KAMEI Kan’ichirō

Né le 10 novembre 1892 dans le département de Shimane. Fonctionnaire au ministère des Affaires étrangères puis au ministère des Armées ; militant socialiste de droite.

KAMEI Kan’ichirō naquit à Tsuwano dans le département de Shimane, au sein d’une famille noble (les KAMEI étaient comtes). Diplômé en 1913 de l’École supérieure Daiichi, section de droit anglais, il entreprit des études de sciences politiques à la Faculté de droit de l’Université impériale de Tōkyō, dont il sortit diplômé en 1917. Avant même d’avoir terminé ses études, il entra au Ministère des Affaires étrangères où il fut investi d’une mission spéciale par le ministre d’alors, GOTŌ Shinpei. En novembre 1917, KAMEI Kan’ichirō passa avec succès l’examen consulaire du ministère. Il fut en poste jusqu’en 1926, d’abord au consulat général de Tianjin, puis à celui de New York. Il y exerçait surtout une activité d’information. En mars 1919, il entreprit des études particulières, destinées à lui permettre de mener à bien la mission qui lui avait été confiée en 1916. Il fut en même temps chargé d’une mission spéciale par le quartier général de l’armée japonaise, qui fit de lui son informateur. Il étudia donc le marxisme à l’école ouvrière de New York, l’histoire des techniques à l’Université de Harvard et la géopolitique à l’Université de Munich. Il démissionna ensuite du Ministère des Affaires étrangères, en 1926. Il resta cependant jusqu’en 1941 au Ministère des Armées, où il exerça les fonctions de chargé de mission auprès de la deuxième section du quartier général et auprès du secrétariat du ministre des Armées. Il entretenait des relations assez étroites avec le mouvement ouvrier et en particulier avec les sociaux-démocrates. Il entra en contact avec la Fédération générale japonaise du travail (Sodōmei) en 1924 ; son but était alors de « susciter le soutien de l’opinion publique pour la signature du traité de limitation des armements ». Il collabora également à la création du Parti socialiste du peuple (Shakai minshū tō), où il fut responsable du service étranger. Lors des premières élections au suffrage universel de mars 1928, KAMEI Kan’ichirō se présenta avec succès comme candidat du Parti socialiste du peuple dans la deuxième circonscription de Fukuoka. En J 930, il participa au complot de la Société du cerisier (Sakura kai), organisation de jeunes officiers, et décida que son rôle serait de « mobiliser les masses et soulever l’opinion populaire en faveur du nouveau système impérial ». Il était à cette époque en contact très étroit avec ASŌ Hisashi et NAGATA Tetsuzan. En avril 1931, il travailla, auprès du ministre de l’Intérieur, à l’élaboration de la loi sur les syndicats ouvriers. L’année suivante, il s’opposa aux leaders du Club Mitsui (Mitsui kurabu) dans un discours sur la situation au lendemain de l’Affaire du 15 mars (arrestation générale des dirigeants communistes). Toujours en 1932, il travailla à la création d’un bureau d’enquêtes au ministère de l’Intérieur, puis devint chef du service étranger au Parti socialiste populaire (Shakai taishū tō) qui venait de se constituer. Chargé de mission en mai 1934 par le chef du bureau des affaires militaires, NAGATA, il définit le changement d’orientation nécessaire au passage d’une défense nationale au sens étroit du terme à une défense nationale au sens élargi, et participa à la rédaction de la fameuse « brochure de l’armée ». NAGATA lui confia une autre mission, celle d’établir un projet pour la normalisation des rapports entre l’armée et les partis parlementaires, d’une part, l’armée et les syndicats ouvriers, d’autre part. KAMEI Kan’ichirō présenta ses suggestions au président de la Chambre des pairs, KONOE Fumimaro, ainsi qu’à chaque parti, dont le Parti socialiste populaire (Shakai taishū tō). En septembre 1935, il se fit auprès du gouvernement l’avocat d’un projet d’ajustement du système électoral, projet qui fut accepté par le Premier Ministre OKADA. KAMEI Kan’ichirō travailla à la mise en forme de ce projet avec l’aide du chef du bureau de la sûreté, KARASAWA Toshiki, et joua un rôle dans l’organisation des élections de 1936 et 1937. Après la constitution du Cabinet KONOE, KAMEI Kan’ichirō travailla avec ASŌ Hisashi à la constitution du nouveau régime prôné par KONOE. De septembre 1937 à avril 1938, le ministère des Armées du Cabinet KONOE l’envoya en Amérique et en Allemagne où il joua une nouvelle fois le rôle d’informateur. Pendant la guerre, il devint président de l’As­ sociation technique pour la guerre sainte (Shōsen gijutsu kyōkai), constituée en personne juridique. Au lendemain de la défaite, KAMEI Kan’ichirō exerça les fonctions de conseiller spécial auprès de la section G2 du S.C.A.P. (quartier général des forces alliées au Japon). Bien que frappé de bannissement de la fonction publique, il occupa les fonctions de conseiller pour les mesures contre la grève générale du 1er février et pour la répression du stockage illicite, ainsi que de conseiller du syndicat des conducteurs de locomotives des chemins de fer nationaux. KAMEI Kan’ichirō participa ensuite, entre autres activités, à l’organisation du Parti démocrate-socialiste (Minsha tō).

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article237221, notice KAMEI Kan'ichirō, version mise en ligne le 29 juillet 2022, dernière modification le 6 avril 2021.

ŒUVRE : Kizoku-shihonka-rōdōsha (Nobles, capitalistes, travailleurs), 1929. — Nachizu kokuhō keizai ron (Essai sur l’économie de défense nationale dans l’Allemagne nazie), 1939.

SOURCES : KAMEI Kan’ichirō shi danwa sokki roku }(Notes prises au cours d’entretiens avec KAMEI Kan’ichirō), publié par le Groupe de recherche sur l’histoire moderne du Japon, 1970.

rebonds ?
Les rebonds proposent trois biographies choisies aléatoirement en fonction de similarités thématiques (dictionnaires), chronologiques (périodes), géographiques (département) et socioprofessionnelles.
Version imprimable