KAMIJŌ Aiichi

Né le 2 octobre 1894 dans le département de Nagano ; mort le 18 février 1969. Dirigeant syndical ; membre socialiste de la Chambre des conseillers de 1950 à 1962.

Né dans le village d’Imai (actuelle ville de Matsumoto) dans le district de Higashi-chikuma, département de Nagano, quatrième fils d’un paysan propriétaire, KAMIJŌ Aiichi devint instituteur suppléant à Okaya, après sa sortie de l’école secondaire de Matsumoto, et c’est là qu’il se rendit compte des conditions de vie misérables des ouvrières des filatures. Après la mort de sa sœur cadette qui avait supporté par son travail de fileuse les frais d’études de son frère à l’école secondaire à la suite du déclin de la fortune de leur famille, il décida de se consacrer à la libération des fileuses. En juin 1920, diplômé de la Faculté d’économie et de sciences politiques de l’Université Waseda, il devint journaliste à la section politique du Yomiuri shimbun (Journal Yomiuri). A la demande de TANAHASHI Kotora, camarade d’école secondaire, qui militait au siège central de la Société fraternelle de la Fédération générale du travail du Grand Japon (Dainihon rōdō sodōmei yūaikai, ancienne Yūaikai), KAMIJŌ Aiichi adhéra à cette Fédération et devint secrétaire de l’Association de Tōkyō ; il y fit partie du groupe des intellectuels avec ASŌ Hisashi et TANAHASHI Kotora et dépensa son activité dans l’organisation de syndicats radicaux. En octobre 1921, il devint directeur de la section de publication et d’éducation du siège central de la Fédération générale du travail (Sōdōmei ou Nihon rōdō sōdōmei, nouveau nom de la Société fraternelle de la Fédération générale des syndicats du grand Japon). En 1925, il fit partie de la suite de la délégation ouvrière japonaise à la VIIe assemblée générale de l’Organisation internationale du Travail.
KAMIJŌ Aiichi s’opposa vivement au Parti socialiste du peuple (Shakai minshū tō) lors de sa fondation le 5 décembre 1926, en l’accusant de dévoyer la lutte des classes, et il forma quatre jours plus tard, avec ASŌ Hisashi et TANAHASHI Kotora, le Parti ouvrier-paysan japonais (Nihon rōnō tō ). Ce fut le point de départ de la seconde scission de la Sōdōmei ; en effet KAMIJŌ Aiichi la quitta pour participer à la fondation de la Fédération des syndicats ouvriers du Japon (Nihon rōdō kumiai dōmei) dont il fut secrétaire général. Il assuma en même temps la direction du Syndicat japonais de l’industrie textile (Nihon sen’i rōdō kumiai) et dirigea plusieurs grèves dans cette branche industrielle.
En 1930, lors de la création de la Fédération des syndicats ouvriers nationaux (Zenkoku rōdō kumiai dōmei), il en devint le secrétaire général et, deux ans plus tard, lorsque fut formé le Congrès des syndicats ouvriers japonais (Nihon rōdō kumiai kaigi), il en fut l’un des secrétaires permanents, pour être nommé enfin, en 1936, secrétaire général, poste qu’il conserva jusqu’à la dissolution de ce Congrès en 1940. Entre-temps il déploya son activité dans divers domaines : il fit partie de l’Institut de recherches sur les problèmes sociaux nationaux et internationaux (Naigi shakaimondai kenkyūjo), dirigé par SUZUKI Bunji, et fut nommé, en juillet 1936, membre du Comité chargé de mettre en place un système d’épargne en vue de la création d’une caisse de retraite, comité dépendant du ministère de l’Intérieur. Il assista, d’autre part, au Congrès international des techniques de l’industrie textile qui eut lieu à Washington en 1937, et à la XXIIIe assemblée générale de l’Organisation internationale du travail.
Après la dissolution forcée de toutes les organisations syndicales, il devint, en août 1941, chef de l’équipe chargée des enquêtes dans la section des affaires générales de l’arsenal de la marine à Kure dans le département de Hiroshima, et prit l’année suivante un emploi dans une compagnie de transports à Wakamatsu dans le département de Fukuoka.
Après la guerre, en octobre 1947, il se rendit à Tōkyō où il recommença à militer ; il assuma la direction générale de la Fédération nationale des syndicats de l’industrie textile (Zensen dōmei) jusqu’en juin 1950. Entre-temps, il occupa plusieurs postes importants, tel celui de vice­ président de la Fédération générale japonaise des syndicats ouvriers (Sōdōmei).
Il exerça deux mandats de membre socialiste de la Chambre des conseillers en 1950 et en 1956. En septembre 1956, il fonda l’Association japonaise du Travail (Nihon rōdō kyōkai) dont il fut d’abord l’un des secrétaires permanents, puis le président, et il prit l’initiative d’activités éducatives inspirées des thèses de la social-démocratie.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article237225, notice KAMIJŌ Aiichi, version mise en ligne le 29 juillet 2022, dernière modification le 7 avril 2021.

ŒUVRE : Eikoku rōdō tō hattatsu shi (Histoire du développement du Parti travailliste anglais), 1924. — Rōdō undō yawa (Histoires remarquables du mouvement ouvrier), 1950. — Nihon no sen’i sangyō (Industrie textile du Japon), 1953.

SOURCES : KAMIJŌ Aiichi : sono hito to ayumi (KAMIJŌ Aiichi : l’homme et sa démarche), édité par l’Association japonaise de l’éducation ouvrière, 1969.

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