FOUSSE Joseph [autres orthographes : FUSSE, FUHS Joseph]

Par Pierre Schill

Né le 4 octobre 1898 à Hombourg-Haut (Lorraine annexée), mort le 26 octobre 1941 à Dijon (Côte-d’Or) ; mineur aux houillères de Sarre et Moselle et aux Houillères de Petite-Rosselle (Moselle), marchand ambulant de sel ; militant communiste et syndicaliste CGT de Moselle, secrétaire du Parti communiste, délégué à la propagande, secrétaire du Syndicat des ouvriers mineurs CGT de Hombourg-Haut (Moselle), puis secrétaire et délégué régional du Syndicat unitaire des mineurs d’Alsace-Lorraine après la scission.

Joseph Fousse pendant la grève de 1920
Joseph Fousse pendant la grève de 1920
Nicolas Geiskopp et Joseph Fousse sur une photographie rare de la grande grève de 1920 en Moselle. Les leaders syndicaux sont clichés par la police.
Collection Pierre Schill

Fils de Nicolas Fousse, ouvrier métallurgiste aux Établissements Gouvy de Hombourg-Haut, né le 20 janvier 1863 à Hombourg-Haut, et de Marguerite née Mertz le 20 juin 1868 à Hombourg-Haut (Moselle), Joseph Fousse demeura célibataire. Issu d’une famille nombreuse de quinze enfants, Joseph Fousse avait cinq frères et neuf sœurs. Il effectua des études primaires et résidait à Hombourg-Haut (Moselle).

Joseph Fousse adhéra en 1916 à la Fédération allemande des mineurs alors qu’il travaillait aux houillères de Sarre et Moselle à Merlebach (Moselle). Il quitta l’entreprise le 31 mai 1919. A-t-il été renvoyé en raison de l’entrée en grève, une semaine plus tôt, des mineurs de Merlebach qui voulaient alors marquer leur soutien aux mineurs de Petite-Rosselle qui tentaient de sortir de deux mois de grève ? Dès cette époque il était un orateur redouté. Lors d’une manifestation à Hombourg-Haut, alors qu’il n’avait pas vingt ans, il prononça un discours remarqué notamment pour ses positions anticléricales. Le curé de la commune vint le trouver peu après pour lui donner cinq francs et le féliciter pour la qualité d’un discours dont il ne partageait pourtant pas les orientations.

En avril 1920, il fut l’un des dirigeants de la grève des mineurs du bassin houiller lorrain. Travaillant alors à Merlebach, il intervint, le 15 avril 1920 à Petite-Rosselle (Moselle), lors d’une réunion des grévistes des houillères de la famille de Wendel. Il fut encore l’un des principaux orateurs, avec Louis Wagner et Nicolas Geiskopp*, du meeting qui se tint le 24 avril 1920 à Merlebach autour du rocher du Wiselstein, lieu habituel de rassemblement des mineurs de Merlebach (voir l’illustration photographique : Joseph Fousse est au centre de la photographie, doigt de la main gauche pointé vers le sol entre Nicolas Geiskopp à sa droite et Louis Wagner à sa gauche).

Joseph Fousse anima le 2 août 1920 à Dalem (Moselle) une réunion cégétiste qui rassembla une trentaine de mineurs des houillères de La Houve à Creutzwald (Moselle). Il dressa un bilan positif de la grève d’avril 1920 qui permit notamment de maintenir en vigueur les anciens tarifs, jusqu’au 4 septembre, au lieu de les voir être résiliés au début du mois d’août.

Le congrès de Merlebach du Syndicat des ouvriers mineurs (CGT) qui s’était réuni les 26 et 27 février 1921 décida de désigner des « hommes de surveillance » chargés de contrôler les comptes financiers de l’organisation. Il fut décidé qu’ils seraient payés par le syndicat à raison de sept cent vingt francs mensuels. Joseph Fousse fut désigné pour accomplir cette tâche avec quatre autres membres du syndicat.

