EDA Saburō

Né le 29 juillet 1907 dans le département d’Okayama. Dirigeant socialiste, député.

Fils aîné d’EDA Matsujirō et EDA Tose, EDA Saburō naquit au village de Fukuwatari dans le district de Kume, département d’Okayama, au jour dit « doyō Saburō » (troisième jour de la période doyō, au cœur de l’été : le temps qu’il fait ce jour-là est considéré comme un présage pour les semaines suivantes). C’est pour cette raison qu’il fut prénommé Saburō, ce qui signifie en fait Troisième fils. Il semblerait qu’il soit né en réalité une semaine plus tôt, le 22 juillet 1907. EDA Saburō eut, grâce à l’aide de sa sœur aînée, la possibilité d’étudier à l’école de commerce Zenrin, à Séoul (Corée). Puis il entra en 1926 à l’École supérieure de commerce de Kōbe. L’accès de cette dernière au statut d’université lui permit d’en­ trer directement à l’Université commerciale de Tōkyō afin d’y suivre les cours d’ ŌTSUKA Kinnosuke. C’est son expérience du problème colonial acquise en Corée qui l’avait poussé à entrer à l’école commerciale de Kōbe pour y étudier les sciences sociales.·Il s’y consacra à la lecture de KAWAKAMI Hajime, de MIKI Kiyoshi et d’auteurs socialistes comme Plekhanov. Tout en poursuivant, dans des conditions matérielles pénibles, ses études à l’Université commerciale de Tōkyō, il lut et relut La Critique de l’économie politique de Marx, abordant également les commentaires du Capital. Atteint d’une maladie de cœur, EDA Saburō revint à Okayama où il fit, pendant sa convalescence, la connaissance de YAMAGAMI Takeo, venu pour une conférence du Parti prolétarien (Musan tō). Renonçant alors à ses études, EDA Saburō décida de militer dans le mouvement paysan d’Okayama. Vers l’époque de l’Incident de Mandchourie (incident provoqué par l’armée japonaise pour prendre pied en Chine du nord, en 1931), ce mouvement était profondément divisé entre partisans des partis légaux et partisans du Parti communiste (Kyōsan tō). C’est dans ces conditions qu’EDA Saburō fonda la section des Jeunes du Syndicat national des paysans (Zennō), afin de faire pièce aux tenants de l’obédience envers la Fraction du congrès national de Zennō (Zennō zenkoku kaigi ha). S’opposant à la tendance pro-communiste selon laquelle le point essentiel était « la promotion de la conscience révolutionnaire », EDA estimait que la voie à suivre devait passer par la victoire sur « le profit matériel ». En 1931, une grève de petits fermiers (kosaku) se solda pour lui par huit mois de prison. A sa sortie, il fut désigné comme secrétaire général du Syndicat national des paysans, section d’Okayama. « A l’est SASAKI Kōzō, à l’ouest EDA Saburō » disait-on alors. EDA Saburō fut élu au conseil général d’Okayama en 1932. Emprisonné en 1938 à la suite de l’Affaire dite « du Front populaire », il ne fut libéré qu’à l’automne 1941. Il fut alors employé dans une entreprise de pompes funèbres puis chez un réparateur de voitures. A l’automne 1943, EDA Saburō se rendit à Pékin pour échapper au travail obligatoire en Asie du Sud-Est. Il y devint conseiller technique du comité politique pour la Chine septentrionale et le resta jusqu’à la fin de la guerre.
Revenu au printemps 1946 à Okayama avec sa femme Mitsuko qu’il avait épousée en 1936, EDA Saburō entra immédiatement au Parti socialiste (Shakai tō) et apporta son soutien au Syndicat national des paysans. Il acquit la notoriété en octobre 1948 à la suite d’un discours prononcé devant le Comité central du Parti socialiste pour demander l’exclusion de NISHIO Suehiro. EDA Saburō présida par la suite les débats de chacun des congrès du Parti socialiste. Elu sur la liste régionale à la Chambre des conseillers en 1950, il en resta membre jusqu’en 1962. Il siégea en 1963 à la Chambre des représentants. Toutes ses activités eurent dès lors Tōkyō pour cadre. Après la scission du Parti socialiste, EDA Saburō resta au Parti socialiste de gauche (Sayoku shakai tō) et s’occupa de la publication du Shakai taimuzu (Le « Times » social), organe quotidien du Parti, qui cessa de paraître après deux ans et demi d’une existence semée de difficultés. Devenu membre de l’exécutif du Comité central en janvier 1957, EDA Saburō mena activement les affaires du Parti socialiste et occupa successivement les fonctions de délégué du président du comité exécutif, de secrétaire général et de président du bureau de l’organisation. Après. s’être fait l’avocat d’une réforme des structures du parti, EDA Saburō passa à l’aile droite, minoritaire, du Parti socialiste. A partir de 1970, il soutint activement la thèse d’un « nouveau parti réformiste », concrétisation de sa théorie du « socialisme réaliste ». A ce_ titre, il fut, et demeure au sein du Parti socialiste l’un des principaux tenants de la réorganisation des partis d’opposition (1972).

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article237057, notice EDA Saburō, version mise en ligne le 29 juillet 2022, dernière modification le 1er mars 2021.

ŒUVRE : Nihon no shakaishugi (Le Socialisme japonais), 1967.

SOURCES : Watakushi no rirekisho (Histoire de ma vie, publié par le Nihon Keizai shinbun (Journal économique du Japon), tse recueil, 1963.

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