AKAMATSU Tsuneko

Née le Il août 1897 dans le département de Yamaguchi ; morte le 21 juillet 1965. Dirigeante social-démocrate et militante du mouvement ouvrier féminin.

AKAMATSU Tsuneko, sœur d’AKAMATSU Katsumaro, naquit à Tokuyama dans le département de Yamaguchi. Elle était la fille aînée d’AKAMATSU Shōdō, administrateur du temple de Tokuōji. Alors qu’elle était encore étudiante au collège féminin de Kyōto, AKAMATSU Tsuneko, désirant mieux comprendre les conditions de vie des travailleurs, entra comme ouvrière au bureau du monopole des tabacs à Osaka. Elle manifesta l’intention d’y créer un syndicat ouvrier, ce qui lui valut d’être renvoyée : elle n’était pas restée dix jours. En 1921, elle interrompit définitivement ses études et travailla pendant un an et demi dans une usine d’Osaka, puis elle se rendit à Tōkyō en août 1923. Au mois de septembre, elle entra au « Jardin lumineux », une nurserie de Tōkyō, afin d’apporter son concours à KAGAWA Toyohiko dans l’aide aux sinistrés du Grand tremblement de terre de Kanto. AKAMATSU Tsuneko prit en 1925 contact avec la Fédération générale japonaise du travail (Sōdōmei) et entra comme vendeuse à la coopérative de l’usine métallurgique Okabe. C’est vers cette époque qu’elle fit la connaissance de MATSUOKA Komakichi et SAlTŌ Ken’ichi. Cette même année, elle travailla au siège de la Fédération et milita au sein de la section féminine, dont elle devint secrétaire en 1926 et présidente en 1936. AKAMATSU Tsuneko avait acquis une certaine renommée en qualité de militante du mouvement féminin. Elle prit la direction de presque toutes les grèves d’ouvrières affiliées à la Fédération générale du travail (Sōdōmei) et, en particulier, de la grève de l’usine de sauce de soja Noda (1927), de la grève des usines textiles Yamaichi-Hayashigumi à Okaya (juillet à septembre 1927), de la grève de l’usine japonaise des celluloïds en 1932, et enfin de la grève de l’usine de mousseline Kanamachi à Tōkyō (1935). AKAMATSU Tsuneko fut par ailleurs, à partir d’octobre 1927, rédactrice en chef de Rōdō fujin (Femmes au travail), l’organe de la section féminine de la Fédération. Elle s’y consacra à l’éducation politique et à l’instruction des travailleuses. Après la dissolution de la Fédération en août 1940, elle se rendit en Corée, à Séoul, où elle passa environ six mois. Revenue au Japon, elle fut chargée de l’instruction des ouvrières de J’usine de stylos « Pilot », à Otsuka, Tōkyō. Après la défaite, AKAMATSU Tsuneko participa, en compagnie d’ICHIKAWA Fusae et de TAKAO Shige, à la mise sur pied du comité féminin pour les mesures politiques de l’après-guerre, comité dont l’objectif, centré sur la participation des femmes à l’exercice du pouvoir, était rééducation politique des travailleuses. Au cours de la même année, elle prit part, avec NISHIO Suehiro et diverses autres personnalités, à la création du Parti socialiste japonais (Nihon shakai tō). En août, lors du 1er congrès de la Fédération générale des syndicats ouvriers japonais (Sōdōmei), AKAMATSU Tsuneko fut élue présidente de la section féminine (elle l’avait déjà été avant-guerre, de 1936 à la dissolution de la Fédération en 1940). Elle se présenta en 1947 aux élections de la Chambre des conseillers, où elle fut élue avec le nombre de suffrages le plus élevé qu’une femme ait jamais obtenu. En 1948, elle fit partie du cabinet YOSHIDA en qualité de sous-secrétaire à la Santé. La même année, elle devint présidente de la Fédération nationale des syndicats du textile (Zensen dōmei), qu’elle avait contribué à mettre sur pied l’année précédente. Elle entra enfin, en 1950, comme présidente de la section féminine, à l’exécutif du Comité central du Parti socialiste (Shakai tō). Invitée la même année par le gouvernement américain, AKAMATSU Tsuneko se rendit aux États-Unis pour étudier les conditions de vie des travailleurs dans ce pays. En 1952, elle entreprit un voyage d’études du même ordre en Europe. En 1953 et 1959, elle fut réélue à la Chambre des conseillers. Elle apporta son soutien aux grévistes de l’usine de soieries d’Ōmi. Elle devint en 1956 conseillère de la Fédération nationale des syndicats du textile. La même année, elle se consacra à l’élaboration de la Loi d’interdiction de la prostitution, et se rendit par ailleurs au Népal pour assister au IVe congrès mondial des Bouddhistes (elle avait déjà assisté au IIIe congrès en 1954). AKAMATSU Tsuneko prit part enfin, en 1960, à la constitution du Parti social-démocrate (Minshu shakai tō) dont elle devint conseillère.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article236989, notice AKAMATSU Tsuneko, version mise en ligne le 29 juillet 2022, dernière modification le 1er février 2021.

SOURCES : Michiiaezu — AKAMATSU Tsuneko, sana hito to ashiato, (Marcher sans s’arrêter — AKAMATSU Tsuneko et son héritage), publié par la Section d’instruction et de propagande de la Fédération nationale des syndicats du textile, 1964. — Sōdōmei gojūnen shi (Cinquante ans d’histoire de la Fédération générale des syndicats ouvriers japonais), publié par un comité spécial, vol. 2 et 3, 1966-1968.

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