Joseph Fousse participa, le 15 août 1921, à deux réunions communistes à Merlebach et Freyming (Moselle). Joseph Fousse, secrétaire de la Fédération des mineurs de Lorraine, demanda aux mineurs de lutter contre la vie chère et de faire de la propagande en faveur du syndicat et de la Volkstribüne (Le Journal du peuple), organe de presse des communistes lorrains.

Le 21 août 1921 Joseph Fousse participa à deux réunions communistes à L’Hôpital et Carling (Moselle). À L’Hôpital devant une cinquantaine de mineurs des houillères de Sarre et Moselle, il regretta que les mineurs préfèrent assister aux manifestations des associations sportives plutôt que de venir aux réunions communistes et de préparer ainsi « la grande lutte finale qui mettra aux prises prolétariat et capital ». À Carling devant une cinquantaine de mineurs il organisa une quête en faveur des « affamés de Russie » qui rapporta environ 32 francs. Il anima à la même période d’autres rassemblements de même nature dans le bassin charbonnier.

Joseph Fousse fut l’un des animateurs de la grève qui toucha en novembre 1921 les houillères mosellanes. Il anima, le 4 décembre 1921 à Merlebach, une réunion organisée par le Syndicat unitaire des mineurs. Il fit un bilan de la dernière grève de novembre 1921 et critiqua « la traîtrise » de l’UGB (Unabhängiger Gewerkschaftsbund, Fédération des syndicats indépendants, chrétiens) responsable, d’après lui, de l’échec des mineurs.

Joseph Fousse participa, en tant que « délégué à la propagande » du Parti communiste, à la réunion communiste de Petite-Rosselle du 12 janvier 1922. Une cinquantaine de mineurs étaient venus écouter Claude Becker* faire l’historique des conquêtes ouvrières depuis le moyen-âge et faire un bilan de la grève de fin novembre 1921 dans les houillères mosellanes. Joseph Fousse invita les mineurs présents à redoubler d’effort pour augmenter l’audience du Parti communiste.

Joseph Fousse anima, le 18 janvier 1922 à Merlebach, une réunion organisée par le Syndicat unitaire des mineurs pour justifier la scission de la CGT. Celle-ci avait grandement affaibli les organisations cégétistes au profit du syndicat chrétien.

Le 27 janvier 1922 à L’Hôpital, eut lieu une réunion organisée par le Syndicat unitaire des mineurs. Une vingtaine de mineurs étaient venus écouter un débat contradictoire entre Joseph Fousse et le syndicaliste chrétien Nicolas Varoqui*.

Joseph Fousse prit part, en mars 1922 à Petite-Rosselle et Stiring-Wendel (Moselle), à plusieurs réunions organisées par le Syndicat unitaire des mineurs. Le 11 mars 1922 à L’Hôpital, eut lieu une réunion organisée par le syndicat unitaire et la cellule communiste de la ville. Une quarantaine de mineurs étaient venus l’écouter présenter un exposé sur la question de la réforme de la caisse d’assurance minière locale.

Le 5 septembre 1922, Joseph Fousse anima une réunion du Syndicat des ouvriers mineurs à Creutzwald. Il discuta notamment du projet de réforme des caisses de maladie, dont celles des mineurs qui devaient être rattachées aux caisses de mineurs françaises. Il s’opposa à cette assimilation justifiée par le patronat par la mauvaise santé financière des caisses locales. Cette réforme se traduirait, d’après lui, par une hausse des cotisations ouvrières. Il se félicita de la position semblable défendue par le syndicat chrétien.

Joseph Fousse assista au début du mois d’octobre 1922 à Freyming et Merlebach à deux importantes réunions publiques organisées par la CGTU et l’UGB. Plusieurs centaines de mineurs étaient venus écouter les principaux dirigeants des deux syndicats exposer leurs revendications à propos de l’application des huit heures dans les mines et des questions salariales. Il était alors un des « délégués régionaux » de son syndicat.

