ISHIKAWA Sanshirō (pseudonyme : ISHIKAWA Kyokuzan)

Né le 23 mai 1876 dans le département de Saitama ; mort le 18 novembre 1956. Militant et théoricien du mouvement anarchiste.

Né à Sannōdō dans le village d’Asahi, district de Kodama, département de Saitama, ISHIKAWA Sanshirō, troisième fils d’IGARASHI Kurō et de Shige (sa mère), fut adopté en 1880 par ISHIKAWA Hanzaburō, demeurant dans la même subdivision du village d’Asahi.
ISHIKAWA Sanshirō se rendit à Tōkyō où il fréquenta d’abord le Collège de philosophie (Tetsugaku kan, actuelle Université Tōyō), puis le Collège de droit de Tōkyō (Tōkyō hōgakuin, actuelle Université Chūō). En 1902, il fut introduit par SAKAI Toshihiko et HANAI Takuzō au Yorozu chōhō (Informations diverses du matin) où il entra comme journaliste. Il quitta ce journal l’année suivante pour participer à la Société de l’homme du peuple (Heimin sha), organisée par KOTOKU Shūsui et SAKAI Toshihiko entre autres, et écrivit de nombreux articles contre la guerre russo-japonaise. Il avait subi l’influence du christianisme diffusé par ICHIMURA Kanzō et EBINA Danjō et, en 1905, il fonda, avec ABE Isoo et KINOSHITA Naoe, la revue Shin kigen (Ere nouvelle) dont il devint rédacteur en chef et éditeur. Après la disparition de cette revue en 1906, ISHIKAWA Sanshirō prit la direction l’année suivante, de la rédaction et de la publication de la nouvelle revue Sekai fujin (Les femmes dans le monde), puis du journal quotidien Heimin shinbun (Journal de l’homme du peuple) dont le premier numéro parut le 25 janvier 1907. Trois mois plus tard, à cause de ses écrits, il fut incarcéré à Tōkyō dans la prison d’Ichigaya puis dans celle de Sugamo.
Libéré en mai 1908, ISHIKAWA Sanshirō fnt de nouveau détenu pour délit de presse dans une prison de Tōkyō en mars 1910, puis transféré en avril dans la prison de Chiba dont il ne sortit qu’en juillet de la même année.
A partir de 1911, après le procès du Complot de lèse-majesté, le mouvement socialiste traversa une période de répression accrue connue sous le nom d’Ère d’hiver. ISHIKAWA Sanshirō quitta le Japon le 1er mars 1913 par le port de Yokohama sur un bateau français. Arrivé à Marseille le 7 avril, il partit le lendemain pour Bruxelles et se rendit, au début de l’été, chez Paul Reclus qui y demeurait. En novembre de la même année 1913, il visita Londres où il rencontra pour la première fois Edward Carpenter qui l’invita chez lui à Sheffield. ISHIKAWA Sanshirō rentra provisoirement à Bruxelles, puis se rendit à nouveau en Angleterre et revint à Bruxelles en 1914.
Lorsque la Première Guerre mondiale éclata, ISHIKAWA Sanshirō commença à écrire, à Bruxelles, son journal Rōjō nikki (Journal des jours de siège). Il quitta Bruxelles le 24 janvier 1915 et arriva à Paris le 6 février après être passé par la Hollande et l’Angleterre, et il s’installa peu après à Clignancourt. L’année suivante, Paul Reclus invita ISHIKAWA Sanshirō dans sa maison de Domme en Dordogne.
ISHIKAWA Sanshirō retourna à Paris en novembre 1919, puis, le 30 du même mois, il s’embarqua à Bordeaux avec Reclus et sa femme à destination du Maroc. A son retour du Maroc en juin 1920, il repassa à Domme et commença à préparer son retour au Japon ; il quitta Domme en juillet, arriva à Londres en août après être passé par Bruxelles et s’embarqua pour le Japon. Rentré au Japon en octobre 1920, ISHIKAWA Sanshirō milita pour développer le mouvement anarchiste. Sa conception originale de la démocratie se fondait sur le respect de la vie autochtone. Il s’installa, en 1927, dans le village de Chitose à Tōkyō et mena une vie de paysan et d’intellectuel. La même année, il fonda la Société d’éducation mutuelle (Kyōgaku sha) et la revue Dinamikku (Dynamique) dont il rédigea des numéros spéciaux consacrés à Jean-Jacques Elisée Reclus, Carpenter, IKUTA Shungetsu et Han Ryner (Henri Ner, dit).
ISHIKAWA Sanshirō publia, en 1933, Kojiki shinwa no shin kenkyū (Nouvelle étude sur la mythologie du Kojiki) ; dès lors, il consacra ses jours à l’étude de l’histoire de l’antiquité orientale. Afin d’échapper à la guerre, il se rendit, en 1945, au village d’Ueno dans le département de Yamanashi ; après la défaite, il regagna, en octobre de la même année, sa maison, dans le quartier de Funabashi, arrondissement de Setagaya à Tōkyō.
Il fut élu conseiller lors du Congrès constitutif en mai 1946 de la Ligue anarchiste japonaise (Nihon anakisuto renmei). A partir de l’année 1948 et du numéro 73 du Heimin shinbun (Journal de l’homme du peuple), organe de la Ligue anarchiste japonaise, ISHIKAWA Shanshirô publia en feuilleton Nami (Les Vagues) qui s’acheva au numéro 102 de ce journal.
En août 1952, il tomba malade, se soigna, mais mourut d’une congestion cérébrale à l’âge de quatre-vingt-un ans.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article237195, notice ISHIKAWA Sanshirō (pseudonyme : ISHIKAWA Kyokuzan), version mise en ligne le 29 juillet 2022, dernière modification le 8 novembre 2022.

