AKITA Ujaku (de son vrai nom : AKITA Tokuzō)

Né Je 30 janvier J883 dans le département d’Aomori ; mort Je 12 mai J962. Écrivain ; dirigeant du mouvement culturel prolétarien.

AKITA Ujaku naquit à Maemachi, ville de Kuroishi, dans le district de Minami-tsugaru, département d’Aomori. Son père, AKITA Gen’an, aveugle, était médecin traditionnel, herboriste et accoucheur. En septembre 1887, Ujaku entra à l’école primaire de Kuroishi, où il fit la connaissance d’un camarade de classe, NARUMI Yōkichi, qui devait rester toute sa vie son ami. Par la suite, les poèmes en langue parlée (par opposition à la langue classique utilisée traditionnellement en littérature) de NARUMI Yōkichi valurent à ce dernier une certaine notoriété. En avril 1902, AKITA Ujaku entra à la section d’anglais du Collège de Tōkyō (la future Université Waseda). En octobre 1903, il assista pour la première fois à une conférence sur le socialisme. Il en devint rapidement un auditeur passionné. L’année suivante, en juin, il publia un recueil de poésie antimilitariste, intitulé Reimei (L’Aube). En juillet 1907, un mois après être sorti diplômé de l’Universiré Waseda, il fit la connaissance de SHIMAZAKI Tōson et, peu après, il publia son premier roman, Dosei no koi (Amour homosexuel), qui le fit remarquer comme écrivain. Au mois de septembre, AKITA Ujaku entra à la rédaction de Shin shichō (Nouveaux courants de pensée), revue dirigée par OSANAI Kaoru, et devint secrétaire de la Société Ibsen (Ipusen kai), société qui regroupait des auteurs naturalistes, parmi lesquels SHIMAZAKI Tōson. Se consacrant désormais aux activités théâtrales, il fonda en octobre 1910, avec HITOMI Tōmei, la revue Geki to shi (Théâtre et poésie). En mai 1911, sa pièce Daiichi no akatsuki (La Première aube), fut montée par le Théâtre libre, la troupe d’OSANAI Kaoru. En juillet 1913, AKITA Ujaku contribua à organiser le Théâtre des arts (Geijntsu za) de SHIMAMURA Hōgetsu et MATSUI Sumago. En février 1915, il rencontra EROSHENKO, commença à apprendre l’esperanto et apporta son soutien au mouvement espérantiste. En avril, AKITA Ujaku entra en contact avec Agnes Alexander, adepte du bahaïsme, religion dont l’objectif était l’égalité des races et l’unification des langues. Il montra bientôt un intérêt marqué pour les Upanishad (textes sacrés de l’Hindouisme) et rencontra Tagore qui était venu au Japon en 1916. A partir de 1919 AKITA Ujaku publia principalement des livres pour enfants. En janvier 1921, il adhéra à la Fédération socialiste japonaise (Nihon shakaishugi dōmei), et devint l’un des collaborateurs de la revue Tanemaku hito (Le Semeur), fondée en octobre. Vers la même époque, il entreprit de faire des conférences au bénéfice des victimes de la famine en Union soviétique. En mars 1922, AKITA Ujaku adhéra au Syndicat des penseurs indépendants (Jiyū shisōka kumiai), organisation qui regroupait les écrivains hostiles à la Loi sur le contrôle de la pensée radicale. Il fut arrêté pour sa participation à la Fête du travail, le 1er mai 1922, mais immédiatement libéré. En mars 1923, AKITA Ujaku fonda le Théâtre des pionniers (Senku za), un des berceaux de l’art dramatique prolétarien. En mars 1924, il participa à la création de la Société fabienne du Japon (Nihon fêbian kai). Deux ans plus tard, en février 1926, il entra en contact avec l’auteur soviétique B.A. Pilniak, venu en visite au Japon. Invité par les autorités soviétiques, AKITA Ujaku se rendit en U.R.S.S. au mois de septembre 1927. Au cours de son séjour à Moscou, il rencontra Henri Barbusse (novembre 1927). De retour au Japon en mai 1928, il fonda en novembre, avec KURAHARA Ijin, l’Institut de Recherches sur la culture internationale (Kokusai bunka kenkyū jo), dont il assura la direction. En novembre de l’année suivante, cet institut changea de nom pour devenir l’Institut de recherche en sciences prolétariennes (Puroretaria kagaku kenkyū jo). AKITA Ujaku en resta le directeur. En janvier 1931, il participa à la création de la Fédération des espérantistes prolétariens (Puroretaria esuperanchisuto dōmei) dont il présida le comité exécutif, puis il fonda, en juin, la Société des amis de l’URSS (Sobieto yū no kai), dont il assuma la présidence. Il milita également pour la constitution de la Fédération de lutte anti-religieuse (Han-shūkyō tōsen dōmei). AKITA Ujaku s’intéressait à tous les aspects du mouvement culturel prolétarien, au sein duquel il joua le rôle de doyen, et cela même après l’effondrement dudit mouvement. En mai 1934, désirant relancer le mouvement théâtral prolétarien agonisant, il créa la revue Teaturo, (Théâtre) présentée comme le « Recueil des œuvres d’AKITA Ujaku », et, au mois de septembre, il contribua à mettre sur pied la Nouvelle troupe associée, dont il fut le directeur. Les membres de cette troupe étaient tous des acteurs de gauche, dont certains avaient appartenu à la troupe « Purotto no chūjiku » (Le Cœur de l’intrigue). A partir de 1938, il fut retenu au chevet de son épouse, Kinu, gravement malade. En février 1939, cependant, il fonda avec un auteur bouddhiste progressiste, KABUTOKI Shōkyō, la Société de lecture des Livres sacrés (Seiten rindoku kai). En avril 1940, fut montée l’Affaire de la Nouvelle troupe associée ; AKITA Ujaku fut arrêté, et la troupe contrainte à la dispersion. En avril 1944, AKITA Ujaku se réfugia à Kuroishi, sa ville natale. Après la défaite, il devint président du comité régional des travailleurs d’Amori (mars 1946), puis il revint à Tōkyō en mai 1948. Au mois de septembre 1948, il fut nommé directeur de l’Académie d’art dramatique. AKITA Ujaku adhéra au Parti communiste japonais (Nihon kyōsan tō) en janvier 1949, et devint en décembre 1950 président de l’Association japonaise des écrivains pour l’enfance (Nihon jidō bunga­ kusha kyōkai).

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article236992, notice AKITA Ujaku (de son vrai nom : AKITA Tokuzō), version mise en ligne le 29 juillet 2022, dernière modification le 1er février 2021.

ŒUVRE : Gei’en to yakyoku (Le Fantōme et la mélodie nocturne), 1911. — Kokkyō no yoru (Nuit sur la frontière), i921.— Taiyō to kaen (Soleil et jardin), 1921.— Wakaki sobieto rosha (La jeune Russie soviétique), 1929. — Gojū nen seikatsu nenpu (Cinquante années de ma vie, chronologie), 1936. — AKITA Ujaku nikki (Journal d’AKITA Ujaku), publié en cinq vol. de 1965 à 1967.

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