BONAFOUS Hervé, Baptiste

Par Jean-Louis Franceries

Né le 1er avril 1922 à Moissac (Tarn-et-Garonne), mort le 18 mai 1991 à Moissac ; syndicaliste CGT du Tarn-et-Garonne puis militant de Vigneux-sur-Seine (Essonne).

Né à Moissac dans une famille ouvrière (son père travaillait dans une briqueterie locale), Hervé Bonafous, après avoir obtenu le certificat d’études primaires, devint apprenti coiffeur à Port-de-Penne (Lot-et-Garonne). Réfractaire au STO, il prit le maquis et combattit dans les rangs du groupe DOLLÉ.
À la Libération, il adhéra au Parti communiste français. Ouvrier chez LIAUNET, entreprise moissagaise de fabrication de cageots et de plateaux en bois, il tenta, en 1950, d’implanter un syndicat CGT, ce qui lui valut d’être immédiatement licencié.
De 1950 à 1951, il fut embauché par la nouvelle usine TARGA spécialisée dans la fabrique de plaques de caoutchouc pour l’industrie de la chaussure, de joints et de tapis pour l’industrie de l’automobile, alors en plein essor (la société TARGA, dont le siège social était à Paris, appartenait au groupe SALPA).
Licencié à nouveau suite « à un ralentissement de la production », il réintégra en 1955 l’usine moissagaise qui compta alors 300 ouvriers et employés. En novembre de la même année, aidé par l’ingénieur Morin, il constitua un syndicat CGT qui regroupe 120 adhérents dès les premiers jours. Il en devint rapidement le secrétaire. La direction de la société TARGA réagit aussitôt en favorisant l’implantation d’une section syndicale FO et en licenciant l’ingénieur Morin. Des militants chrétiens formèrent ensuite un syndicat CFTC.
En 1957, lors de l’élection des délégués du personnel, le syndicat CGT obtient 44 % des voix (28,8 % pour FO et 22,4 % pour la CFTC). Échaudée par la grève de janvier 1958 suivie par la totalité des ouvriers et ouvrières (574 sur 577), ulcérée par l’union des trois sections syndicales, résolue à liquider le syndicalisme de lutte, la direction de l’usine engage un processus de pressions et de divisions. Elle parvint à ses fins en renvoyant plusieurs militants formant le noyau dirigeant du syndicat CGT, en particulier Jean Lagarde secrétaire adjoint du syndicat, délégué du personnel et secrétaire du CE et bien sûr Hervé Bonafous. Trop affaibli, le syndicat CGT cessa d’exister en 1961.
Hervé Bonafous était alors employé par l’entreprise MASSOLA (fabrique de jouets) à Castelsarrasin. En 1964, il partit avec sa famille à Paris où il travailla au BHV comme magasinier, puis au sein de la FSGT (Fédération Sportive et Gymnique du Travail). Par la suite, il fut embauché à la mairie de Vigneux-sur-Seine, au service « Achats ».
Il fut président de la section départementale de l’Essonne de la Confédération Nationale du Logement.
À la retraite, il regagna Moissac où il décéda le 18 mai 1991.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article236968, notice BONAFOUS Hervé, Baptiste par Jean-Louis Franceries, version mise en ligne le 24 janvier 2021, dernière modification le 21 janvier 2022.

Par Jean-Louis Franceries

SOURCES : Sa famille et l’ouvrage en deux tomes consacré aux syndicats et aux luttes ouvrières de la TARGA paru en 2019 (Jean-Louis Franceries – IDHS CGT82)

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