EGUCHI Kiyoshi

Né le 20 juillet 1887 à Tōkyō. Écrivain prolétarien.

EGUCHI Kiyoshi naquit à Tōkyō dans le quartier de Fujimi, arrondissement de Kôjimachi (aujourd’hui arrondissement de Chiyoda). Son père, EGUCHI Yuruzu, qui était médecin militaire, avait été à l’université condisciple de MORI Ogai. Diplômé de l’Ecole secondaire Daigo en 1912, Kiyoshi entra en Faculté de lettres à l’Université impériale de Tōkyō et publia la même année sa première œuvre, Kakaribune (Le Bac) En 1914, il fut le disciple de NATSUME Soseki. Après avoir abandonné ses études en 1917, EGUCHI Kiyoshi entra à la revue Teikoku bungaku (La Littérature de l’Empire), revue dépendant de l’Université de Tōkyō qui reparaissait après une interruption. Il s’y occupa de la rubrique des romans et essais. Quant à ses articles de critique littéraire, ils furent par­tiellement réunis sous le titre Shingeijutsu to shinjin (Art nouveau et hommes nouveaux), recueil représentatif de la critique littéraire du début de l’ère Taishō (1912-1926). EGUCHI Kiyoshi publia un roman intitulé Rōdōsha yūkai (Les Travailleurs kidnappés), dans lequel il décrivait les conditions de l’emploi, comparables, selon lui, à la traite des esclaves. Ses écrits ultérieurs prirent graduellement pour thème la critique du régime impérial et l’antimilitarisme. Lors de la fondation de la Fédération socialiste japonaise (Nihon shakaishugi dōmei) en décembre 1920, EGUCHI Kiyoshi fut l’un des rares écrivains à en faire partie. Il fut élu membre du Comité central et chargé de la rédaction de Shakaishugi (Socialisme), l’organe de la Fédération. Il adhéra à la même époque à la Ligue des hommes libres (Jiyūjin renmei) de KATŌ Kazuo, anarchiste modéré, et y fit la connaissance d’un autre militant anarchiste, NAKAHAMA Tetsu. EGUCHI Kiyoshi ayant rencontré en 1922 FURUTA Daijirō, les trois hommes, NAKAHAMA, FURUTA et EGUCHI, vécurent ensemble. Fondateur de l’organisation anarchiste, La Société de la guillotine (Girochinsha), NAKAHAMA Tetsu complota l’assassinat du prince héritier et pressa EGUCHI Kiyoshi d’y participer, mais ce dernier refusa en promettant toutefois d’écrire la chronique de l’affaire. Il apportait en outre son concours financier.
En avril 1923, EGUCHI Kiyoshi publia le roman Koi to rogoku (L’Amour et la prison), qui fut traduit par la suite en russe et en chinois. L’année suivante, il participa à la fondation de la Société fabienne du Japon (Nihon febian kai). Arrêté en septembre en raison de ses rapports avec la Société de la guillotine, il fut relâché. Fondateur, en mai 1927, de la ·Ligue littéraire des prolétaires japonais (Nihon musanba bungei renmei), regroupant les écrivains d’obédience anarchiste, EGUCHI Kiyoshi adhéra en mars 1928 à l’Alliance japonaise de la littérature de gauche (Nihon sayoku bungei sōrenmei). A compter de ce moment, il se tourna progressivement vers le marxisme. En avril 1928, il fut l’un des fondateurs de l’Association de secours aux victimes des mouvements de libération (Kaibō undō giseisha kyūen kai) dont il assura la direction, tandis que la Ligue littéraire des prolétaires japonais était dissoute en octobre. En janvier 1929 il adhéra à la N.A.P.F. (Ligue pan-japonaise de l’art prolétarien). Il devint en février membre du comité exécutif de la Fédération japonaise des auteurs prolétariens (Nihon puroretaria sakka dōmei) qui venait d’être fondée, et en fut élu président en avril de l’année suivante, lors du IIe congrès. Il fut secrétaire général de la Société des amis de l’Union soviétique (Sobeto yū no kai) en 1933. Arrêté en janvier 1936 pour atteinte à la sécurité publique, il fut libéré sous caution en novembre 1937.
Au lendemain de la défaite, en novembre 1945, EGUCHI Kiyoshi adhéra au Parti communiste (Kyosan tō). Il fonda en décembre la Société littéraire du Japon nouveau (Shin nihon bungaku kai) et fut élu membre du Comité central. Il fit également partie de divers organismes, dont l’Association japonaise des écrivains pour l’enfance (Nihon jidō bungakusha kyōkai), En juillet 1960 et en juin 1961, EGUCHI Kiyoshi se rendit successivement en Union soviétique et en Chine, la première fois en qualité de chef de la délégation du Parti communiste japonais, la seconde fois en tant que chef de la délégation des écrivains communistes japonais. Lors du VIIIe congrès du Parti communiste, en juillet 1961, il fut élu membre du Comité central. En 1964, il fut exclu de la Société littéraire du Japon nouveau en raison de divergences de vue tant politiques que littéraires. Fondateur en août 1965 de la Fédération japonaise de la littérature démocrate (Nihon minshushugi bungaku dōmei), il en assuma la présidence. Lors du XIe congrès du Parti communiste, en juillet 1970, conformément aux nouveaux statuts, EGUCHI Kiyoshi devint membre d’honneur du Comité central.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article237058, notice EGUCHI Kiyoshi, version mise en ligne le 29 juillet 2022, dernière modification le 1er mars 2021.

ŒUVRE : Akai shihan (L’Empennage rouge), 1919. - Shingeijutsu to shinjin (Art nouveau et hommes nouveaux), 1920. - Mitsu no shi (Les trois morts), 1955. - Waga bungaku hansei kt. seizoku (La Moitié de ma vie d’écrivain. Annexes), 1953 et 1958. - Tatakai no sakka dōmet ki (Histoire de la Fédération des écrivains en lutte), ter et 2e vol., 1966 et 1968.

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