Le 11 janvier 1923 les représentants de la CGTU et de l’UGB de Lorraine rencontrèrent à Sarrebruck (Sarre, Allemagne) les « chefs du mouvement sarrois » pour décider d’un mouvement unitaire de grève en Sarre et en Lorraine. Joseph Fousse représentait les communistes.

Joseph Fousse prit une part active à la grève de huit semaines qui toucha les houillères mosellanes entre le début du mois de février et le début du mois d’avril 1923. Il anima notamment plusieurs réunions publiques organisées par les syndicats de mineurs pour maintenir la mobilisation des grévistes. Il protesta, auprès du sous-préfet de Forbach (Moselle), contre une agression dont il aurait été victime, avec son camarade Émile Metz*, le 12 mars 1923. La cavalerie aurait en effet « chargé » sans raison les manifestants réunis dans un champ entre Freyming et Merlebach. Au même moment une patrouille aurait pris à partie les deux hommes et notamment renversé Émile Metz. Il tira un bilan négatif de cette grève, notamment en raison de l’ampleur de la répression patronale

Du 16 au 22 novembre 1927, une nouvelle grève éclata aux mines de Petite-Rosselle, notamment pour des désaccords entre direction et syndicat sur l’organisation du travail. Le 15 novembre, au puits Gargan où il travaillait se produisit une altercation entre mineurs et porions à propos de la nouvelle organisation de la descente et de la remontée que la direction voulait imposer. Le soir même la direction congédia les vingt-et-un ouvriers impliqués dans ce « désordre ». Le lendemain, elle fit placarder à l’entrée du puits Gargan les noms des vingt-et-un ouvriers renvoyés. Joseph Fousse, qui faisait partie du lot, demanda à ses camarades de cesser le travail pour protester contre les licenciements et le refus de la direction de revenir sur la nouvelle organisation de la descente. Le soir même des réunions de mobilisation étaient organisées par la CGTU qui demandait : la reprise des ouvriers congédiés (quarante-quatre finalement) ; l’abrogation du système de descente et un meilleur traitement des ouvriers par les ingénieurs. Une partie des mineurs affiliés au syndicat chrétien, notamment la section de Forbach, décida de se joindre au mouvement par solidarité. Pendant la grève, il anima plusieurs réunions publiques de grévistes au cours desquelles il attaqua violemment le chef de file des mineurs chrétiens Nicolas Meyer qu’il traitait de « laquais du capital » en raison de son refus de lancer l’ensemble de son syndicat dans la lutte. Le 18 novembre il fut arrêté par la gendarmerie et verbalisé pour entraves à la liberté du travail.

Le comité de grève animé notamment par Lucien Witz*, Victor Doeblé*, Henri Luxemburger* et Mathieu Philippi* vota finalement la reprise du travail dans la soirée du 21 novembre. Cette grève se solda par un échec s’expliquant par l’importance du stock de charbon dont disposait la houillère, la division syndicale et la volonté de la direction de la houillère de Wendel de ne discuter des licenciements qu’après la reprise du travail. Joseph Fousse fit partie des quelques dizaines de mineurs qui ne furent pas réintégrés par la houillère après leur renvoi. Il devint marchand de sel. Il résidait alors rue de l’église à Hombourg-Haut et possédait une camionnette pour pratiquer son commerce ambulant. Amateur de football, elle lui servait aussi le dimanche pour véhiculer l’équipe locale dans ses déplacements sportifs dans les communes voisines.

Joseph Fousse fut candidat du Parti communiste aux élections législatives des 22 et 29 avril 1928 dans la circonscription de Boulay (Moselle). Il arriva en deuxième position au premier tour de l’élection en obtenant 27,5 % des suffrages exprimés (4 062 voix) derrière Jean Labach, candidat dissident de l’Union républicaine lorraine (droite) soutenu par la Lothringer Volkszeitung, qui obtint 36 % des suffrages (5 310 voix). Joseph Fousse obtint ses meilleurs scores dans les communes à forte concentration de mineurs, comme par exemple : 35,5 % des suffrages exprimés à Creutzwald, 38 % à L’Hôpital, commune dont le maire était Jean Labach, 42,1 % à Falck et 57,8 % dans sa commune de Hombourg-Haut Il fut battu, assez nettement, au second tour par l’ancien ouvrier machiniste des houillères résidant à l’Hôpital par 61,1 % des suffrages exprimés (8 428 voix) contre 38,1 % (5 247 voix). Joseph Fousse arriva malgré tout en tête dans quelques communes, comme par exemple : Creutzwald (401 voix contre 323), Hombourg-Haut (350 voix pour 520 suffrages exprimés) et même L’Hôpital (366 voix pour 703 suffrages exprimés).