ŒUVRE : Shōhi kumiai no hanashi (A propos des coopératives de consommation), Heimin bunko (Collection Heimin), 1904. — Kyomu no reikō (La Lumière divine du néant), 1908. — Seiyō shakai undō shi (Histoire du mouvement social de l’Occident), 1913. — Kojiki shinwa no shin kenkyū (Nouvelle étude sur la mythologie du Kojiki), 1921. — Kaapentta oyobi sono tetsugaku (Carpenter et sa philosophie), 1921. — Hōrō hachinen ki (Journal de huit années de vagabondage), 1922. — Tōyō bunka shi hyakkō (Cent leçons sur l’histoire de la culture orientale), en trois volumes publiés respectivement en 1939, 1942 et 1944. — Kinsei tōyō bunka shi (Histoire de la culture moderne de l’Orient), 1948. — Erize RUKURYŪ : shisō to shōgai (Elisée Reclus : sa vie et sa pensée), 1948. — Bunmei : sono gen’in oyobi kyūchi (Civilisation : son origine et ses remèdes), traduction par ISHIKAWA de Carpenter, 1949 (titre original : Civilisation, its cause and cure). — Museijushugi no genri to sono jitsugen (Principes et réalisation de l’anarchisme), 1949. — Nami (Les Vagues), 1956. — Jijo den (Autobiographie), en deux volumes, 1956.

SOURCES : SHIMADA Sōzō, « ISHIKAWA sensei no tegami » (Lettres de maitre ISHIKAWA), dans ISHIKAWA Sanshirō shokanshū (Correspondance d’ISHIKAWA Sanshirō), Sōru sha, 1957. — SUMITANI Etsuji, « ISHIKAWA Sanshirō sensei to watakushi » (Maître ISHIKAWA Sanshirō et moi), dans le livre cité plus haut. - MURATA Shizuko, FUKUDA Hideko (FUKUDA Hideko), Iwanami bunko (collection Iwanami), 1959. — Revue Fujin (l’Inépuisable), numéro spécial en hommage à ISHIKAWA Sanshirō, 1957.

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