FRESSINET André, Marius

Par Jean-Claude Lahaxe

Né le 29 février 1904 à Dieulefit (Drôme), mort le 7 septembre 2004 à Marseille XIIe arr. (Bouches-du-Rhône) ; marin ; membre du comité de la fédération communiste des Bouches-du-Rhône, secrétaire général d’une organisation syndicale dépendant de la Fédération syndicale mondiale (FSM).

André Fressinet était le fils d’Antoine Fressinet, chef de gare et militant socialiste qui participa au congrès de Tours en décembre 1920, et de Marie née Trouiller, sans profession. Entré dans le monde du travail après avoir réussi son certificat d’études primaires, lui-même adhéra en 1917 à la CGT. Il fut élu peu après au conseil du syndicat des cuirs et peaux de la ville de Romans, participant à ce titre à des manifestations organisées contre la poursuite de la guerre. Les hostilités terminées, André Fressinet effectua son service militaire en tant que timonier dans la Marine nationale. Revenu à la vie civile, il reprit ses activités syndicales au sein de la CGTU, rejoignit en 1925 les rangs de la Jeunesse communiste, organisation dont il demeura le responsable pour la ville de Romans jusqu’à son départ pour Marseille en 1929.

André Fressinet exerça divers métiers dans la cité phocéenne avant de trouver un emploi dans la marine marchande et de naviguer sur les lignes vers l’Extrême-Orient jusqu’en 1932. Ayant adhéré au Parti communiste en 1930, il fut soupçonné d’être impliqué dans les troubles indochinois et fut débarqué sur ordre du ministre de l’Intérieur. Il navigua alors sur d’autres lignes. Promu au bureau de sa cellule en 1932, André Fressinet devint secrétaire de la section syndicale des marins en 1936. Embauché cette année-là par la compagnie France-Navigation au sein de laquelle il devint peu après délégué du personnel, il effectua plusieurs traversées en direction de l’Espagne républicaine. En décembre 1937, il suivit à Marseille les cours de l’école inter-régionale du PCF.

Arrêté le 30 mars 1940, André Fressinet resta incarcéré à la prison centrale de Nîmes jusqu’au 30 octobre 1942. Après sa libération, il rejoignit un maquis dans la Drôme avant de mener des actions clandestines en Ardèche puis à Nîmes. Nommé secrétaire de la section communiste du Teil à la fin de l’année 1944, il occupa ensuite le poste de secrétaire politique régional pour le Gard et la Lozère. Revenu à Marseille, André Fressinet intégra le secrétariat de la section communiste des marins et fut élu membre de la fédération des Bouches-du-Rhône. Le poste de secrétaire général du syndicat CGT des marins qu’il occupait depuis février 1945 lui valut d’être arrêté lors de la grève du 30 novembre 1948. En juillet 1949, il fut élu secrétaire général du bureau de l’Union internationale des syndicats des marins fluviaux, pêcheurs et travailleurs des ports dépendant de la FSM. À ce titre, André Fressinet assista au 38e congrès national du syndicat CGT des marins qui se tint à Marseille en novembre 1949 et participa aux premières actions engagées par les dockers de cette ville contre la guerre d’Indochine. Incarcéré durant quelques jours en mars 1950, il fut jugé le 22 juillet suivant « pour exercice illégal de mandat syndical ».

L’Union internationale ayant été dissoute en France, André Fressinet mena une action clandestine à Paris. Il se rendit à Anvers pour contacter les dockers de ce port. Le siège de l’Union étant transféré en Pologne, il séjourna deux ans à Gdynia. Un nouveau transfert de siège l’amena à Vienne (Autriche) où il demeura jusqu’à son retour à Marseille en 1956.

André Fressinet travailla alors aux Ateliers du Canet jusqu’à l’âge de sa retraite. Il y milita à la base, tant au niveau du PCF que de la CGT. Il participa en 1995 à la rédaction de la brochure intitulée 1938-1945 : Les communistes face à la tourmente dans les Bouches-du-Rhône.

André Fressinet s’était marié à Marseille en septembre 1933 avec Caroline Gieroni.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article23705, notice FRESSINET André, Marius par Jean-Claude Lahaxe, version mise en ligne le 22 novembre 2008, dernière modification le 2 juillet 2009.

Par Jean-Claude Lahaxe

SOURCES : Arch. fédération communiste des Bouches-du-Rhône, biographie établie en 1944 à l’attention de la SMC. — Arch. Com. Marseille, fonds Defferre, dossier 100 II 67. — Arch. Dép. Bouches-du-Rhône, dossier 148 W 302, note du 1er mai 1948, dossier 148 W 382, rapports des 14 et 24 septembre 1948, dossier 148 W 387, rapport du 30 novembre 1948. — La Marseillaise, 20 août, 4 novembre, 5 et 8 décembre 1949, 23 et 25 mars, 15, 18 et 22 juillet 1950, 6 février, 8 mars 1951, 24 janvier, 14 novembre 1952. — Midi-Soir, 5 décembre 1949, La Tribune du marin, septembre 1949. 5, 18 et 22 juillet 1950, 6 février, 8 mars 1951, 24 janvier, 14 novembre 1952. — Alfred Pacini, Dominique Pons, Docker à Marseille, Récits de vie, Payot, 1996, p. 77. — Pascal Posado, Léo Lorenzi, 1938-1945 : Les communistes face à la tourmente dans les Bouches-du-Rhône, édité par la fédération communiste des Bouches-du-Rhône et l’amicale des vétérans, 1995, p. 20. — Déclarations effectuées par le militant lors de l’entretien du 18 novembre 1996. — État civil de Dieulefit.

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