FURUTA Daijirō

Né le 1"’ janvier 1900 à Tōkyō ; exécuté à Tōkyō le 15 octobre 1925. Militant anarchiste.

Fils cadet d’un fonctionnaire du nom de FURUTA Wasaburō, Daijirō naquit à Tōkyō, dans le quartier de Hayashichō, arrondissement de Kōjimachi. Après avoir obtenu son diplôme d’études secondaires à l’école d’Azabu, il entra au cours préparatoire supérieur de droit de l’Université Waseda. Il s’y intéressa de bonne heure à la pensée socialiste et, après être entré à l’université, il s’inscrivit successivement à deux organisations qui regroupaient des étudiants de Waseda, tout d’abord la Fédération populaire des groupes socialistes (Shakaishugi dantai minjin dōmeikai) en 1919, puis la Fédération des bâtisseurs (Kensetsusha dōmei) au printemps 1920. FURUTA Daijirō se retira cependant de cette dernière dans le courant de l’été 1921. Il se rapprocha peu à peu du mouvement anarchiste. Il se joignit à WATANABE Yoshinaga et à NAGASHIMA Arata pour organiser le mouvement paysan de Hasuda dans le département de Saitama. Les trois hommes constituèrent à cette fin la Société des petits fermiers (Kosakunin kai). Ils lancèrent également nn journal, Kosakunin (Petit fermier), mais leur action resta sans résultat. C’est au cours de cette période qu’il fit la connaissance de NAKAHAMA Tetsu, juste avant la dissolution, en juin 1922, de la Société des petits fermiers. Les deux hommes, insatisfaits de la tournure prise par le mouvement prolétarien, se mirent d’accord pour se lancer dans l’action terroriste. Ils souhaitaient en effet une confrontation directe et immédiate avec les autorités impériales. Ils passèrent la fin de l’année à regrouper leurs camarades pour mettre sur pied la Société de la guillotine (Girochin sha). FURUTA Daijirō et ses amis élaborèrent des projets d’attentat d’abord contre la vie du Prince d’Angleterre, en visite au Japon, et contre celle du Régent du Japon, qui assumait les fonctions de l’Empereur Taishō. Après le Grand Tremblement de terre du Kantō, les membres de la Société de la guillotine se livrèrent à un certain nombre de pillages de banques pour se procurer les fonds nécessaires à leur action. Au cours de l’une de ces opérations, dirigée contre la banque Dai-jū-go, sise à Kosaka dans la ville d’Ōsaka, opération qui, du reste se solda par un échec, FURUTA Daijirō tua l’un des employés. Il fut également mêlé à un attentat dirigé contre la personne du général FUKUDA Masatarō, ainsi que, un peu plus tard, à un autre attentat à la bombe. Il fut arrêté le 10 septembre 1924, en compagnie de MURAKI Genjirō, dans une maison où ils s’étaient cachés, à Kami-hebikubo, dans le quartier d’Ōimachi à Tōkyō. Jugé un an plus tard jour pour jour le 10 septembre 1925, il fut condamné à la peine capitale et pendu le 15 octobre après avoir, de son propre chef, refusé de faire appel. Après sa mort, les écrits du « terroriste au grand cœur », rédigés en prison, bénéficièrent d’une large audience.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article237082, notice FURUTA Daijirō, version mise en ligne le 29 juillet 2022, dernière modification le 10 mars 2021.

ŒUVRES : Shi no zange (Confession avant la mort), 1926. — Shikeishū. no omoide (Souvenirs d’un condamné à mort), 1930.

SOURCES : WADA Kyūtarō, Gokusō kara (De la fenêtre de la cellule), 1927. — FUSE Tatsuji, Shikeishū jōichi wa (Onze entretiens avec un condamné à mort), 1930. — EGUCHI Kiyoshi, Sō waga bungaku hansei ki (Chronique de la moitié de ma vie littéraire), 1958. — KONDŌ Kenji, Ichi museifushugisha no kaisō (Souvenirs d’un anarchiste), 1965. — KOMATSU Ryūji, Kokoro utsukushii terorisuto — FURUTA Daijirō (FURUTA Daijirō, le terroriste au grand cœur), numéro spécial de Keizai hyōron (La critique économique), novembre 1972.

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