia dans une école primaire, elle fut nommée au cours complémentaire, devint professeur d’enseignement général de collège et termina sa carrière en 1975 comme directrice-adjointe du collège Giraud.

Sous le Front populaire, Marie Francisci participa aux actions des femmes contre la guerre, pour aider les Républicains espagnols et, après 1940, pour organiser des comités de femmes dans la Résistance. Elle intégra le Front national en 1941 et, deux ans plus tard, créa le comité populaire des femmes à Sollacaro et dans sa région. À partir de la fin de 1943, elle s’engagea dans les groupes qui devaient constituer les comités féminins populaires puis l’Union des femmes françaises.

Secrétaire départementale de l’UFF de 1945 à 1990, membre du comité national de l’UFF à partir de 1948, Marie Francisci adhéra au Parti communiste français en 1947. Elle entra au comité de la fédération communiste, et devint membre du bureau fédéral en 1948.

Elle organisa les manifestations du 10 mai 1947 à Ajaccio en souvenir de Danielle Casanova et pour la pause d’une plaque sur sa maison natale à Piana. Elle lutta pour populariser l’appel de Stockholm contre l’arme nucléaire et de 1950 à 1952 contre l’installation d’une base atomique à Argentella.

Marie Francisci épousa en juillet 1952, à Ajaccio, Albert Stéfanini, tailleur d’habits, premier secrétaire de la fédération communiste. Le couple eut une fille.

Elle fut active dans les campagnes contre la misère et dans la rédaction des « Cahiers de la misère » en 1956, pour les logements, pour l’obtention du livret de famille pour les mères célibataires. Elle fut candidate en huitième position sur la liste communiste aux élections municipales d’Ajaccio en mars 1957.

Dans les années 1960, à Bastia, elle était aussi membre du bureau ou du comité de la section communiste. Elle s’engagea pour la construction d’écoles, d’ateliers de lecture, dans les luttes de l’UFF contre la guerre, pour la paix en Algérie et au Vietnam et présida les rassemblements lors de l’accueil à Valentina Terechkova, la cosmonaute soviétique, en 1964.

En 1975, lors de la création des deux fédérations communistes corses, elle resta membre du bureau de la fédération communiste de Corse du Nord et le demeura jusqu’en 1999.

Au début des années 1990, Marie Stéfanini fut une des fondatrices du « Manifeste pour la vie », collectif de femmes luttant contre la violence résultant des guerres intestines entre factions nationalistes. Elle militait en 2008 toujours dans l’Association nationale des anciens combattants de la Résistance.

Le 22 mars 2016, l’Humanité lui rendit hommage dans son Carnet.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article23687, notice FRANCISCI Marie, Micheline, épouse STÉFANINI par Jacques Girault, Ange Rovere, version mise en ligne le 20 novembre 2008, dernière modification le 31 juillet 2021.

Par Jacques Girault, Ange Rovere

SOURCES : Arch. comité national du PCF. — Documentation rassemblée par Ange Stromboni. — Interview dans les annexes de la thèse de Sciences politiques de Sandra Fayolle, L’Union des Femmes Françaises : une organisation féminine de masse du parti communiste français (1945-1965), Université de Paris I, 2005. — Renseignements fournis par l’intéressée.

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