FUCHSMANN Lazare [FUCHSMANN Lézard (au lieu de Leizer), dit]

Son père, cordonnier, décédé en 1924, et sa mère, brocanteuse au marché aux puces, juifs pratiquants d’Ukraine, arrivèrent à Paris en 1905-1906. Après une scolarité dans des écoles primaires juives, Lazare Fuchsmann entra au lycée Henri-IV et se lia d’amitié avec le militant communiste Valentin Feldman*, futur agrégé de philosophie, fusillé au Mont-Valérien, le 27 juillet 1942. Après avoir obtenu le baccalauréat en 1927, il commença des études à la Faculté de droit et obtint une licence. Puis, il devint instituteur en 1935. Membre du Syndicat national des instituteurs, il fit grève le 30 novembre 1938.

Adhérent à l’Union fédérale des étudiants depuis son entrée en faculté, adhérent au Parti communiste en 1931, Fuchsmann avait établi des contacts avec le groupe théâtral « Prémices ». Après un séjour à Berlin en 1930-1931, à la suite de divergences internes, il fut un des fondateurs du « groupe de choc Prémices ». Il demanda à Jacques Prévert* en avril 1932 un texte polémique et politique. « Vive la presse » fut le point de départ des activités d’« Octobre » jusqu’en 1936. Son épouse se rendit en URSS pour interpréter La Bataille de Fontenoy en 1933.

Lazare Fuchsmann, qui avait accompli son service militaire en 1934-1935, fut mobilisé en septembre 1939 dans le service auxiliaire, puis fut envoyé en avril 1940 en première ligne. Fait prisonnier en Belgique, envoyé en captivité en Allemagne, évadé en juin 1942, repris, il fut envoyé dans un camp de représailles, remis en camp ordinaire, et libéré à la fin de la guerre.

Retrouvant son poste d’instituteur dans l’école de garçons de la rue Pihet (XIe arr.), Lazare Fuchsmann, militant du SNI, secrétaire de la sous-section du XIe arrondissement, fut très actif pendant la longue grève de novembre-décembre 1947. Il devint professeur d’enseignement général (Lettres, histoire, géographie) de 1954 à sa retraite en 1968. Toujours militant communiste, blessé lors de la manifestation de 1962 au métro Charonne, il joua un rôle actif dans la politique culturelle de la municipalité communiste de Choisy-le-Roi, de 1968 à 1975. Puis il se retira à Parçay-les-Pins tout en restant membre du PCF à Charenton où il louait un studio.