AOGAKI Zen’ichirō

Né le 9 février 1887 dans le département de Nara. Ouvrier ; militant syndicaliste.

AOGAKI Zen’ichiro naquit au village de Kawakami dans le district de Yoshino, département de Nara. Après avoir fréquenté l’école primaire, il travailla comme ouvrier dans l’industrie forestière, puis comme employé de bureau à l’arsenal d’artillerie d’Osaka. Il travailla ensuite comme tourneur dans le même arsenal, puis à l’usine Matsuda et aux aciéries de Kōbe. Il entra enfin, en novembre 1917, comme électricien aux chantiers navals Kawasaki. C’est à cette époque qu’il adhéra à la Société fraternelle (Yūaikai). Il fut par la suite un militant actif de la section de Kōbe. En octobre 1919, au cours de la grève des chantiers navals Kawasaki, AOGAKI Zen’ichirō joua un rôle de premier plan en préconisant, avec MURASHIMA Kishi, l’adoption d’une stratégie de sabotage. En octobre 1920, il se consacra à l’organisation du Syndicat des consommateurs de Kōbe (Kōbe shōhi kumiai). A l’époque de la grande grève des chantiers navals Kawasaki et Mitsubishi, AOGAKI Zen’ichirō critiqua l’attitude prudente, légaliste, des dirigeants de l’Union des syndicats de Kōbe (Kōbe rengōkai). Insistant sur la nécessité d’entreprendre sans retard la lutte concrète, il créa lui-même la Denseikai, une organisation de lutte dans les usines, dont il prit la direction. Par son action, et notamment par sa lutte contre la direction de l’usine où il travaillait, AOGAKI Zen’ichirō joua un rôle de toute première importance. Il fut arrêté presque au début de la grève, pour violation de la Loi de police sur la sécurité publique. Il avait en effet déclaré qu’une « certaine violence était indispensable ».
Après la grande grève, AOGAKI Zen’ichirō fut promu secrétaire de l’Union des syndicats de Kōbe et se consacra à la réorganisation du mouvement syndical dans cette région. Il devint président de la Fédération pour la rénovation de la Sōdōmei (Fédération générale du travail), fondée en avril 1925 (la scission de la Sōdōmei devait avoir lieu un mois plus tard). Aussitôt après la création du Conseil des syndicats ouvriers japonais (Nihon rōdō kumiai hyōgikai), AOGAKI Zen’ichirō devint membre du Comité central et président permanent du Conseil régional de Kōbe. En décembre 1925, il se rendit à Moscou en compagnie de TOKUDA Kyūichi afin d’y assister aux congrès du Comintern et du Profintern. Après son retour au Japon en 1926, il critiqua le Fukumoto-isme, qui commençait à jouer un rôle prédominant au sein du Parti communiste japonais (Nihon kyōsan tō) et du Conseil des syndicats japonais (Hyōgikai). Selon lui, le Fuknmoto-isme constituait une doctrine nuisible au déve­loppement du mouvement des masses (FUKUMOTO Kazuo admettait le concept d’une révolution bourgeoise incomplète au Japon, mais insistait sur la nécessité d’isoler les « vrais » marxistes des « faux », comme préliminaire à toute action politique). AOGAKI Zen’ichirō ne tarda pas à couper les liens qui l’unissaient au Parti et au Conseil. En août 1928, il fonda le Parti prolétarien populaire du département de Hyogō (Hyōgoken musan taishū tō) et assuma les responsabilités de secrétaire général (l’année 1928 vit la création de plusieurs partis prolétariens locaux). Il constitua également, en octobre de la même année, le Syndicat uni des ouvriers du département de Hyōgo (Hyōgoken gōdō rōdō kumiai) dont il assura la direction (ce syndicat avait des liens très étroits avec le Parti prolétarien populaire). Quand le Parti populaire japonais (Nihon taishū tō) eut été constitué par la fusion de sept partis prolétariens (décembre 1928), AOGAKI Zen’ichirō devint membre du comité exécutif de la section de Kōbe. En avril 1929, il fut élu au conseil municipal de Kōbe. Il s’était présenté comme candidat officiel du Parti populaire, dont il fut cependant exclu dès octobre de la même année. En janvier 1930, il se présenta contre KAWAKAMI Jōtarō aux élections de la Chambre des représentants, mais fut battu. En mars, il fonda le Parti prolétarien unifié (Tōitsu musan tō), un parti local dont il assura la présidence. En mars 1937, AOGAKI Zen’ichirō fut l’un des promoteurs du Parti prolétarien japonais (Nihon musan tō), qui s’affirmait en faveur d’un socialisme national. Puis, en février 1935, il fonda le Club de l’amitié (Yūai kurabn), organisme de liaison des militants de la région de Kōbe, dont il prit la direction. En mars 1937, il participa à la mise sur pied de la section de Kōbe du Parti prolétarien japonais (Nihon musan tō), section dont il devint le vice-président. Interpellé à l’occasion de l’arrestation générale des militants de l’Association nationale des syndicats ouvriers japonais (Zenkyō), lors de l’Affaire « du front populaire » il fut jugé et condamné à trois ans de prison pour atteinte à la sécurité publique. Il sortit de prison en mars 1941, mais fut bientôt arrêté à nouveau, en vertu de la Loi sur la détention préventive. Il fut relâché en mai 1943. Après la guerre, AOGAKI Zen’ichirō adhéra au Parti communiste (Kyōsan tō).

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article237000, notice AOGAKI Zen'ichirō, version mise en ligne le 29 juillet 2022, dernière modification le 3 février 2021.

SOURCES : « Matériaux pour l’histoire du mouvement ouvrier dans le département de Hyōgo, étude chronologique » (Hyōgo ken rōdō undō shi shiryō — Keireki chōsa), dans Hyōgoken rōdō undō shi (Histoire du mouvement ouvrier dans le département de Hyōgo), 1961.

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