FURUKAWA Shigeru

Né le 26 juillet 1906 en Hokkaidō ; mort le 15 décembre 1935. Militant communiste.

Fils unique du directeur d’un institut de recherches piscicoles, FURUKAWA Shigeru naquit à Otaru dans l’île de Hokkaidō. Après avoir obtenu le diplôme de l’école supérieure de Yamagata au mois d’avril 1926, il entra à l’Université de Tōkyō, où il adhéra à la Société des hommes nouveaux (Shinjin kai). Il travailla alors comme enseignant à l’École des citoyens, institution dépendant de la Fondation de cette université, dirigée par HONJO Yagishima. Devenu au mois de janvier 1927 secrétaire de la section de Kōtō du Parti des ouvriers et des paysans (Rōnō tō ou Rōdō nomin tō), il participa à la campagne de ce parti pour les pre­mières élections générales au suffrage universel (février 1928), organisées en vertu de la loi promulguée au mois de mai 1925 et accordant le droit de vote à tous les citoyens de sexe masculin âgés de plus de vingt-cinq ans. Attiré par l’idéologie communiste, FURUKAWA Shigeru fut un lecteur fidèle de Sekki (Drapeau rouge). Aussi fut-il l’une des personnes arrêtées à l’occasion de l’Affaire du 15 mars 1928 (arrestations massives de militants ouvriers liés au Parti communiste japonais). Après s’être vu confier le poste de secrétaire de la section de Minami-katsushika du Syndicat unifié des ouvriers de Tōkyō (Tōkyō gōdō rōdō kumiai), il avait adhéré au Parti communiste japonais (février 1928). Quand il fut appréhendé une deuxième fois à l’occasion de l’Affaire du 16 avril 1929, les violences subies lors des interrogatoires menés par la police politique aggravèrent son état de santé (il souffrait de béribéri cardiaque), ce qui occasionna sa mise en liberté sous caution. Il alla passer sa convalescence à Yamagata, d’où il revint guéri, à l’automne de la même année, en compagnie de ses parents. Il milita alors clandestinement dans le cadre de la section technique du Comité central du Parti communiste. Arrêté une troisième fois au mois de février 1930, il fut incarcéré à la prison d’Ichigaya où il entreprit une grève de la faim à laquelle il faillit succomber. Libéré à titre provisoire, il s’enfuit de l’hôpital où il était soigné, pour se lancer à nouveau dans l’action clandestine. Il combattit les éléments étrangers qui s’étaient introduits au sein du Parti ainsi que la Fraction dite « majoritaire » (Tasū ha). Alors qu’il militait en qualité de responsable de la reconstitution du parti pour la région de Tōkyō, il fut arrêté en juin 1934, dans le quartier d’Oshima. Soumis par la police politique à des interrogatoires éprouvants, il fit la grève de la faim pendant soixante jours, au cours desquels il ne prononça pas une parole. Les journaux de l’époque parlèrent de lui comme de « l’homme-huître » (l’huître étant au Japon le symbole du mutisme, au même titre que la carpe en France). Atteint de tuberculose, FURUKAWA Shigeru fut libéré à titre provisoire de la prison de Toyotama, au mois de mai 1935, deux mois après l’arrestation de HAKAMADA Satomi, le dernier membre du Comité central du Parti communiste japonais à demeurer en liberté. Il mourut le 15 décembre 1935, à l’âge de vingt-neuf ans.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article237081, notice FURUKAWA Shigeru, version mise en ligne le 29 juillet 2022, dernière modification le 5 mars 2021.

SOURCES : YAMAGISHI Isshō, Fukutsu no seishun (Jeunesse indomptable) 1969. — HAKAMADA Satomi, Tō to tomo ni ayunde (En marchant avec le Parti), 1968.

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