KATŌ Shizue

Née le 2 mars 1897 à Tōkyō. Epouse de KATŌ Kanjū ; militante du mouvement des femmes ; première femme députée ; militante socialiste.

Fille aînée d’un riche homme d’affaire, KATŌ Shizue sortit du lycée de jeunes filles Joshi Gakushūin, fréquenté par les filles de familles nobles, et elle se maria à l’âge de dix-sept ans avec le baron ISHIMOTO Keikichi qui travaillait alors comme ingénieur dans les houillères Mitsui. Celui-ci fut envoyé ponr poursuivre ses études aux États-Unis, où il fit la connaissance de KATAYAMA Sen et il s’intéressa au mouvement socialiste ; Shizue alla rejoindre plus tard son mari à New York où elle fréquenta une école de secrétariat, Ballard school. Vers cette époque, par l’intermédiaire d’Agnes Smedley, elle rencontra Margaret Sanger, pionnière du planning familial, qui lui fit une vive impression. Rentrée au Japon en 1920, Shizue milita dans le mouvement en faveur dn droit de vote pour les femmes et dans le mouvement pour le contrôle des naissances en commençant par donner des conférences au syndicat que son mari soutenait financièrement.
Par la suite, Keikichi déserta son foyer en laissant de grosses dettes pour se rendre en Chine où il devint Manshū rōnin, (celui qui allait tout seul tenter sa chance en Mandchourie). Shizue, quant à elle, gagna sa vie et éleva ses enfants en faisant notamment des conférences rémunérées aux États-Unis, puis elle se lia avec KATŌ Kanjū et l’aida dans ses activités ; ils furent arrêtés tous les deux en 1937 lors de l’Affaire du Front populaire.
En 1944, après que son divorce d’avec lSHIMOTO Keikichi eût été officiellement reconnu par le Bureau des affaires impériales, Shizue épousa KATŌ Kanjū. Après la guerre, appréciée pour sa carrière passée et sa connaissance de la langue anglaise, KATŌ Shizue put maintenir des relations étroites avec les journalistes étrangers et les forces d’occupation américaines. Aux élections générales de 1946, elle fut élue député socialiste ; elle devint ainsi l’une des premières femmes membre de la Chambre des représentants. Elle fut réélue l’année suivante, mais perdit son siège aux élections de 1949. Dès lors, elle posa sa candidature sur la liste nationale pour la Chambre des conseillers ; élue en 1950, elle conserva son siège pendant quatre mandats successifs ; elle recueillit, en 1956, 750 000 voix, ce qui était le record du nombre de suffrages obtenus par un candidat à l’époque. Elle appartient à l’aile droite du Parti socialiste japonais.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article237252, notice KATŌ Shizue, version mise en ligne le 29 juillet 2022, dernière modification le 14 avril 2021.

ŒUVRE : Hitosuji no michi (Un seul chemin), 1956.

SOURCES : publié sous la direction de NAKAMURATakehide, ITŌ Takashi et HARA Akira, Gendaishi wo tsukuru hitobito 3 (Les hommes qui font l’histoire contemporaine), tome III, 1971.

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