HENMI Yoshizō

Né le 1er avril 1903 aux États-Unis. Militant anarcho-syndicaliste.

Fils cadet de HENMI Naozō, HENMI Yoshizō naquit aux Etats-Unis. Ses parents retournèrent au Japon, avec lui, en 1908. Alors qu’il n’avait encore que onze ans, il parcourait le quartier de Shin-sekai, à Ōsaka, pour vendre le Dai sanji Heimin shinbun (Le troisième journal de l’homme du peuple), qui venait précisément d’être lancé en cette année 1914. A l’occasion des émeutes du riz, HENMI Yoshizō manifesta à travers tonte la ville, en compagnie ŌSUGI Sakae et de son père Naozō. En 1922, avec GOTŌ Kentarō, il distribua des tracts anti­militaristes aux soldats du régiment d’Okayama, avant d’adhérer en juin 1923 à la Société de la guillotine (Girochin sha), dont les dirigeants NAKAHAMA Tetsu et FURUTA Daijirō, venaient de s’installer à Ōsaka. Le mois suivant, HENMI Yoshizō alla au port de Kobe avec YASHIMA Shigeru afin d’y accueillir ŌSUGI Sakae, de retour d’un voyage à l’étranger. Au mois d’août, il se rendit à Tōkyō pour travailler à la constitution de la Fédération des unions indépendantes (Jiyū rengō dōmei) dirigée par ŌSUGI Sakae. L’année suivante le vit, en juillet, apporter son soutien à ENDŌ Kiichi et aux autres grévistes de la compagnie d’électricité de la ville d’Ōsaka. En août, HENMI Yoshizō organisa le Syndicat des techniciens des machines d’Ōsaka (Ōsaka kikai gikō kumiai). Il y assuma le poste de secrétaire, avant de fonder, en novembre de la même année et en collaboration avec YASHIMA Shigeru, l’Union indépendante des Syndicats ouvriers du Kansai (Kansai rōdō kumiai jiyū rengōkai), qui regroupait un certain nombre de syndicats, dont celui des techniciens des machines. Arrêté à la fin de 1924, il fut inculpé de complicité dans l’attentat contre le général FUKUDA (cet attentat, qui échoua, avait été organisé par des militants anarchistes, désireux de venger la mort d’ŌSUGI Sakae l’année précédente). Il ne fut libéré qu’en mars 1927, après avoir été défendu par FUSE Tetsuji et YAMAZAKI Kesaya. Dès sa sortie de prison, il rejoignit la Ligue du drapeau noir du Kansai (Kansai kokki renmei), constituée en juin 1926. Au mois de mai 1927, l’Union indépendante des syndicats ouvriers nationaux (Zenkoku rōdō kumiai jiyū rengōkai) délégua HENMI Yoshizō ainsi que deux autres membres, UTAGAWA Nobiru et ONUMA Wataru, au congrès des syndicats du Pacifique, qui se tenait en Chine à Han-K’eou. HENMI Yoshizō ne put malheureusement aller jusque-là : arrêté à Formose, il fut rapatrié de force au Japon où, en novembre 1928, il créa le Syndicat général indépendant des ouvriers d’Ōsaka (Ōsaka jiyū sōgō rōdō kumiai). Au moment de la scission de l’Union indépendante des syndicats ouvriers du Kansai (Kansai rōdō kumiai jiyū rengō), il entraîna à sa suite le Syndicat général indépendant. Sous l’impulsion de la révolution espagnole, HENMI Yoshizō lança en février 1933, avec la collaboration de NAKAO Shōkichi, la revue Kokubasha (Le chariot noir), au moyen de laquelle il espérait contribuer au regroupement de tous les anarchistes de la région du Kansai. La même année, il représenta l’Union indépendante au sein de la Fédération pour la destruction du fascisme et pour l’opposition à la violence (Bakuatsu hantai fassho bunsui dōmei), fondée au mois de juillet et où figuraient tous les organismes légaux de gauche de la ville d’Ōsaka. Arrêté en novembre 1935 à la suite de l’Affaire du Parti anarcho-communiste (Museifu kyōsan tō), HENMI Yoshizō passa vingt-neuf jours en prison. Il choisit dès l’année suivante de renoncer à l’action directe et ouvrit un magasin de livres d’occasion. Après la Deuxième Guerre mondiale, HENMI Yoshizō occupa successivement les fonctions de directeur de l’Institut de recherche sur la législation du travail (Rōdō hōki kenkyūjo), puis de chef de la section grèves au sein du Congrès des syndicats ouvriers du Japon (Nichirō kaigi ou Nihon rōdō kumiai kaigi) et s’opposa à l’adhésion de cet organisme au conseil général des syndicats ouvriers japonais (Sōhyō).

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article237113, notice HENMI Yoshizō, version mise en ligne le 29 juillet 2022, dernière modification le 17 mars 2021.

ŒUVRE : Bohyō no nai anakisuto gunzō (Statues d’anarchistes sans pierres tombales), 1972. — Shin kako chō oboegaki (Nouveau mémorial aux disparus), ouvrage écrit en collaboration, 1969.

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