KAMICHIKA Ichiko

Née le 6 juin 1888 dans le département de Nagasaki. Écrivaine et journaliste ; militante socialiste. Présidente de l’Association des droits de l’Homme libre. Député.

Troisième fille d’un médecin herboriste, KAMICHIKA Ichiko naquit à Koura, dans le village de Sasamura, district de Kita-matsuura, département de Nagasaki. C’est au cours de ses études à l’école privée d’anglais de Tsuda qu’elle fit la connaissance d’AKITA Ujaku et du poète russe aveugle Vassili Erochenko. Le premier roman de KAMICHIKA Ichiko, Heiwa shima (L’Ile de la paix), remporta un prix littéraire of­ fert par le journal Yorozu (Informations diverses du matin). En octobre 1912, elle adhéra à la Société des bas bleus (Seitōsha). L’année suivante, les autorités de l’école de Tsuda ayant appris son appartenance aux Bas bleus, KAMICHIKA Ichiko dut quitter l’école juste avant d’en obtenir le diplôme (mars 1913) et fut tenue de s’éloigner provisoirement de Tōkyō. Elle quitta alors la Société. Au mois d’avril, elle entra comme professeur à l’école féminine de Hirozaki (école départementale d’Aomori), mais là aussi, son ancienne appartenance à la Société des Bas bleus parvint à la connaissance de la direction qui la licencia avant même la fin de l’année scolaire. L’année suivante, un autre membre des Bas bleus, OTAKE Kōkichi (également connue sous le nom d’OTAKE Kazue), qui avait fondé au mois de mars le journal Bankōka (Fleur de safran), la pressa de revenir à Tōkyō pour collaborer avec elle à cette publication. Ce fut l’entrée de KAMICHIKA Ichiko dans la vie journalistique. C’est au cours de cette période que, par l’intermédiaire de MIYAJIMA Yasuo, elle fit la connaissance de YAMAKAWA Hitoshi, TSUJI Jun, ŌSUGI Sakae, ainsi que des deux frères ANJO, Sadao et Jirō. A travers ces fréquentations, KAMICHIKA lchiko se familiarisa avec la pensée socialiste. En novembre 1916, cependant, déchirée par son double amour pour ITŌ Noe et HORI Yasuko, deux femmes de l’entourage de ŌSUGI Sakae, elle fut à l’origine de l’incident de la maison de thé de HAYAMA Hikage, au cours duquel ŌSUGI, son « rival », fut blessé. A l’issue de cet incident, KAMICHIKA Ichiko fut condamnée à deux ans d’emprisonnement. A sa libération, en octobre 1919, elle reprit ses activités littéraires, mais bientôt elle milita à la Société du travail (Rōdō sha), fondée par YOSHIDA Hajime à laquelle elle apporta également une contribution financière. Elle poursuivait ses activités de journaliste et, en mars 1928, elle entra comme collaboratrice à la revue Jojin geijutsu (L’Art féminin) dirigée par HASEGAWA Shigure. Elle fonda, par ailleurs, en 1935, avec son mari, SUZUKI Hiroshi, le magazine Fujin bungei (La Littérature des femmes). Après la Deuxième Guerre mondiale, KAMICHIKA Ichiko continua à écrire. Militante féministe, elle créa en avril 1947, avec YAMAKAWA Kikue et HIRABAYASHI Taiko, l’Association féminine démocratique (Minshu fujin kyōkai), première organisation unifiée de ce type après la guerre. Elle participa en outre, au mois de novembre, à la fondation de l’Association pour les droits de l’homme libre (Jiyū jinken kyōkai), association dont elle assura la présidence. En 1951, KAMICHIKA Ichiko fut nommée présidente des deux commissions formées par le ministère du Travail, la commission sur les problèmes des jeunes travailleuses et la commission sur les mesures anti-narcotiques. KAMICHIKA Ichiko s’engagea également dans la vie politique : présentée par le Parti socialiste de gauche (Saba shakai tō) aux élections d’avril 1953, elle fut élue membre de la Chambre des représentants, siège qu’elle conserva durant seize années. Dans l’intervalle, elle prit une part active à l’élaboration de la loi contre la prostitution, et milita pour la défense des droits de l’homme et en particulier pour le droit de résidence des étrangers. Quand le Congrès des femmes japonaises (Nihon fujin kaigi) fut organisé en avril 1962, KAMICHIKA Ichiko en devint la conseillère. Elle se rendit deux fois à l’étranger : en Chine, en septembre 1954, comme chef d’une délégation féminine d’inspection, et en Union soviétique en août 1968, sur l’invitation dn gouvernement de ce pays.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article237224, notice KAMICHIKA Ichiko, version mise en ligne le 29 juillet 2022, dernière modification le 7 avril 2021.

ŒUVRE : KAMICHIKA Ichiko shiden — Waga ai waga tatakai (Mes amours et mes luttes, biographie de KAMICH IKA Ichiko), 1972, etc.

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