AOKI Keiichirō

Né le 17 mars 1905 dans le département de Nagano. Militant paysan.

Fils aîné d’AOKI Tamotsu et de sa femme Kiyo, AOKI Keiichirō naquit à Nakahigano dans le village d’Inazato (actuelle vil1e de Nagano), district de Sarashina dans le département de Nagano. Après être sorti de l’École d’agriculture de Sarashina, il alla poursuivre ses études à l’École supérieure d’horticulture de Chiba dont il fut diplômé en 1926. Il devint alors secrétaire de la branche de Tōkyō du Syndicat des paysans japonais (Nihon nōmin kumiai tōkyō shutchōjo) qui avait succédé à la Fédération du Kanto du même syndicat (Kantō dōmei). C’est ainsi qu’il prit une part active au mouvement exemplaire des petits fermiers (kosaku) du village de Kizaki qui dura cinq ans et aux luttes que menèrent les habitants des villages pollués par les fumées provenant des mines de Kosaka et d’Osarizawa. Il fut, en décembre de cette même année, nommé secrétaire général de l’union départementale d’Akita de son syndicat (Akitaken rengōkai) et c’est à ce titre qu’il dirigea diverses luttes comme celle du village de Futto dans le district de Minami-akita en 1927. Devenu en avril de l’année suivante responsable de la branche de Tōkyō du Syndicat des paysans japonais (Nichinō Tōkyō shutchōjo), il collabora à la rédaction de Nōmin undō (Mouvement paysan). C’est à cette époque que s’ouvrit, à propos de la reconstitution du parti des ouvriers et des paysans, le débat sur l’opportunité de l’existence d’un parti prolétarien légal ; le Comintern fit connaître son opposition par le canal du Parti communiste japonais (Nihon kyōsan tō) ; l’influence de cette prise de position se traduisit par la création au sein du Syndicat national des paysans (Zenkoku nōmin kumiai) de la Fraction du congrès national (Zenkoku kaigiha ou Zenkaiha) et le lancement d’une nouvelle publication Nōmin tōsō (Luttes paysannes) ; AOKI Keiichirō rejoignit les rangs de cette fraction d’opposition à la politique légaliste du Syndicat national des paysans. Mais la Fraction du congrès national (Zenkaiha) se vit bientôt contrainte d’agir dans l’illégalité et un mouvement pour le retour à la légalité vit le jour en 1933 ; AOKI Keiichirō en assuma la direction théorique, et ses efforts furent couronnés de succès l’année suivante par la réintégration de la fraction dissidente au sein du syndicat national. Il était alors retourné dans son village natal où il partageait son temps entre la culture s’il faisait beau et la lecture quand il pleuvait. Il aida en 1937 GUO Moruo à s’enfuir du Japon et s’embarqua lui-même pour la Chine en 1939 où il travailla au secrétariat de la Société coopérative de la Chine centrale (Naka shina gassakusha) sous la direction d’OKAZAKI Kaheita. C’est là qu’il vécut la défaite du Japon.
Après la guerre, il contribua à la reconstitution du Syndicat des paysans japonais (Nihon nōmin kumiai) dont il devint en 1946 responsable de la section des enquêtes au siège central. Il fut promu l’année suivante vice-président de l’Union départementale de Nagano du Syndicat des paysans (Nagano ken rengōkai) et c’est à ce titre qu’il dirigea dans ce département les luttes pour la réforme agraire et contre le relèvement des impôts. Lorsque fut formée·en 1957 l’Union du syndicat des paysans japonais (Nichino rengōkai), il se retira des premiers rangs du mouvement et entra à la Fondation de l’institut de recherches sur la gestion de l’industrie forestière. Il occupa entre 1963 et 1965 un poste de chargé de cours à la Faculté d’agronomie de l’Université pédagogique de Tōkyō. Il est, depuis 1969, attaché à la Fondation de l’Institut de recherches sur la gestion des coopératives (1972).

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article237001, notice AOKI Keiichirō, version mise en ligne le 29 juillet 2022, dernière modification le 3 février 2021.

ŒUVRE : Nihon nōgyō no tokushitu to kiki (Spécificité et crises de l’agriculture japonaise), 1930. — Nihon nōgyō kumiai undōshi (Histoire du mouvement syndicaliste paysan au Japon), 1931. — Nihon nōmin undōshi (Histoire du mouvement paysan japonais), 1948. — Naganaken shakai undōshi (Histoire des mouvements sociaux dans le département de Nagano), 1952. — Yama no tami no kiroku (Archives d’un peuple montagnard), 1954. — Tsuchi no tami no kiroku (Archives d’un peuple vivant près de la terre), 1955. — Nihon nōmin undōshi (Histoire du mouvement paysan japonais), en six volumes, 1958—1962. — Nōrin suisangyō no hatten ni tsukushita hitobito (Les Hommes qui se dévouèrent pour le développement de l’agriculture, de la sylviculture et de l’industrie de la pêche), étude effectuée par départements, début de publication 1971. — Kizaki nōmin tōsō to kyōikuken (La Lutte des paysans de Kizaki et le droit à l’éducation), 1972.

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