HISAITA Unosuke

Né en 1877 à Kyōto ; mort le 21 janvier 1922 à lzu. Militant du mouvement ouvrier.

Fils d’un hôtelier de Kiya-machi à Kyōto, HISAITA Unosuke fréquenta une école de commerce pour devenir commerçant suivant le vœu de son père. Mais, il ne s’intéressa pas du tout à ce genre d’activités : attiré par la religion et la philosophie, il s’absorba dans la lecture de Tolstoï et se fit baptiser dans la rivière Kamogawa. Il renonça définitivement à la carrière commerciale et entra à la Faculté de théologie de l’Université Dōshisha avec l’intention de se faire pasteur. Au fur et à mesure qu’il se heurtait à la réalité de l’Église et des pasteurs, ses espoirs furent déçus et il quitta cette Université en cours d’études. Vers cette époque, il entra en rapports avec TAKABATAKE Motoyuki et ENDŌ Tomoshirō, étudiants de l’Université Dōshisha, qui l’initièrent au socialisme. Puis HISAITA Unosuke travailla comme vidangeur et comme berger chez un éleveur, mais, dans les remous qui suivirent l’Affaire du complot de lèse-majesté, il lui devint difficile de garder son emploi. Il se rendit alors à Tōkyō et entra d’abord dans une maison d’édition, puis exerça divers métiers pour gagner sa vie et fréquenta la Société des écrivaillons (Baibunsha). C’est ainsi qu’il fit la connaissance de WATANABE Masatarō et de WADA Kyūtarō.
En octobre 1916, il commença à publier la revue Rōdō seinen (Jeunes ouvriers) avec l’aide de WATANABE Masatarō. A la fin de 1917, avec WADA Kyūtarō, il s’installa dans un bidonville de Nippori à Tōkyō pour organiser les pauvres en menant la même vie qu’eux. En janvier de l’année suivante, WADA Kyūtarō et HISAITA Unosuke habitèrent chez ŌSUGI Sakae qui s’était installé, lui aussi, avec la même intention dans la cité ouvrière de Kameido. Désormais, HISAITA travailla avec ŌSUGI et collabora entre autres à la publication du journal Rōdō shinbun (Journal du travail) créé en avril 1918 ; pour avoir publié ce journal, il fut condamné à cinq mois d’emprisonnement sous l’inculpation de contravention à la Loi sur les publications. Il milita alors dans les quartiers ouvriers et dans les usines pour organiser le mouvement ouvrier. A partir de 1919, il eut des relations principalement avec la Société du mouvement ouvrier (Rōdō undō sha) et avec la Société du vent du nord (Hokufū kai).
En janvier 1922, alors qu’il était allé à Izu pour y faire des croquis du paysage, pris par le mauvais temps, il mourut de froid au col d’Inokoshi dans les monts Amagi.
Comme il menait une vie de célibat et vivait de manière frugale, ses amis l’avaient surnommé « le Christ ».

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article237124, notice HISAITA Unosuke, version mise en ligne le 29 juillet 2022, dernière modification le 23 mars 2021.

SOURCES : KONDŌ Kenji, Ichi museifushugisha no kaisō (Souvenirs d’un anarchiste), 1965. — Rōdō seinen (Jeunes ouvriers), 1916-1917.- Rōdō undō (Le mouvement ouvrier), réédité à deux reprises, 1921-1923.

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