HENMI Naozō

Né en 1877, dans le département d’Okayama ; mort le 23 octobre 1923. Militant des mouvements sociaux.

HENMI Naozō naquit dans le village de Hayashima, district de Tsukubo, département d’Okayama. Il était le fils puîné d’un propriétaire foncier. En 1882, ses parents fondèrent une entreprise de fabrication et de vente de mèches de lampes à pétrole à Ōsaka. Quinze ans après, ils avaient soixante employés. En 1899, HENMI Naozō se rendit en Amérique où il suivit les cours d’une école de cuisine, puis d’une école de droit. Après avoir travaillé comme aide-boulanger·et ouvrier agricole, il rentra au Japon pour ouvrir, lors de l’Exposition d’Ōsaka en·1903, un restaurant de cuisine européenne. C’est alors qu’un ingénieur allemand venu au Japon pour l’Exposition lui fit connaître les idées socialistes. Leur entente fut de courte durée. Il retourna en Amérique après l’exposition et y rencontra UEYAMA Harutarō et HASEGAWA Ichimatsu du Parti socialiste révolutionnaire (Shakai kakumei tō) de San Francisco, et s’informa sur les mouvements ouvriers notamment sur l’I.W.W. (International Workers of the World). De retour au Japon en 1908, il construisit l’année suivante, un immeuble de rapport à bon marché avec les 50 000 yen que lui avait rapportés la vente de l’entreprise familiale. Un an après, c’était la faillite. En 1912, il devint responsable d’un cinéma, contrôlé par la Société Nikkatsu. Il organisa alors un groupe socialiste avec IWAIDE Kinjirō, TAKEDA Denjirō, HASEGAWA Ichimatsu et, avec eux, il édita Kindai shisō (Pensée moderne) et Heimin shinbun (Journal de l’homme du peuple). En 1915, il ouvrit avec TAKEDA Denjirō un bureau de consultation juridique gratuit pour les ouvriers. Il organisa par ailleurs des mouvements de citadins pour la diminution des prix de l’électricité et des tramways. A l’époque des émeutes du riz, il intervint avec ŌSUGI Sakae auprès des journaux d’Ōsaka pour qu’ils publient des articles concernant les manifestations. En mai 1920, il fonda la Fédération des locataires (Shakkanin dōmei) et obtint la cotisation de trois mille ouvriers et commerçants. ARAHATA Kanson et SAKAI Toshihiko participèrent au congrès qui eut lieu l’année suivante ; ŌYA Shōzō et NODA Ritsuta en devinrent des membres permanents, par l’entremise de MITAMURA Shirō du Groupe des chevaliers errants (Nobushi gumi). Après la venue au Japon de Mme Sanger, HENMI Naozō ajouta aux attributions du mouvement, la production et la vente de contraceptifs. En février 1922, après avoir rencontré ŌSUGI Sakae, il élabora avec WADA Kyūtarō le projet de réunir quatre-vingts membres du Groupe des chevaliers errants, dont NODA Ritsuta et MITAMURA Shirō, afin de concilier anarchistes et « bolchevistes », pour le·congrès constitutif d’une Union Générale (Sōrengō) prévu pour septembre. Le 3 septembre 1923, il fut poursuivi dans le cadre des affaires de terreur blanche qui se déroulèrent à la faveur du Grand tremblement de terre du Kantō. Il devait mourir trois semaines plus tard d’une crise cardiaque, alors qu’il était en pleine discussion sur un conflit de locataires avec ŌYA Shōzō. Le 25 octobre, les associations d’ouvriers d’Ōsaka et les groupes socialistes participèrent en masse à ses funérailles.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article237112, notice HENMI Naozō, version mise en ligne le 29 juillet 2022, dernière modification le 17 mars 2021.
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