Date de naissance inconnue ; mort en octobre 1940. Anarchiste. Militant du mouvement de libération des « buraku min ».
Les « buraku min » (gens des hameaux), que l’on pourrait comparer aux « intouchables » indiens, sont des victimes de discrimination sociale en fonction du lieu de naissance et du métier exercé.
Né dans le département de Fukushima, Shōken « buraku min », se maria avec la fille aînée de parents par alliance, les HIRANO demeurant dans le département de Niigata, et fut adopté par sa belle-famille. (Il devait divorcer en 1927).
HIRANO Shōken travailla très tôt à Tōkyō comme typographe. En 1918, il adhéra à la Société des vrais amis (Shin’yū kai), syndicat des typographes de tendance anarchiste, et milita dans le mouvement anarchiste. Il fut secrétaire du Parti constitutionnel du travail (Rikken rōdō tō), puis entra à la Société du travail pur (Jun rōdō kai) et se chargea, ensuite, de la rédaction de la revue Jiyū rōdō sha (Ouvriers libres).
Mais ce n’est qu’un aspect de son activité militante. HIRANO Shōken continuait à lutter contre le traitement discriminatoire dont étaient victimes les gens de son hameau natal. Lors du IIe congrès, en 1921, de la Société de bonne entente dans la sympathie (Dōjō yūwa kai), il en appela aux gens originaires de cette sorte de hameaux pour que, ayant pris conscience de leur condition, ils se soulèvent contre cette discrimination, et il distribua des tracts tels « Geki » (Proclamation) au nom du Groupe pour l’auto-détermination des peuples (Minzoku jiketsu dan). La même année, au congrès constitutif de la Société de camaraderie (Dōai kai), HIRANO Shōken se présenta ouvertement comme « buraku min » et proclama sa ferme intention de se consacrer au mouvement de libération de ses frères. Il participa, en 1922, à la formation de la Société nationale de nivellement (Zenkoku suihei sha), rédigea le texte des deux premiers programmes et collabora avec SAIKŌ Mankichi qui devait mettre au point le manifeste marquant la création de cette organisation. Membre de l’exécutif du Comité central de la Société nationale de nivellement, HIRANO Shōken joua un rôle important dans l’élargissement de ce mouvement en organisant entre autres la Société de nivellement du Kantō (Kantō suihei sha) en 1923. Mais, l’année suivante, accusé d’avoir utilisé des indicateurs, il fut finalement exclu de la Société nationale de nivellement. Tout en exerçant son influence sur l’aile anarchiste de cette Société, HIRANO Shōken prit l’initiative de former la Ligue pour la libération de la Société nationale de nivellement (Zenkoku suihei sha kaihō renmei), fraction anticommuniste de l’organisation. Le mouvement de libération des gens originaires des hameaux victimes de discrimination sociale fut ainsi divisé. Mais, au fur et à mesure que la Société de nivellement (Suiheisha) s’orientait vers une action commune avec les militants de la lutte des classes, en association avec des ouvriers et des paysans, l’influence de HIRANO Shōken diminua. La Ligue pour la libération de la Société nationale de nivellement fut démembrée en 1929. Ce fut HIRANO lui-même qui prononça la dissolution de la Société de nivellement du Kantō, lors de son dernier congrès en 1938. A la fin de sa vie, HIRANO Shōken se rallia, semble-t-il, aux autorités militaires et à la politique d’invasion de la Chine.