ASAHARA Kenzō

Né le 28 février 1897 dans le département de Fukuoka ; mort le 19 juillet 1967. Militant socialiste.

ASAHARA Kenzō était le troisième fils d’ASAHARA Yasutarō, chef de forage à l’exploitation houillère d’Ōnoura (appartenant à la société minière de Kaijima) à Miyatamachi, dans le district de Kurate, département de Fukuoka. En 1900, son père prit à son compte une petite exploitation houillère, qui devait tomber en faillite sept ans plus tard. A partir de ce moment, ASAHARA Kenzō fut élevé par sa mère Sada. A partir de 1909, tout en poursuivant ses études à l’école secondaire de Kaho, il subvint aux besoins de sa famille en exerçant, entre autres, les métiers de vendeur itinérant et de mineur. En 1912, il se rendit à Tōkyō, où il travailla comme ouvrier dans l’imprimerie, tout en suivant les cours de l’école d’anglais Seisoku. En 1914, ASAHARA Kenzō entra dans la section de Droit au collège de l’Université Nihon. Il s’y lia d’amitié avec un camarade de classe, KATŌ Kanjū. Tous les deux entrèrent au club de rhétorique de l’université et adhérèrent en même temps à la Société des Cœurs de fer (Tesshin kai), groupe qui, par son action, portait son soutien à la Société fraternelle (Yūaikai). C’est à ce moment qu’ASAHARA Kenzō fit la connaissance de TAKAO Heibei, MURAKI Genjirō et WADA Kyūtarō. Et ils furent tous fortement influencés par l’anarcho-syndicalisme. En août 1919, la mort de son frère aîné fit revenir ASAHARA Kenzō dans le département de Fukuoka, à Yahata, où il logea chez son frère puiné Kōzaburō, et entreprit de faire des conférences sur les problèmes des travailleurs. C’est à cette occasion qu’il rencontra NISHIDA Kentarō, un ancien ouvrier métallurgiste de l’usine de Yahata. Les deux hommes fondèrent alors, avec quatre cents ouvriers de l’usine, la Société japonaise des amis des travailleurs (Nihon rōyūkai). En février 1920, ASAHARA Kenzō, qui avait pris la tête des grévistes de l’usine métallurgique de Yahata (c’était la première grève dans cette usine), fut arrêté pour contravention à l’article dix-sept de la Loi de police sur la sécurité publique et condamné à quatre mois de prison ferme. Il fut libéré à la fin du mois de juillet. Après avoir proclamé la dissolution de la Société japonaise des amis des travailleurs (Nihon rōyū kai) en avril 1921, ASAHARA Kenzō rejoignit la Fédération générale du travail (Sōdōmei). Tout en regagnant son influence auprès des ouvriers de l’usine métallurgique de Yahata, il élargit bientôt son action jusqu’à englober le secteur minier. En avril 1923, il participa à la fondation du Syndicat des métallurgistes de Kita-kyūshū (Kita-kyūshū tekkō kumiai), qui de­ vint le mois suivant le Syndicat des ouvriers mécaniciens et métallurgistes de Kita-kyūshū (Kita-kyūshū kikai tekkō kumiai). En mai 1924, il contribua à organiser dans le cadre de la Fédération générale du travail (Sōdōmei), l’Union des syndicats ouvriers de Kita-kyūshū et, en avril 1925, un parti prolétarien local, le Parti démocrate constitutionnel de Kita-kyūshū (Kita-kyūshū minken tō) dont il présida le comité exécutif. Lors des premières élections au suffrage universel, en février 1928, ASAHARA Kenzō fut élu à la Chambre des représentants dans la deuxième circonscription de Fukuoka. En décembre de la même année, il prit part à la création du Parti populaire japonais (Nihon taishū tō), dont il devint, après la dissolution du Parti démocrate constitutionnel, en septembre 1929, membre du comité exécutif et·conseiller pour la section de Yahata. Il se représenta avec succès lors des élections de février 1930, mais fut battu en février 1932. En février 1936, à l’occasion des quatrièmes élections, la section de Fukuoka du Parti populaire japonais (Nihon taishū tō) annonça la candidature d’ASAHARA Kenzō, mais ce dernier apporta un démenti et se retira du Parti. Un de ses amis, FURUICHI Haruhiko, un ancien membre du Parti populaire japonais, (Nihon taishū tō) s’était dé­ tourné du mouvement socialiste et était devenu fonctionnaire au Mandchoukouo (la Mandchourie occupée par le Japon). On a soutenu que, par le biais de la correspondance qu’il échangeait avec lui, ASAHARA Kenzō avait été en contact avec l’armée de Kouan-toung (armée japonaise stationnée en Mandchourie). Toujours est-il qu’à peu près au même moment il se rapprocha du ministre des Armées, le général HAYASHI Senjūrō, et du colonel ISHIHARA Kanji, ancien officier d’état-major de l’armée du Kouan-toung, et à cette époque chef du bureau des opérations militaires au quartier général. ASAHARA Kenzō travailla également au bureau de Tōkyō de la Société pour la coopération et l’entente avec la Mandchourie (Manshū kyōwa kai). Il collabora en outre, avec ISHIHARA Kanji et SOGO Shinji, à la constitution du cabinet HAYASHI. Son opposition à ISHIHARA et à TŌJŌ Hideki lui valut cependant d’être arrêté par la Kenpeitai (police militaire) de Tōkyō en décembre 1938. Libéré en juin 1939, après sept mois de détention, ASAHARA Kenzō suivant les recommandations de la Kenpeitai, alla s’installer à Changhai, où il fit fortune dans les affaires.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article237008, notice ASAHARA Kenzō, version mise en ligne le 29 juillet 2022, dernière modification le 8 février 2021.

ŒUVRE : Yōkōro no hi wa kietari (Le feu du minerai en fusion s’est éteint), 1930.

SOURCES : Yahata seitetsujō rōdō undō shi (Mémoire sur le mouvement ouvrier à l’usine métallurgique de Yahata), publié par l’usine métallurgique de Yahata, 1935. — « ISHIHARA Kanji et ASAHARA Kenzō, bâtisseurs du Manshukuo », dans Tenkō (Abjuration), publié par le Groupe de recherches sur la science philosophique (Shisō no kagaku kenkyū kai), 1962. — OTANI Keisaburō, Shōwa kenpeishi (Histoire de la police militaire de la période Shōwa).

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