FUKUDA Hideko

Née le 31 octobre 1867 à Okayama ; morte le 2 mai 1927. Pionnière du mouvement d’émancipation des femmes.

FUKUDA Hideko naquit à Okayama. Elle était la fille de KAGEYAMA Katashi, un samurai aux ordres du seigneur de cette ville. Particulièrement douée, elle fut dès l’âge de quinze ans maîtresse auxiliaire de l’école primaire. Le mouvement pour les libertés démocratiques était à l’époque florissant dans la ville d’Okayama et FUKUDA Hideko en subit profondément l’influence. Elle comprit vite que l’émancipation des femmes ne pouvait aller sans leur indépendance économique. C’est pour aider les jeunes filles à acquérir l’éducation indispensable à l’obtention de cette indépendance qu’elle fonda avec sa mère une école privée, l’institution Jōkō.
Stimulée par une conférence que la militante féministe KISHIDA Toshiko était venue faire à Okayama, FUKUDA Hideko fonda avec plusieurs jeunes filles enthousiastes de cette ville la Société de discussion des jeunes filles d’Okayama (Okayama joshi kondankai). Les rapports de FUKUDA Hideko avec le mouvement pour les libertés démocratiques amenèrent les autorités à fermer son collège. Elle se rendit alors à Tōkyō (1884). L’année suivante, elle participa au mouvement révolutionnaire coréen dirigé par ŌI Kentarō, membre de l’aile gauche du Parti libéral (Jiyū tō). Ce fut l’occasion de « l’Affaire d’Ōsaka », à l’issue de laquelle elle fut arrêtée. A sa sortie de prison, elle épousa ŌI Kentarō, mais, trompée par son mari, elle le quitta en emmenant leur enfant. En 1892, Hideko se remaria avec FUKUDA Yūsaku, militant socialiste qui avait étudié à l’Université du Michigan, aux États-Unis. Il mourut quelques années plus tard après lui avoir donné trois filles. En proie aux difficultés matérielles, FUKUDA Hideko continua cependant à consacrer toutes ses forces à l’éducation professionnelle des jeunes filles. C’est ainsi qu’elle fonda une école technique et dirigea une maternité. Pour mieux connaître les milieux socialistes, elle fréquenta alors les membres de la Société de l’homme du peuple (Heimin sha) dont les plus marquants étaient KŌTOKU Shūsui, SAKAI Toshihiko et ISHIKAWA Sanshirō. A leur contact, elle fut convaincue que le chemin de l’émancipation des femmes ne pouvait passer que par le socialisme. Son action éducatrice se doubla vers la même époque d’activités littéraires. Elle publia son autobiographie en 1904, sous le titre Warawa no hanseigai (Regards sur la première moitié de ma vie.) Elle lança, en 1907, la première revue socialiste féminine du Japon, Sekai fujin (Femmes dans le monde). Malgré les difficultés faites par les autorités, la revue parut pendant deux années et demie. FUKUDA Hideko y parlait du mouvement féminin à travers le monde, lutta contre le système de la famille et défendit l’amour libre ainsi que la liberté du divorce. Elle lança en outre un mouvement pour la révision de l’article V de la Loi de police sur la sécurité publique dans le but d’obtenir pour les femmes la liberté politique. FUKUDA Hideko apporta également son concours à TANAKA Shōzo dans le soutien aux villageois de Yanaka (département de Tochigi), victimes de la pollution par le cuivre (Affaire de la mine de cuivre d’Ashio).

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article237072, notice FUKUDA Hideko, version mise en ligne le 29 juillet 2022, dernière modification le 3 mars 2021.

ŒUVRE : Warawa no hanseigai (Regards sur la première moitié de ma vie), autobiographie, 1904.

SOURCES : MURATA Shizuko, FUKUDA Hideko, 1959.

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