HIRASAWA Keishichi

Né le 14 juillet 1889 dans le département de Niigata ; assassiné le 3 septembre 1923 à Tōkyō. Militant syndical ; écrivain prolétarien ; une des victimes de l’Affaire de Kameido.

Né à Ojiya-machi (actuelle ville d’Ojiya) dans le district de Kitauonuma, département de Niigata, HIRASAWA Keishichi était le fils aîné de TANAKA Fukuhei qui, après avoir été adopté par la famille de sa femme TANAKA, divorça en avril 1893 et retourna à sa maison natale, une forge ; Keishichi prit dès lors le nom de famille de son père HIRASAWA.
Au printemps de 1899, il déménagea à Omiya dans le département de Saitama et sortit diplômé, en août 1906, de l’École des apprentis ouvriers de l’usine d’Ōmiya qui appartenait à la Société nationale des chemins de fer japonais, puis il travailla dans cette usine. Vers cette époque, il commença à écrire et à envoyer ses écrits à des revues ; il rendit visite, vers 1910, à OSANAI Kaoru, initiateur du théâtre moderne Shingeki. En 1912, il fut muté dans la section des travaux pu­blics de l’usine de Hamamatsu des chemins de fer nationaux. Il adhéra à la Société fraternelle (Yūaikai) vers le mois de septembre 1914, puis, en octobre, ayant quitté l’usine de Hamamatsu, il se rendit à Tōkyō où il prit un emploi dans une usine de fabrication de ressorts à Ōjima dans l’arrondissement de Jōtō (actuel arrondissement de Kōtō) ; il publia, en décembre, la nouvelle « Ichi rōdōsha » (Un travailleur) dans la revue Rōdō oyobi sangyō (Travail et industrie), organe de la Yūaikai. En février 1915, il forma la section d’Ōjima, affiliée à la section locale de Kōtō, de la Yūaikai, dont il devint membre de l’exécutif. En août de la même année, il organisa le Cercle de tanka des ouvriers (Rōdō tanka kai ; le tanka est une courte poésie traditionnelle japonaise), et, en novembre, il écrivit Je texte de la pièce de théâtre « Sentō ka chōwa ka kuppuku ka » (Lutte ou harmonie ou soumission ?) avec l’intention de la faire représenter comme divertissement à l’occasion d’une réunion régulière de la Yūaikai. Vers janvier 1916, il conçut l’idée de créer un théâtre populaire et c’est ainsi qu’en février, alors qu’il assistait à la première séance du Cercle d’études sur les problèmes du travail (Rōdō mondai kai) qui se tint chez NŌSAKA Sanzō, il soutint qu’il fallait éduquer les ouvriers et réformer la société à travers les activités théâtrales. En juin de la même année, il publia la pièce « Kōjō hō » (Réglementation des usines). En juillet, il entra au secrétariat de la direction de la Yūaikai et devint membre du service des publications. En septembre 1917, il collabora avec NŌSAKA Sanzō qui avait accédé au poste de rédacteur en chef de l’organe Rōdō oyobi sangyō. La même année, il se maria avec MATSUMOTO Toshi et l’un des témoins de son mariage fut OKINO Iwasaburō. En octobre 1918, sous le pseudonyme de HARADA Chūichi demeurant à Sendai, HIRASAWA Keishichi se présenta au concours organisé par l’organe de la Yūaikai et gagna le deuxième prix avec l’essai intitulé « Roshia kakumei no kansō » (Impressions sur la Révolution russe) ; le premier prix n’avait pas été décerné. Le même mois, il assuma la direction du service des publications en remplaçant NŌSAKA Sanzō et devint en même temps l’un des dirigeants du syndicat des métallurgistes de Tōkyō (Tōkyō tekkō kumiai) nouvellement constitué. En mai 1919, il dirigea la grève de l’usine sidérurgique d’Ōjima et il prit dès lors la tête de diverses grèves dans ce quartier. En juin de la même année, il publia un recueil de nouvelles et de pièces Sōsaku-rōdō mondai (Création-problèmes du travail), puis il se démit de ses fonctions de directeur du service des publications et accéda à la présidence de la section locale de Jōtō de la Yūaikai, qu’il quitta en décembre pour entrer au Mainichi shinbun (Journal Mainichi) de Tōkyō. En janvier 1920, il démissionna de son poste à la direction de la Yūaikai. En août, le XIe congrès de l’association régionale du Kantō prit la décision de mettre HIRASAWA Keishichi en accusation en prétendant qu’il avait négocié avec les patrons lors de la grève de la fabrique Hisahira ; HIRASAWA Keishichi quitta donc la Yūaikai et, avec ses fidèles de la section locale de Jōtō, il organisa le « Syndicat des ouvriers purs » (Jun rōdōsha kumiai) dont il assuma le poste de secrétaire général. En décembre 1920, il forma une troupe théâtrale et donna des représentations pour les ouvriers ; c’est aussi en décembre qu’il quitta le journal Mainichi pour s’occuper de la rédaction de la revue Shin soshiki (Nouvelle organisation), organe de l’Association constitutionnelle des entreprises (Kigyō rikken kyōkai). En avril 1921, il fut arrêté alors qu’il dirigeait la grève de la fonderie Nihon chūkōsho. Il était alors rédacteur en chef de la revue Shin soshiki, qu’il quitta en février 1922 pour participer à la rédaction du journal hebdomadaire du travail Rōdō shūhō dont il devint en novembre, éditeur et rédacteur responsable. A partir d’avril1922, il milita pour l’organisation de l’Union générale des syndicats ouvriers japonais (Nihon rōdō kumiai sōrengō). En mai 1923, il prit la direction de la grève du Syndicat des ouvriers mécaniciens des chemins de fer du Kantō, ce qui ajouta à la détérioration de ses relations avec la police de Kameido après les nombreuses grèves qu’il avait dirigées dans ce quartier. Le 3 septembre de la même année, alors qu’il rentrait chez lui après avoir aidé des amis à redresser leur maison en partie détruite par le Grand tremblement de terre du Kantō, il fut amené par des agents de police en uniforme au commissariat de police de Kameido où il fut assassiné (il existe une autre version des faits selon laquelle HIRASAWA Keishichi aurait été tué par des soldats au canal d’évacuation d’Arakawa).

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article237121, notice HIRASAWA Keishichi, version mise en ligne le 29 juillet 2022, dernière modification le 22 mars 2021.

ŒUVRE : Sōsaku ; Irōdō mondai (Création ; problèmes du travail), 1919. — Hitotsu na senku (Un Précurseur), 1924.

SOURCES : NISHIDA Masaru HIRASAWA Keishichi shū kaisetsu (Commentaire de l’Œuvre de HIRASAWA Keishichi), 1955. — MORIYAMA Shigeo, HIRASAWA Keishichi ron (Essai sur HIRASAWA Keishichi), 1969. — MORIYAMA Shigeo, HIRASAWA Keishichi nenpu (Chronologie de la vie de HIRASAWA Keishichi), 1969.

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