Entre décembre 1929 et novembre 1930 il fut responsable de la rédaction du journal des mineurs CGTU, Der Klein-Rosseler Kumpel (Le Camarade de Petite-Rosselle).

Joseph Fousse fut particulièrement actif dans la mobilisation des mineurs tout au long de l’année 1930. Il organisa et s’exprima au cours de très nombreuses réunions publiques.

Joseph Fousse participa et anima ainsi, le 23 janvier 1930, une réunion de la CGTU à Forbach (Moselle). Les mineurs qui écoutèrent aussi le député Victor Doeblé et les militants communistes Jacques Laval*, Mathieu Philippi*, Joseph Bier*, Victor Flauss* et Marcel Kirsch*, discutèrent notamment de la perspective d’une grève générale. Il prit part le même jour, avec Mathieu Philippi et Charles Friedrich*, à une réunion communiste à Forbach.

Le 26 janvier 1930 à Forbach, Joseph Fousse assista à une nouvelle réunion de soixante délégués de la CGTU. Il participa le 9 février 1930, à Forbach, à une réunion organisée par la CGTU. Elle réunit cent un délégués de cette organisation, vingt-trois « inorganisés » et deux délégués du syndicat chrétien (UGB).

Joseph Fousse participa, le 16 février 1930, à Merlebach (Moselle), à la réunion de quatre-vingt-dix délégués mineurs, dont soixante de la CGTU et trente pour l’UGB, la CGT et les « inorganisés ». Les délégués passèrent en revue la situation des Houillères de Lorraine, celle de la soudière Solvay à Sarralbe (Moselle), des mines de potasse d’Alsace et de l’entreprise pétrolifère de Pechelbronn (Bas-Rhin).

Le 2 mars 1930 le congrès des mineurs CGTU réuni à Forbach vota contre le principe de la grève nationale de vingt-quatre heures prévue le 6 mars. Marcel Kirsch indiqua que ce vote n’étant pas probant il fallait procéder à un deuxième vote à mains levées. La salle aurait alors voté en faveur de la grève.

Le 6 mars 1930, jour de la grève de vingt-quatre heures lancée par la CGTU, il fut le principal animateur d’une réunion organisée par Joseph Bier* et Pierre Weiler* à Petite-Rosselle. Une cinquantaine de personnes, essentiellement des retraités et des travailleurs étrangers, étaient venues l’écouter. Il regretta la faible mobilisation des mineurs et en rejeta la responsabilité sur la « presse bourgeoise » du bassin houiller lorrain qui aurait publié de nombreux articles, non signés, du député alsacien Henri Meck*. Il insista sur le chômage qui gagnait les mines allemandes de la Ruhr et qui risquait de se propager en France. Il demanda aux mineurs de poursuivre leur inlassable propagande en s’appuyant sur l’exemple de Rosa Luxembourg.

Joseph Fousse assista à une réunion organisée à Metz par la CGTU le 13 avril 1930. Le rassemblement concernait une cinquantaine de délégués de toutes les catégories de travailleurs.

Joseph Fousse fut l’un des principaux orateurs de la réunion organisée le 18 avril 1930 au matin, à Forbach, par la CGTU pour préparer, entre autres actions, celle du 1er mai.

Le 30 avril 1930, il participa, en présence du dirigeant de la Fédération unitaire des travailleurs du Sous-Sol Henri Thiébaut*, à Petite-Rosselle, à une réunion organisée par la CGTU. La réunion portait sur les manifestations du 1er mai et ne rassembla qu’une quarantaine d’auditeurs. Le même jour il participa, toujours avec Thiébaut, à un autre rassemblement organisé à Stiring-Wendel.

