Née le 15 mai 1893, dans le département d’Aichi. Militante du mouvement des femmes.
Troisième fille de ICHIKAWA Tokurō, un agriculteur du village d’Asahi, district de Nakajima, département d’Aichi, ICHIKAWA Fusae sortit diplômée, en 1913, de l’École Normale de jeunes filles d’Aichi. Elle fut alors, durant trois ans, institutrice dans son village natal et aussi à Nagoya. Tombée malade, elle dut quitter son poste et devint journaliste au Nagoya shinbun (Journal de Nagoya), en 1917.
Mais bientôt elle partit pour Tōkyō où elle gagna sa vie en travaillant comme employée dans une maison de courtage, gouvernante, etc. C’est à cette époque qu’elle rencontra YAMADA Waka et HIRATSUKA Raichō avec qui elle participa au stage d’été pour les femmes à Nagoya, du 1er au 3 août 1919. Sur le chemin du retour, elles visitèrent des usines de Nagoya et d’Okazaki, car déjà elles s’intéressaient aux problèmes des femmes dans le monde du travail. La même année, ICHIKAWA Fusae s’affilia à la Société fraternelle (Yūaikai) qui devait devenir par la suite la Fédération générale japonaise du travail (Sōdōmei ou Nihon rōdō sōdōmei). Quand y fut créée la Section des femmes, elle devint membre permanent de la Fédération. En 1919, eut également lieu à Washington la première Conférence internationale du travail au cours de laquelle les problèmes de la femme travailleuse furent un des thèmes de discussion. Lors du meeting des travailleuses qui se tint à Honjo cette même année, ICHIKAWA Fusae qui en était présidente, invita TANAKA Takako, conseillère de la délégation japonaise, à faire une conférence. Puis elle constitua l’Association des femmes nouvelles (Shin fujin kyōkai), groupe revendiquant des droits politiques égaux pour les femmes, qui entreprit une campagne dès le 24 novembre 1919. Quatre mois plus tard, une cérémonie d’ouverture où furent définis le programme et le règlement, et nommées les administratrices, officialisa l’existence de l’organisation. HIRATSUKA Raichō, qui en était à l’origine, ICHIKAWA Fusae et OKU Mumeo, qui avaient rallié le projet dès sa naissance, furent toutes trois dirigeantes et de vinrent l’âme du mouvement. Au cœur du programme s’inscrivait la revendication de l’égalité des chances avec les hommes. L’Association fut dissoute lors du Congrès extraordinaire du 8 décembre 1922 par suite de la défection des militantes principales et des dissensions internes qui lui succédèrent. Entre temps, ICHIKAWA Fusae s’était, en effet, rendue aux États-Unis où, tout en gagnant sa vie, elle étudia les problèmes des femmes travailleuses et plus généralement la question féminine. Quand elle rentra au Japon en 1924, elle occupa aussitôt un poste au bureau de Tōkyō de l’Office international du travail (Kokusai rōdō kyoku). Elle y resta quatre années, période durant laquelle elle fut aussi à la tête du Comité des femmes de l’Association internationale du travail (Kokusai rōdō kyōkai). A la fin de l’année 1924, elle avait formé la Fédération des femmes pour l’obtention du droit de vote (Fujin sanseiken kakutoku kisei dōmeikai), dont elle fut un cadre dirigeant actif jusqu’à la dissolution de la Fédération en 1940.
Après la Deuxième Guerre mondiale, en novembre 1945, ICHIKAWA Fusae organisa la Fédération des femmes du nouveau Japon (Shin nihon fujin dōmei), actuellement Fédération des électrices japonaises (Nihon fujin yūkensha dōmei). Elle en est devenue présidente depuis la fin de l’année 1950, bien qu’elle ait été provisoirement écartée de la fonction publique. Elle fut élue, grâce à un large soutien populaire, membre de la Chambre des représentants en 1953, 1959 et 1965.
ŒUVRE : Notamment, Son autobiographie, Watakushi no fu jin undō (Ma vie de militante dans le mouvement des femmes), 1972.