KAJI Wataru (SEGUCHI Mitsugi, dit)

Né le 1 ar mai 1903 dans le département d’Ōita. Auteur communiste ; organisateur de la Fédération antimilitariste du peuple japonais.

KAJI Wataru naquit au village de Miura dans le district de Nishi­kunisaki, département d’Ōita. Après avoir étudié à l’Ecole supérieure Dainana, il entra à l’Université impériale de Tōkyō d’où il sortit diplômé de lettres en 1927. Dès 1926, il adhéra à la Société des hommes nouveaux (Shinjinkai) et participa aux travaux d’un groupe dépendant de cette société, le Groupe de recherches sur la littérature sociale (Shakai bungei kenkyū kai). Il prit également part aux discussions du Groupe marxiste de recherches sur l’art (Marukusushugi geijutsu kenkyū kai). Ce dernier groupe fut dissous en novembre et remplacé la même année par la Ligue japonaise d’art prolétarien (Puro gei). KAJI Wataru en fit également partie. Vers la fin de l’année, il s’occupa, en outre, d’organiser les sections locales du Parti des ouvriers et des paysans (Rōnō tō ou Rōdō nōmin tō) ; il devint lui-même secrétaire général de la section du Centre du Japon (Chūbu) dès le printemps 1927. KAJI publia en février 1927, dans le Musansha shimbun (Journal du prolétaire), un article intitulé « Mettons fin à la prétendue littérature socialiste ».·Ce fut l’amorce d’une scission au sein de la Ligue japonaise de l’art prolétarien, où KAJI devint cependant membre du Comité central en mars. Lorsque la scission se produisit en juin, il fut de ceux qui choisirent de rester. Son activité principale consista dès lors à écrire articles et romans. En mars 1928, la Ligue japonaise d’art prolétarien (Puro gei) se dispersa, tandis qu’était fondée la N.A.P.F. (Ligue pan-japonaise d’art prolétarien). KAJI Wataru y adhéra et devint membre du Comité central. Il occupa les mêmes fonctions au sein de la :Fédération japonaise des auteurs prolétariens (Nihon puroretaria sakka dōmei), fondée en février de l’année suivante. Ayant adhéré au Parti communiste (Kyōsan tō) vers janvier 1932, KAJI Wataru devint en avril secrétaire général de la N.A.R.P. ou Fédération japonaise des auteurs prolétariens, où il prit la direction de la fraction favorable au parti. Il joua, en tant que secrétaire général, un rôle de tout premier plan. Dans divers articles, dont l’un intitulé « Pour un changement de direction du mouvement littéraire prolétarien », il se livra à une autocritique exhaustive de ses écrits antérieurs. La N.A.R.P. fut dissoute en mars 1934 et KAJI Wataru arrêté peu après.
Pendant son emprisonnement les idées de KAJI Wataru évoluèrent. Libéré sous caution en novembre 1935, il se rendit en Chine, à Shanghai, en janvier 1936. Il y rencontra Lu Xun. Après la mort du maître, il traduisit en japonais l’Œuvre complète du grand Lu Xun. Quand la guerre sino-japonaise éclata en novembre 1937, KAJI Wataru s’en­ fuit à Hong-Kong avec son épouse, IKEDA Yukiko et ils se cachèrent à Kowloon. En mars 1938, il se rendit à Wouhan pour y rejoindre le gouvernement chinois. Il y fut nommé membre du comité préparatoire de la section politique, dans le cadre du comité des affaires militaires, et s’y occupa de la propagande anti-japonaise. En septembre 1939, à Guilin, il fut chargé de la rééducation politique des prisonniers japonais et commença à organiser la Fédération antimilitariste du peuple japonais (Nihon jinmin hansen dōmei), dont la section sud-ouest fut inaugurée en décembre. Le même mois, KAJI Wataru réunit les ingénieurs du front et diffusa par haut-parleurs des discours anti­militaristes. En août 1941, l’antagonisme entre le Kuomintang et le Parti communiste chinois amena le gouvernement nationaliste à ordonner la dissolution de la Fédération antimilitariste du peuple japonais. KAJI Wataru fonda alors, au sein de la section politique du comité des affaires militaires, le Bureau de recherches Kaji (Kaji kenkyūshitsu) où il entreprit des études concernant le Japon. Il était resté en contact avec d’anciens membres de la Fédération antimilitariste du peuple japonais. Après le début de la Guerre du Pacifique, il retrouva sa liberté d’action politique. Devenu en octobre 1942 conseiller à la section de propagande du Kuomintang, il fut également nommé conseiller de rédaction d’un journal en langue japonaise publié par le bureau militaire d’informations de l’ambassade des États-Unis à Chongqing. En janvier 1944, il entra par ailleurs en contact, à Yen’an, avec NOSAKA Sanzō, organisateur de la Ligue de libération des Japonais (Nipponjin kaihō renmei).
Revenu au Japon en mai 1946, KAJI Wataru adhéra à la Société littéraire du Japon nouveau (Shin nihon bungaku kai) et entra à l’Institut de recherches chinoises. Alors qu’il se remettait d’une maladie en décembre 1952, il fut arrêté par les services secrets américains et fut emprisonné pendant environ une année.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article237220, notice KAJI Wataru (SEGUCHI Mitsugi, dit), version mise en ligne le 29 juillet 2022, dernière modification le 6 avril 2021.

ŒUVRE : Rōdō nikki to kutsu (Journal d’un ouvrier en chaussures), 1930. ֫— Jiden­ teki na bungaku shi (Histoire littéraire sur le mode autobiographique), 1962. — Nippon heishi no hansen undō (Le Mouvement antimilitariste au sein de l’armée japonaise), 2 vol., 1962.

rebonds ?
Les rebonds proposent trois biographies choisies aléatoirement en fonction de similarités thématiques (dictionnaires), chronologiques (périodes), géographiques (département) et socioprofessionnelles.
Version imprimable