IMANO Kenzō

Né le 2 août 1893 dans le département d’Akita ; mort le 18 octobre 1969. Écrivain ; dirigeant du mouvement littéraire prolétarien ; militant socialiste.

IMANO Kenzō vit le jour dans la ville portuaire de Dozaki (actuellement ville d’Akita), département d’Akita. L’année qui suivit sa naissance, son père fut tué dans la guerre sino-japonaise et sa mère dut gérer seule un petit hôtel pour représentants de commerce. Mais bientôt les clients disparurent avec la mise en service du chemin de fer ; IMANO Kenzō eut beaucoup de difficulté à terminer ses études à l’Ecole primaire supérieure de Dozaki à cause de conditions matérielles précaires. Il trouva ensuite une place de garçon de courses chez un tailleur de la ville d’Akita mais à peine trois ans s’étaient-ils écoulés que son Patron fermait boutique ; IMANO Kenzō fit alors un stage pour devenir ouvrier finisseur à l’usine de Dozaki des chemins de fer nationaux.
En 1912, IMANO Kenzō partit pour Tōkyō où il travailla quelque temps dans une blanchisserie-teinturerie ; bientôt, il devint salarié de la Société du gaz de Tōkyō. Mais arrêté en 1913, au cours d’une manifestation de masse contre la politique extérieure du gouvernement, il fut retenu pendant vingt-neuf jours dans un commissariat de police du quartier de Kōji, ce qui eut pour conséquence immédiate de lui faire perdre sa place. Cependant, il retrouva un emploi de facteur à la poste centrale, et c’est à partir de cette époque qu’il s’intéressa à la littérature. Il retrouva alors KANEKO Yōbun qui était un ancien camarade de classe et ils se virent souvent. Il fut ensuite montreur de films muets (ce qui consistait à commenter la projection) et, en 1917, il rentra à Akita.·
Quatre ans plus tard, en janvier 1921, IMANO Kenzō reçut une lettre de KANEKO Yōbun lui faisant part de son intention d’éditer la revue Tanemaku hito (Le Semeur). S’associant aussitôt au projet, il publia à Dozaki avec KOMAKI Ōmi et KANEKO Yōbun cette revue qui était la première manifestation au Japon de la pensée littéraire socialiste. En octobre de la même année, Tanemaku hito (Le Semeur) fut édité à Tōkyō ; IMANO Kenzō vint alors dans la capitale où il rejoignit le mouvement culturel prolétarien. Il collabora à la revue Bungei sensen (Front littéraire) en 1924 ainsi qu’à la Ligue japonaise de littérature prolétarienne (Nihon puroretaria bungei renmei) en 1925. Il fut de ceux qui apportèrent, une année plus tard, leur soutien aux ouvriers en grève de l’imprimerie Kyōdō de Koishikawa, en popularisant la lutte au moyen d’un théâtre ambulant. Il s’affilia à la Ligue japonaise d’art prolétarien (Purogei ou Nihon puroretaria geijutsu renmei), puis la quitta pour entrer en 1927, dans la Ligue des artistes ouvriers et paysans (Rōgei ou Rōnō geijutsuka renmei).
Lorsque fut créé, en juin 1924, le Groupe de recherches sur la politique (Seiji kenkyūkai), à la Maison du peuple de Shiba, IMANO Kenzō y participa en qualité de membre du comité exécutif de la Société des semailles (Tanemaki sha). Il prit part, pour la région d’Akita, à la formation de la branché locale de ce groupe ainsi qu’à celle de la Fédération départementale du Parti des ouvriers et des paysans (Rōdō nōmin tō) en 1926. Désormais, tout en continuant à participer au mouvement littéraire prolétarien, IMANO Kenzō sera un des dirigeants du mouvement politique aux côtés d’OMIYA Tomoji de l’Ecole marxiste Rōnō (Rōnōha).
IMANO Kenzō fut impliqué, eu 1931, dans le conflit des petits fermiers d’Akita qui s’opposaient à TSUJI Hyokichi, grand propriétaire foncier ; arrêté et gardé à vue, il fut ensuite reconnu innocent.
Après la guerre, en 1947, il rejoignit les rangs du Parti socialiste japonais (Nihon shakai tō) dont il finit par devenir, en 1965, conseiller pour le bureau départemental d’Akita. Quatre ans auparavant, il avait également accepté la fonction de président, pour le département d’Akita, de la Société de secours du peuple japonais (Nihon kokumin kyūen kai).

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article237146, notice IMANO Kenzō, version mise en ligne le 29 juillet 2022, dernière modification le 26 mars 2021.

ŒUVRE : Akatsuki (L’Aube), grand roman en trois parties : Yami ni modayuru (Tourments dans les ténèbres), Hakumei no moto ni (L’Aurore), Hikari ni ikiru (Vivre dans la lumière), 1924-1927. — Septième tome des œuvres complètes de la Littérature nouvelle : IMANO Kenzō shū (Œuvres de IMANO Kenzō), 1929. — Akitaken rōnō undōshi (Histoire du mouvement ouvrier et paysan du département d’Akita), 1954.

SOURCES : YAMADA Seizaburō : Puroretwia bungakushi (Histoire de la littérature prolétarienne). en deux volumes, 1954.

rebonds ?
Les rebonds proposent trois biographies choisies aléatoirement en fonction de similarités thématiques (dictionnaires), chronologiques (périodes), géographiques (département) et socioprofessionnelles.
Version imprimable