INAMURA Junzō

Né le 30 septembre 1900 en Hokkaidō ; mort le 21 février 1955. Théoricien socialiste de gauche ; député.

Le père d’INAMURA Junzō, ancien propriétaire foncier de Niigata, s’était ’installé en Hokkaidō avec l’intention d’y mettre en valeur des terres incultes et possédait une grande ferme dans le village de Kimobetsu, district d’Abuta où naquit son second fils. INAMURA Junzō fréquenta l’École secondaire Icchū de Sapporo, puis le cours préparatoire de l’Université de Hokkaidō. Sous J’influence de son frère aîné Ryūichi, militant socialiste du mouvement paysan et fondateur de la Fédération des bâtisseurs (Kensetsusha dōmei), il organisa un cercle d’études de sciences sociales et prit la tête du mouvement estudiantin local. Après sa sortie du cours préparatoire, il se rendit à Tōkyō et entra à la Faculté d’agriculture de l’Université impériale de Tōkyō. Peu après, il passa à la section d’histoire de l’Université Waseda, qu’il quitta en avril 1922 pour entrer à la section de sociologie de la Faculté des lettres de l’Université impériale de Tōkyō. Trop occupé par ses activités politiques, il ne put présenter son mémoire de licence et n’obtint pas de diplôme. Lors du Grand tremblement de terre du Kantō en septembre 1923, INAMURA Junzō fut arrêté avec ASANUMA Inejirō par des soldats de la garde impériale.
Tout en continuant à être membre de la Fédération des bâtisseurs, INAMURA Junzō milita et joua un rôle important, principalement dans la Société des hommes nouveaux (Shinjin kai) ; il se chargea d’organiser, comme répétiteur, des cercles d’études de sciences sociales dans plusieurs universités ainsi que dans des syndicats ouvriers, et fit des conférences dans des écoles ouvrières.
C’est vers cette époque qu’il eut des contacts avec des membres de la revue Marukusushugi (Marxisme) mais, ne partageant pas les idées de FUKUMOTO Kazuo, il quitta le groupe rassemblé autour de cette revue et collabora, en même temps qu’OKADA Sōji, à la revue Rōnō (Ouvriers et paysans). Il occupa en outre les postes de secrétaire dans le Parti des ouvriers et des paysans (Rōdō nōmin to), puis dans le Parti prolétarien populaire (Musan taishū tō) et, enfin, dans le Parti populaire japonais (Nihon taishū tō).
Détaché par le siège central du Syndicat national des paysans (Zenkoku nōmin kumiai), il se rendit en mars 1933, dans le département d’Akita où il dirigea pendant un an et demi des mouvements de petits fermiers (kosaku). Après avoir regagné Tōkyō, il devint membre permanent de l’Institut de recherches sur l’économie japonaise (Nihon keizai kenkyūjo), fondé par SUZUKI Mosaburō et, en même temps, rédacteur en chef de la revue Rōnō (Ouvriers et paysans).
Arrêté au cours de l’Affaire du Front populaire (Jinmin sensen jiken) en décembre 1937, INAMURA Junzō bénéficia d’un sursis. Il fut ensuite employé provisoirement dans la Société impériale d’agriculture et s’occupa, par la suite, de la rédaction du journal Nihon nōgyō shinbun (Journal de l’agriculture japonaise).
Après la défaite, en 1945, il prit part à la formation du Parti socialiste japonais (Nihon shakai tō) et entra au Comité central. Il milita également pour la reconstruction du Syndicat des paysans japonais (Nihon nōmin kumiai) dont il devint d’abord membre, puis membre titulaire du Comité central.
Lors des élections générales du mois d’avril 1946, il fut élu membre de la Chambre des représentants dans la circonscription de Niigata et il conserva cette fonction durant cinq mandats consécutifs. Au sein du Parti socialiste japonais, INAMURA Junzō occupa successivement les postes de membre de l’exécutif du Comité central, de directeur de la section de publication de l’organe du Parti socialiste et de vice-président de la commission des délibérations politiques.
Au IVe congrès du Parti socialiste japonais en avril 1949, INAMURA Junzō rédigea un programme politique qui souleva une controverse sur le caractère de ce parti entre lui et MORITO Tatsuo, théoricien de l’aile droite (MORITO-INAMURA ronsō : controverse entre MORITO et INAMURA).
INAMURA Junzō fut un des délégués du Parti socialiste japonais au congrès constitutif de l’Internationale socialiste qui se tint à Francfort en juin 1951. Après la scission, cette année-là, du Parti socialiste japonais, il appartint au Parti socialiste de gauche (Saha shakai tō). Elu au congrès de 1953 président du comité chargé de l’élaboration de la ligne politique de ce parti, il s’occupa, avec SAKISAKA Itsurō, de la rédaction du « Programme du Parti socialiste de gauche ». Deux ans plus tard, INAMURA Junzō représenta son Parti pour négocier la réunification du Parti socialiste de gauche avec le Parti socialiste de droite (Uha shakai tō). Déjà gravement malade, il mourut en février 1955 au cours de la campagne électorale.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article237148, notice INAMURA Junzō, version mise en ligne le 29 juillet 2022, dernière modification le 26 mars 2021.

ŒUVRE : Nihon ni okeru nōgyō kyōkō (Crise agricole au Japon), en collaboration avec INAMURA Ryūichi, 1931.

SOURCES : SAKISAKA Itsurō, Senshi no hi (Monument à la mémoire des militants), 1970.

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