KATAYAMA Tetsu

Né le 28 juillet 1887 dans le département de Wakayama. Avocat ; dirigeant du Parti socialiste japonais ; député socialiste dès 1930 ; premier ministre de 1948 à 1949.

Né à Tanabe dans le district de Nishi-muro, département de Wakayama, fils d’un avocat, KATAYAMA Tetsu subit dès son enfance l’influence du christianisme fervent de sa mère. Il suivit les cours de l’école secondaire de Tanabe, puis de l’École supérieure Sankō de Kyōto et réussit en 1908 l’examen d’entrée à la section de droit allemand de la Faculté de droit de l’Université impériale de Tōkyō. Il entra au foyer de l’Union chrétienne de jeunes gens de cette Université. Influencé par SUZUKI Bunji dont il fit la connaissance dans ce foyer et séduit par la théorie du professeur de droit pénal MAKINO Eiichi, théorie fondée sur la pénalité subjective, KATAYAMA Tetsu décida de se faire avocat pour défendre la justice sociale, et de se consacrer au bien public dans un esprit chrétien.
Licencié en droit en 1912, il fit un stage juridique auprès de son père à Tanabe, puis revint à Tōkyō en 1917. L’année suivante, il entreprit d’aider les pauvres dans leurs problèmes juridiques en fondant, avec HOSHIJIMA Nirō, le Cabinet populaire de consultations (Kan’i hōritsu sōdansho) qui devint en 1920 le Cabinet central de consultations juridiques (Chūō hōritsu sōdansho) II publia le journal spécialisé dans les problèmes de droit Chūō hōritsu shinpō et, se fondant sur les activités du cabinet, KATAYAMA Tetsu réclama, entre autres, l’abolition de la peine de mort, de la prostitution reconnue par les autorités, du système du chef de famille et de l’article 17 de la Loi de police sur la sécurité publique qui organisait la répression des activités syndicales. lI se fit l’avocat de nombreuses causes, à commencer par l’Affaire MORITO : MORITO Tatsuo, professeur adjoint de l’Université de Tōkyō, avait été accusé de diffuser des pensées dangereuses après la publication d’un article présentant la pensée de Pierre Kropotkine, anarchiste russe, paru dans la Keizaigaku zasshi (Revue de sciences économiques), bulletin de la Faculté de sciences économiques de ladite Université. Il prit également en charge des procès résultant de grèves ouvrières.
Tout en poursuivant ses activités d’avocat, KATAYAMA Tetsu milita également daus le mouvement politique. En juin 1924, il fonda le Groupe de recherches sur la politique (Seiji kenkyū kai), qu’il quitta en janvier 1926 avec des membres de l’aile droite du groupe tel qu’ABE Isoo et YOSHINO Sakuzō et il créa l’Association indépendante du travail (Dokuritsu rōdō kyōkai). Il participa à la formation en décembre de la même année du Parti socialiste du peuple (Shakai minshū tō), dont le secrétariat lui fut confié jusqu’en 1930.
Aux deuxièmes élections générales au suffrage universel, en 1930, KATAYAMA Tetsu fut élu député de la Chambre des représentants dans la deuxième circonscription du département de Kanagawa. En 1932, lorsque le Parti socialiste populaire (Shakai taishū tō) fut créé, il devint membre de l’exécutif de son Comité central et prit la direction de la section du travail. Il fut réélu à la Diète en 1936.
En février 1940, SAlTŌ Takao, député du Parti de la politique démocratique (Minsei tō), fit un discours à la Diète dans lequel il dénonçait les activités despotiques des autorités militaires après la guerre sino­-japonaise et afin d’éviter toute ingérence gouvernementale, demandait le renforcement de la discipline dans l’armée. Ce discours souleva des mouvements assez vifs et l’expulsion de SAlTŌ allait être mise au vote. KATAYAMA Tetsu s’opposa à la décision du Parti socialiste populaire en faveur de cette expulsion et, ayant adopté avec SUZUKI Bunji et NISHIO Suehiro la tactique de ne pas se présenter au vote de l’assemblée sur ce problème, il quitta son parti. En mai de la même année, soutenu par ceux qui avaient quitté le Parti populaire socialiste et par la Fédération générale du travail, il fonda le Parti national des travailleurs (Kinrō kokumin tō) qui fut interdit le jour même.
Après la défaite en 1945, KATAYAMA œuvra pour la formation du Parti socialiste japonais (Nihon shakai tō). Au congrès constitutif de ce parti, le 2 novembre 1945, il en fut nommé secrétaire général, puis, lors de son congrès en 1947, il fut porté à la présidence. Aux élections générales d’avril 1948, le Parti socialiste l’emporta et KATAYAMA Tetsu, élu premier ministre, forma le cabinet, qui fut renversé neuf mois plus tard en février 1949.
En 1951, il donna sa démission de la présidence du Parti socialiste et en devint « conseiller suprême »· En 1960, il adhéra au Parti démocrate­ socialiste (Minshu shakai tō) naissant, qu’il quitta en 1964. Il avait formé, en janvier 1945, l’Union nationale pour la défense de la Constitution (Kenpō yōgo kokumin rengōkai) dont il fut président et il s’efforça de développer ce mouvement. Il fut également le fondateur de la société d’études sur la culture chinoise (Chūgoku bunka kenkyū kai).
KATAYAMA Tetsu assuma, d’autre part, la présidence de différentes organisations comme, par exemple, l’hôpital San’iku, fondation d’aide sociale avec personnalité juridique ; la Ligue antialcoolique japonaise, fondation d’utilité publique avec personnalité juridique ; l’Association des chrétiens pour une Fédération mondiale et la Ligue pour des élections impartiales et pour l’assainissement du monde politique.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article237248, notice KATAYAMA Tetsu, version mise en ligne le 29 juillet 2022, dernière modification le 13 avril 2021.

ŒUVRE : citons : Kaiko to tenbō (Rétrospection et perspective), 1967.

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