ICHIKAWA Shōichi (pseudonymes : YAZU Kyūrō, NOMURA Jinnosuke, ABE Hyōchi, UMEMURA Eiichi).

Né le 20 mars 1892 dans le département de Yamaguchi ; mort le 15 mars 1945 dans la prison de Miyagi. Dirigeant du Parti communiste japonais.

Né dans le village d’Ube (actuelle ville d’Ube), département de Yamaguchi, ICHIKAWA Shōichi sortit diplômé de la Faculté de lettres de l’Université Waseda en 1916 et devint journaliste en juin de la même année au Yomiuri shimbun (Journal Yomiuri). Il quitta en 1918 ce journal, dont les tendances militaristes le heurtaient et entra en avril 1919 au Taishō nichi nichi shimbun (Journal quotidien Taishō). Mais déçu par le caractère conservateur de cette publication, il n’y resta pas longtemps et travailla en 1920 comme traducteur à l’Agence de presse internationale (Kokusai tsūshin sha). C’est à partir de cette époque qu’il commença à s’intéresser au socialisme et il devint un communiste convaincu. En avril 1922, avec AONO Suekichi et HIRABAYASHI Hatsunosuke, ICHIKAWA Shōichi publia la revue communiste Musan kaikyū (Classe prolétarienne) dans laquelle il écrivit sous le pseudonyme de YAZU Kyūrō un article critiquant KAWAKAMI Hajime. Ayant adhéré en janvier 1923 au Parti communiste japonais, il devint membre de la rédaction de la revue théorique du Parti Akahata (Drapeau rouge) fondée en avril de la même année. Arrêté deux mois plus tard, au cours de la première vague de répression anticommuniste, il fut inculpé de contravention à la Loi de police sur la sécurité publique et condamné à huit mois de prison. Après sa libération, il s’occupa, eu mai 1924, de la rédaction de l’organe du Parti communiste Marukusushugi (Marxisme), puis, en juin, participa à la formation du Groupe de recherches sur la politique (Seiji kenkyū kai) ; il fut enfin chargé de l’élaboration d’un projet de doctrine et de statuts d’un parti prolétarien. En août de l’année suivante, il entra au Bureau, chargé d’expédier les affaires courantes pendant la période de dissolution du Parti communiste et en de­ vint ultérieurement le chef.
Nommé en mars 1926, rédacteur en chef de l’organe populaire légal du Parti Musansha shimbun (Journal du prolétaire), ICHIKAWA Shōichi y collabora très activement. Après avoir été élu membre du Comité central lors du IIIe congrès du P.C.J. en décembre de la même année, il fut désigné en janvier 1927 comme responsable par intérim du Comité central, au cours de la session qui se tint à Kusatsu dans le département de Gunma. Quand se réunit le nouveau Comité central constitué selon les termes des Thèses de 27 adoptées par le P.C.J., il en devint membre ; lors de la réunion du Comité central élargi de Nikkō dans le département de Tochigi en décembre de la même année, il fut chargé de la direction de la section de propagande.
Après les arrestations massives du 15 mars 1928, ICHIKAWA Shōichi forma le nouveau Comité central avec WATANABE Masanosuke qui avait échappé à la répression, et milita pour la reconstruction du Parti. En jullet de la même année, ICHIKAWA Shōichi se rendit à Moscou pour assister au VIe congrès du Comintern où il présenta un rapport sur la situation générale du Japon, et participa à la rédaction des « Thèses politiques d’octobre » au sein de la commission chargée des problèmes japonais. Rentré au Japon, il fut arrêté au cours de l’Affaire du 16 avril 1929, et accusé de contravention à la Loi sur le maintien de l’ordre. Il avait également joué un rôle important dans le domaine théorique en collaborant aux publications Marukusushugi (Marxisme), Musansha shimbun·(Journal du prolétaire) et Akahata panfuretto (Brochure du drapeau rouge). Choisi en avril 1931 comme représentant par les autres militants arrêtés, ICHIKAWA Shōichi insista pour que les deux Affaires du 15 mars 1928 et du 16 avril 1929 fussent examinées en même temps. C’est ainsi qu’il fit l’exposé de l’histoire du Parti communiste japonais en audience publique en juillet de la même année ; cet exposé, publié par la suite, est considéré comme une des études classiques concernant l’histoire du Parti communiste japonais. ICHIKAWA Shōichi fut condamné aux travaux forcés à perpétuité en première instance en octobre 1932 ainsi qu’en deuxième instance en octobre 1934. Il fit appel, mais cet appel fut rejeté par la Cour suprême en décembre de la même année ; sa peine fut confirmée et il fut incarcéré dans la prison d’Abashiri en Hokkaidō dans le courant du même mois.
En juillet 1935, alors qu’il était emprisonné ICHIKAWA Shōichi fut élu membre de l’exécutif du Comintern lors de son VIIe congrès.
Sous l’effet des mauvais traitements, sa santé se détériora et il s’affaiblit considérablement en janvier 1940. Trois mois plus tard, il fut transféré à la prison de Chiba, puis à la prison de Miyagi où il mourut de maladie le 15 mars 1945 à l’âge de cinquante-trois ans, ne pesant plus que trente-huit kilos après seize ans d’incarcération.
A l’occasion du vingt-cinquième anniversaire de la mort d’ICHIKAWA Shōichi le 15 mars 1970, le Comité central du Parti communiste japonais éleva une stèle funéraire à sa mémoire dans le cimetière de Fujimidai à Hachiōji, dans la préfecture de Tōkyō. Enfin, dans le cadre du programme de célébration du cinquantenaire de la fondation du Parti communiste japonais, un monument commémoratif fut inauguré le 15 mars 1972 dans le village natal d’ICHIKAWA Shōichi.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article237137, notice ICHIKAWA Shōichi (pseudonymes : YAZU Kyūrō, NOMURA Jinnosuke, ABE Hyōchi, UMEMURA Eiichi)., version mise en ligne le 29 juillet 2022, dernière modification le 25 mars 2021.

ŒUVRE : Nihon kin’yū shihon hattatsu shi (Histoire du développement du capitalisme financier au Japon), publiée sous le nom de NOMURA Jinnosuke, 1929. — Nihon kyōsan tō tōsō shōshi (Histoire abrégée des luttes du Parti communiste japonais), 1932. — ICHIKAWA Shōichi chosaku shū (Œuvres d’ICHIKAWA Shōichi), deux volumes, 1962. Sous les pseudonymes d’ABE Hyōchi et d’UMEMURA Eiichi, ou en gardant l’anonymat, ICHIKAWA a écrit de nombreux articles pour les journaux Musan shimbun (Journal prolétarien), Musansha shimbun (Journal du prolétaire), et pour les revues Marukusushugi (Marxisme) et Akahata (Drapeau rouge).

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