Joseph Fousse anima le rassemblement d’une centaine de mineurs communistes le 22 juillet 1930 à Stiring-Wendel. Il s’agissait de se prononcer sur l’envoi du mineur Ehrlich* comme délégué au Ve congrès de l’Internationale syndicale rouge (ISR). Le lendemain à Petite-Rosselle (Moselle), il s’exprima à nouveau au cours d’une réunion publique organisée par la CGTU rassemblant une centaine de personnes.

Le 24 octobre 1930, il fut, avec Ehrlich, Jacques Laval et Victor Doeblé*, le principal orateur d’une réunion organisée à Petite-Rosselle par la CGTU. La réunion rassembla environ cent vingt personnes.

Le 19 novembre 1930 à l’appel de la CGTU environ soixante mineurs se rassemblèrent à Petite-Rosselle, pour écouter Joseph Fousse et Jacques Laval de la CGTU et Nicolas Meyer de l’UGB*.

Joseph Fousse participa à la réunion de cent dix délégués CGTU, le 6 avril 1931 à Merlebach (Moselle). Par 48 voix contre 2 les délégués décidèrent de fixer la grève au vendredi 10 avril. Il faisait partie, le 8 avril 1931 à Forbach, de la quinzaine de secrétaires de la CGTU du bassin houiller qui se retrouvèrent pour discuter du mot d’ordre de grève lancé lors de la précédente réunion. Il fut finalement décidé d’annuler le mot d’ordre de grève du 10 avril en raison de la faible mobilisation des mineurs et du refus de la CGT et de l’UGB de suivre cette action lancée par la CGTU.

Les 18 et 19 avril 1931 à Saint-Avold (Moselle), Joseph Fousse participa au congrès départemental de la CGTU. Le congrès discuta de son éventuelle destitution demandée par certains militants. Celle-ci fut repoussée à la demande des délégués du bassin houiller. Le congrès décida finalement de le nommer dans l’ouest du département. Il devait ainsi prendre de nouvelles responsabilités syndicales en Lorraine du fer. Ce qui ne l’empêcha pas de continuer à organiser le mouvement ouvrier dans le bassin charbonnier.

Joseph Fousse anima, le 10 mai 1931, une réunion de la CGTU qui rassemblait une quarantaine d’élus du syndicat (hommes de confiance (Vertrauensmänner), délégués à la sécurité (Sicherheitsmann) et élus à la caisse de secours minière) des Houillères de Petite-Rosselle. Il intervint notamment pour condamner les licenciements de militants des puits Simon et Wendel après les manifestations du 1er mai.

Joseph Fousse fut le principal orateur de la réunion communiste qui se tint le 31 août 1931 à Stiring-Wendel. Il intervint, en tant que secrétaire de la CGTU, devant un auditoire de cinquante à soixante personnes. Il attaqua violemment la famille de Wendel en mettant le faible chômage des mines de Petite-Rosselle (une journée contre deux aux houillères de Sarre et Moselle) sur le compte des prochaines élections cantonales. Il accusa ensuite la famille hayangeoise de mal nourrir ses ouvriers et d’être ainsi responsable de leur mauvaise santé.

Joseph Fousse représentait la CGTU lors d’un rassemblement de mineurs à Stiring-Wendel le 25 novembre 1931. Environ trois cents mineurs, dont la moitié de polonais, étaient venus écouter des orateurs de la CGTU, de la CGT et de l’UGB protester contre la situation de crise économique et préparer les prochaines élections législatives. Il critiqua la position trop conciliante du syndicat chrétien, demanda la journée de travail de 7 heures et une augmentation de salaire. Ces attaques virulentes lui valurent d’être ensuite la cible des contradicteurs de l’UGB et de la CGT. Le lendemain il participa à une réunion conjointe de la CGT et de la CGTU à Petite-Rosselle devant quatre-vingts personnes.

