Né le 5 mars 1897 à Tōkyō. Théoricien marxiste ; militant du mouvement pacifiste ; professeur d’université.
Diplômé en droit de l’Université impériale de Tōkyō dont il devint plus tard professeur adjoint, HIRANO Yoshitarō écrivit en 1925 Hōritsu ni okeru kaikyū tōsō (Lutte des classes et législation), ouvrage qui adoptait un point de vue marxiste. Puis il collabora à l’Institut de recherches sur le travail industriel (Sangyō rōdō chōsajo), dirigé par NŌSAKA Sanzo, et publia en 1926 Musansha seiji hikkei (Manuel pour une politique prolétarienne). Il alla poursuivre ses études en France et présenta un rapport sur la situation de l’éducation des enfants d’ouvriers au Japon lors du congrès de l’Internationale des travailleurs de l’enseignement (Edkintern) qui eut lieu à Leipzig en avril 1928. En 1929, à Francfort, il participa, avec KATAYAMA Sen, au IIe congrès de la Ligue internationale contre l’impérialisme qui comptait parmi ses initiateurs Henri Barbusse. De retour au Japon, HIRANO Yoshitarō s’occupa, avec NORO Eitaro et d’autres, de la rédaction du Nihon shihonshugi hattatsu shi kōza (Cours sur l’histoire du développement du capitalisme japonais en sept volumes, 1932-1933). Il fut arrêté deux fois pour contravention à la Loi sur le maintien de l’ordre. Son livre, Nihon shihonshugi shakai no kikō (Mécanismes de la société capitaliste japonaise, première édition en 1934, vingt-cinquième édition en 1972), qui démontrait la spécificité du capitalisme japonais, exerça une vaste influence. Il écrivit plusieurs autres livres comme par exemple Kokka kenryoku no kōzō (Structure du pouvoir étatique, 1954), Nihon shihon shugi shakai to hōritsu (Le Droit et la société capitaliste japonaise, 1955) et Burujowa minshushugi kakumei (Révolution démocratique bourgeoise, 1948) qui traitaient de la structure du droit et de l’Etat sous l’ancien régime· impérial japonais.
En 1946, HIRANO Yoshitarō fonda l’Institut d’études chinoises. Il fut aussi président de la Fédération pour la défense de la démocratie, organisation du front uni des démocrates. Trois ans plus tard, après les congrès mondiaux de la paix qui s’étaient tenus à Paris et à Prague, il organisa le premier congrès japonais de la paix et créa avec ŌYAMA Ikuo le Comité japonais de la paix.
Lors de la constitution de la République populaire de Chine, il fonda l’association amicale sino-japonaise et en devint vice-président. En outre, il se consacra à l’approfondissement des relations amicales entre la République démocratique populaire de Corée et le Japon ainsi qu’à la défense des droits fondamentaux des résidents coréens au Japon. Il s’associa aussi au mouvement pour l’indépendance du peuple vietnamien et la restauration de la paix au Viêt-Nam ; il participa en 1967 au Tribunal Russel à Copenhague, puis à Tōkyō et joua un rôle important lors du meeting d’accusation contre Nixon qui se tint en 1972 à Tōkyō. HIRANO Yoshitarō est membre du Conseil national des sciences du Japon (Nihon gakujutsu kaigi) depuis sa création en 1954. Il est docteur en droit de l’Université de Tōkyō et docteur honoris causa en droit de l’Université Humboldt en R.D.A. Il est membre du présidium du Congrès mondial· de la paix, vice-président de l’Association internationale des juristes démocrates, président du Comité japonais de la paix, l’un des présidents du Centre de soutien au peuple vietnamien et membre représentant du Comité de solidarité avec les peuples d’Afrique, d’Asie et du Japon.
ŒUVRE : HIRANO Yoshitarō a écrit de nombreux ouvrages en dehors de ceux mentionnés ci-dessus. Citons parmi les plus récents : Nishidoitsu kokka dokusen shihonshugi to rōdōsha kaikyū (Le Capitalisme monopoliste d’Etat et la classe ouvrière en Allemagne de l’Ouest), 1970. — Rēnin : kokka, hōritsu to kakumei (Lénine : État, droit et révolution, traduction de textes choisis), 1967. — Kokka to hō (l’État et le droit, traduction de textes choisis de Marx et d’Engels), 1970.