Au début de l’année 1932 il anima plusieurs réunions organisées par la CGTU dans le cadre de la tentative de constitution d’un front syndical unique (CGTU, CGT et UGB) dans les houillères mosellanes.

Le 1er mai 1933 il participa aux manifestations organisées par la CGTU à Forbach (Moselle). Il fut notamment chargé de traduire en allemand le discours du député communiste de la Seine Maurice Thorez* qui intervint devant cinq cents personnes.

En mars 1934, Joseph Fousse mena de nombreux rassemblements organisés par la CGTU dans le bassin houiller à propos de la situation sociale difficile et de la réforme de la caisse de secours minière. Il devait intervenir à Stiring-Wendel et Oeting (Moselle).

Aux élections cantonales d’octobre 1934, il fut le candidat du Parti communiste dans le canton de Bouzonville (Moselle) où il réussit à atteindre le second tour.

Au début de l’année 1935 il était membre de la direction de l’Union départementale mosellane de la CGTU.

Joseph Fousse participa au meeting du Front populaire de Forbach le 14 juillet 1935. Ce rassemblement ouvert au son de la Marseillaise et de l’Internationale réunit environ trois cents personnes.

Le 17 mai 1936 à Falck (Moselle), Joseph Fousse participa à une réunion communiste rassemblant une vingtaine de militants. Celle-ci devait réunir, en présence du candidat communiste Pierre Muller*, les communistes de la circonscription électorale de Boulay-Saint-Avold pour établir un bilan des élections législatives et préparer les actions futures.

Joseph Fousse travailla aux Charbonnages de Faulquemont (Moselle) entre le 14 mars 1938 et le début de la Seconde Guerre mondiale. Il avait aussi travaillé un temps dans le Pas-de-Calais, peut-être après l’évacuation des populations mosellanes en septembre 1939.

Joseph Fousse mourut, le 26 octobre 1941 à Dijon (Côte-d’Or), au 37 avenue Albert-Ier. L’acte de décès ne mentionne aucun renseignement quant aux conditions de sa mort.

Pendant la Seconde Guerre mondiale, son frère Charles Fousse fit partie du groupe de résistance « Mario », le plus important du département de la Moselle alors annexée à l’Allemagne. Ce groupe, affilié au mouvement de résistance communiste Front national et aux FTPF, avait été mis sur pied par l’instituteur communiste messin Jean Burger dont le pseudonyme de résistant était « Mario ».

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article23711, notice FOUSSE Joseph [autres orthographes : FUSSE, FUHS Joseph] par Pierre Schill, version mise en ligne le 5 janvier 2013, dernière modification le 16 octobre 2019.

Par Pierre Schill

Joseph Fousse pendant la grève de 1920
Joseph Fousse pendant la grève de 1920
Nicolas Geiskopp et Joseph Fousse sur une photographie rare de la grande grève de 1920 en Moselle. Les leaders syndicaux sont clichés par la police.
Collection Pierre Schill

SOURCES : Arch. Houillères du Bassin de Lorraine, dossier personnel, Vt323-B20 et B26. — Arch. Dép. Moselle, 301 M 76, 78 et 82, 303 M 55. — Der Klein-Rosseler Kumpel, 17 décembre 1929 et 15 novembre 1930. — Léon Burger, Le Groupe « Mario », une page de la Résistance Lorraine, Metz, Imprimerie Louis Hellenbrand, 1965. — Gérard Diwo, Le Communisme en Moselle (1925-1932) à travers les élections législatives d’avril 1928 et de mai 1932, mémoire de maîtrise d’histoire sous la direction d’Alfred Wahl, Université de Metz, 1983. — Didier Kompa, La Formation du Front populaire en Moselle, 1934-1936, mémoire de maîtrise d’histoire (sous la dir. d’Alfred Wahl), Université de Metz, 1985. — Renseignements fournis par Gilbert Matz et Huguette Matz, dont le père, Édouard, était un des frères de Joseph Fousse. — États civils de Hombourg-Haut et de Dijon.

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